Le drame qui a coûté la vie à une jeune étudiante au niveau de la cité universitaire de Ouled-Fayet remet une fois de plus au-devant de la scène la problématique de la gestion des œuvres universitaires. Avec un budget annuel qui équivaut au tiers de celui alloué au secteur de l'enseignement supérieur, les prestations fournies demeurent médiocres. Les conditions d'hébergement et de restauration sont régulièrement pointées du doigt. Un groupe de travail chargé de la réforme des œuvres universitaires proposera, avant la fin de l'année, un projet de révision à court et moyen terme. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- La communauté estudiantine est toujours sous le choc. Le décès de la jeune étudiante, Nacéra Bekouche, 24 ans, l'a ébranlée. La jeune fille est décédée dans sa chambre au niveau de la cité universitaire de Ouled-Fayet, après qu'un circuit au niveau de la résistance eut provoqué un incendie. La tragédie interpelle une fois de plus sur les conditions de prise en charge des étudiants par l'Office des œuvres universitaires. Pourquoi la grande majorité des étudiants sont obligés de s'équiper de résistances ou de chauffages électriques, alors que ces derniers sont tout simplement interdits ? Très souvent, ils bravant cet interdit pour pouvoir se chauffer ou se préparer à manger, puisqu'ils sont nombreux à estimer que les repas servis sont loin d'être acceptables ou parce que le chauffage ne fonctionne tout simplement pas. Il ne s'agit là que d'une partie des griefs souvent retenus contre la gestion des œuvres universitaires. Ces dernières sont budgétivores, puisqu'elles consomment, à elles seules, près du tiers du budget alloué annuellement au secteur de l'enseignement supérieur. L'Onou assure la restauration de plus d'un million d'étudiants, alors que plus de 900 000 sont transportés et que près de 400 000 sont hébergés en cités universitaires dans des conditions qui ont poussé les pouvoirs publics à penser à une réforme «structurelle». Pour ce faire, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a installé un groupe de travail qui a été chargé de mener la réflexion sur l'avenir des œuvres universitaires. Il s'agit pour ses membres de proposer de réformer les différents aspects liés à la gestion des œuvres universitaires, à savoir les bourses, l'hébergement, la restauration et le transport des étudiants. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique estime que la réforme devra se faire en deux phases. Le court et le moyen terme. Dans l'immédiat, estime-t-il, il faudra «investir dans l'existant». En d'autres termes, dit-il, il s'agira d'améliorer les conditions en utilisant les moyens déjà existants puisque souvent, dit-il, il s'agit plus de problèmes de gouvernance que de moyens. L'évaluation qui est en cours permettra d'identifier les actions pouvant être menées en priorité, avant d'entamer la seconde phase avec une «réforme profonde» et «sans exclusive». S'exprimant à ce sujet, le ministre de l'Enseignement supérieur assure qu'aucun sujet n'était tabou, y compris celui lié au montant de la bourse allouée aux étudiants, ou celui du coût du repas qui n'a pas connu de changement depuis l'indépendance. N. I.