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La voie de l'autonomie
Publié dans El Watan le 16 - 04 - 2006

Il faut rappeler que l'université française, dont l'université algérienne était l'héritière, avait déjà fait sa mue dans le sillage de mai 1968 et que l'autonomie y était déjà largement consacrée.
En 1986-1987, Devaquet, le ministre français de l'Enseignement supérieur, voulut faire un pas de plus dans l'autonomie en introduisant l'orientation des bacheliers, en relevant les droits d'inscription et en accordant plus d'autonomie financière aux établissements. Mais le projet a dû être retiré sous la pression de la rue et dans des conditions dramatiques, après la mort du jeune Malik Oussekine, lors des manifestations estudiantines.
En Algérie, l'université avait subi une évolution exactement inverse. La réforme de l'enseignement supérieur de 1970 avait mis l'université sous la tutelle étroite du parti-Etat et au service de l'option socialiste. Après l'ouverture politique de 1989, il était tout naturel que l'université ne reste pas en marge des réformes et s'adapte à la transition démocratique et à l'économie de marché. Mais l'institution universitaire avait tellement pris de retard que ces réformes ne pouvaient être que douloureuses. Le projet d'autonomie de l'université ne pouvait que rencontrer des oppositions très vives tant parmi les enseignants que les étudiants. Il faut se rappeler que le contexte de l'époque était très difficile. Une année seulement après les événements d'octobre 1988, le pays connaissait une très grande instabilité marquée par la montée en puissance du FIS.
On comprend, dans ces conditions, que les décideurs d'alors, sans doute par manque de conviction, mais surtout par crainte des dérapages, n'aient pas jugé utile de donner suite à ces réformes.
Pour mieux comprendre les tenants et aboutissants du projet d'autonomie de l'université, il n'est pas inutile de rappeler les principaux axes de la refonte de l'enseignement supérieur de 1970 et les résultats auxquels elle a abouti deux décennies plus tard.
La refonte de l'enseignement supérieur
C'est en 1970 qu'a été créé le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. La même année fut mise en œuvre une véritable refonte de l'enseignement supérieur. A l'université héritée de la période coloniale, accusée d'être enfermée «dans sa tour d'ivoire», devrait se substituer une université algérienne, en conformité avec les orientations socialistes du pouvoir révolutionnaire. L'université se devait d'être totalement mobilisée pour fournir les cadres, dont le pays avait besoin pour son développement.
Chaque université sera donc dirigée par un recteur nommé par décret présidentiel. Les facultés sont supprimées et remplacées par des instituts. A la tête de chaque institut est désignée une direction collégiale, le conseil de direction. Toute conception élitiste est bannie et la démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur affirmée avec force. Les chaires et la fonction de professeur titulaire de chaire sont supprimées pour mettre fin au mandarinat. Des comités pédagogiques sont institués. La formation est accélérée.
Le système annuel est remplacé par un système semestriel, avec l'objectif de former 2 cohortes chaque année. Le système des disciplines est abandonné au profit des modules intégrés. Les enseignements de plusieurs filières sont regroupés par modules pour éviter la répétition de cours quasi-identiques. Il n'y a plus d'examens cumulatifs. Les thèses sont supprimées et sont remplacées par de simples rapports de stage, en particulier en médecine. Tout est fait pour éviter les redoublements et surtout les déperditions.
Les objectifs quantitatifs sont mis en avant, dans le cadre de la planification des ressources humaines. Les profils scientifiques et techniques ont la priorité absolue sur les sciences humaines qui périclitent. La formation des formateurs est accélérée par tous les moyens.
L'algérianisation des enseignants, puis l'arabisation des enseignements viendront couronner la démarche.
Il faut aussi signaler la création de l'ONRS pour piloter la recherche et celle de l'OPU pour la production des polycopiés et des manuels universitaires
L'université à la fin des années 1980
Durant les années 1970, les effets de la refonte de l'enseignement supérieur furent plutôt positifs. Mais les objectifs quantitatifs furent rapidement dépassés et aucun mécanisme n'avait été prévu pour réguler les flux. Il est arrivé une année où jusqu'à 2/3 des bacheliers demandaient à s'inscrire en médecine. La restriction de devises rendit problématique l'importation des livres, revues, matériel pédagogique, équipements et fournitures de laboratoire, déjà soumis à la procédure lourde des AGI. Les effectifs considérables d'étudiants et les restrictions à l'importation rendirent quasiment impossible d'assurer les travaux pratiques et les stages.
Le niveau des bacheliers lui-même était déclinant et la plupart des bacheliers étaient rachetés, avec des notes très basses, y compris dans les matières essentielles. D'ailleurs, le niveau de rachat au bac était décidé en conseil du gouvernement. La qualité de la formation universitaire ne pouvait que s'en ressentir. Les bibliothèques étaient très pauvres, les structures de recherche quasi inexistantes et même l'ONRS finit par être dissout.
La carte universitaire obéissait plus à une logique clientéliste et populiste qu'aux nécessités d'une démocratisation bien comprise de l'accès à l'enseignement supérieur. Des licenciés et des ingénieurs fraîchement diplômés étaient recrutés comme enseignants. La plupart d'entre eux furent titularisés dans le corps des assistants. A la fin des années 1980, l'écrasante majorité des 14 000 enseignants était constituée d'assistants et de maîtres-assistants. En 1990, pas moins de 5000 enseignants n'étaient même pas titulaires du magistère. La grande majorité des 300 enseignants de rang magistral étaient médecins. On vit même apparaître des conseils scientifiques composés exclusivement d'assistants et de maîtres-assistants.
Après l'agitation gauchiste des années 1970, les années 1980 virent l'activisme islamiste s'implanter durablement dans les universités. Le non-respect des franchises universitaires, qui était une pratique courante depuis les années 1970, fut banalisé. Les services de sécurité, en civil et en uniforme, devinrent omniprésents dans les enceintes universitaires. La police politique fut plus tard relayée par les bureaux de sécurité préventive, constitués de fonctionnaires civils, chargés de renseigner les services officiels.
Par ailleurs, la situation des œuvres sociales universitaires se détériora au fil du temps avec une surcharge considérable des cités universitaires, des conditions de restauration et de transport éprouvantes. La chambre d'étudiant n'était plus qu'un lointain souvenir et l'étudiant hébergé n'eut plus droit qu'à un lit. Le minimum de confort nécessaire pour lui permettre d'étudier n'était plus assuré. La qualité de la formation s'en ressentit très fortement.
La baisse considérable de la qualité de la formation, ajoutée à la crise économique, aura pour conséquence un chômage massif des diplômés de l'enseignement supérieur atteignant déjà plusieurs dizaines de milliers en 1990.
Les principaux axes de la réforme
L'autonomie de l'université
Ce projet répond à un double objectif : mettre l'université en conformité avec les exigences de la transition démocratique et former les compétences destinées à évoluer dans une économie de marché.
La démocratie universitaire
Le préalable à toute démocratisation de l'institution universitaire est le rétablissement des franchises universitaires. Les services de sécurité ne pourront plus accéder à l'intérieur des enceintes universitaires, sauf en cas de nécessité absolue et sur réquisition des autorités universitaires. La liberté d'expression sera garantie, l'université encouragera la pensée critique et le libre débat.
L'université sera dirigée par un conseil d'administration dont le président sera élu par le conseil. Le conseil d'administration comprendra des représentants élus des enseignants des différents grades, mais aussi des représentants des étudiants et des travailleurs, avec voix consultative. Un schéma analogue régira les facultés avec un conseil de faculté élu et un doyen élu par les enseignants de rang magistral. Les universités et centres universitaires seront totalement autonomes dans leur gestion et bénéficieront donc d'une autonomie budgétaire totale. En dehors du contrat conclu avec les représentants des pouvoirs publics, l'université est libre de contracter avec son environnement immédiat ou lointain pour toute tâche d'enseignement, de recherche, d'étude susceptible de lui assurer des ressources additionnelles.
Les universités et centres universitaires seront organisés en réseau à l'échelle régionale. Ce réseau sera animé par les présidents d'université de la région. Une conférence nationale des présidents d'université se réunira au moins une fois par an.
Suppression des tutelles
La tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur sera supprimée. Le ministère ne pourra plus interférer dans la gestion de l'université. A l'avenir, les missions du ministère consisteront en : planification à moyen et long terme, politique de l'enseignement supérieur et de la recherche, obtention des ressources financières en rapport avec les objectifs préalablement définis, réalisation de nouvelles infrastructures …
Les académies universitaires régionales
Les académies universitaires régionales constitueront l'interface entre les pouvoirs publics et les universités à l'échelon régional. Il s'agira d'une structure administrative déconcentrée émanant du ministère, mais sans pouvoir de tutelle. L'académie élabore le cahier des charges et négocie avec les universités de sa région la dotation budgétaire qu'elle leur accorde en contrepartie du service public d'enseignement supérieur. La négociation doit porter notamment sur les coûts de formation par étudiant et les subventions des projets de recherche.
Statut des enseignants
Les enseignants auront le statut de fonctionnaires d'établissement, ce qui suppose une refonte de la Fonction publique. Ce statut pourra évoluer progressivement vers la généralisation du contrat et des conventions collectives. Ce dernier point devra faire l'objet d'une large concertation. La diversité des statuts des personnels (plein temps intégral, mi-temps, vacation, professeurs associés…) sera la règle. Dans tous les cas, l'université aura toute latitude pour définir le nombre de postes et le montant des rémunérations, les seules limites étant les ressources dont elle dispose.
Les enseignants pourront également bénéficier d'une rémunération supplémentaire pour toutes les tâches qu'ils accomplissent au sein ou en dehors de leur université au profit des tiers (enseignement, études, recherche…) à charge pour l'université de récupérer la quote-part qui lui revient si les moyens de l'université ont été utilisés.
Les cadres issus des secteurs économique et administratif seront encouragés à enseigner à l'université et les universitaires pourront exercer parallèlement dans le secteur économique. Cette souplesse répond surtout au souci de créer des ponts entre la formation universitaire et le monde des entreprises. En outre, les programmes de formation initiale et continuée des enseignants seront généralisés et systématisés. Enfin, il convient de réactiver la coopération internationale et mettre sur pied un plan de réinsertion des universitaires ayant quitté le pays.
Refonte des contenus
Une révision générale des programmes sera engagée dans chaque université. Il s'agira d'abord d'adapter les enseignements à l'évolution scientifique et technique, aux nécessités de l'économie de marché et aux besoins des entreprises.
L'harmonisation se fera au niveau régional puis national.
L'enseignement des filières scientifiques et techniques sera donc renforcé.
Toutefois, une certaine souplesse sera laissée aux universités en fonction des pôles économiques de la région. Les formations courtes à la carte, pour le compte des entreprises, seront mises en place.
Il s'agira également de redonner à l'université sa vocation universaliste. L'ouverture sur l'universel exige le rétablissement de l'enseignement des langues étrangères sans exclusive, mais avec une priorité pour les langues des pays ayant des liens historiques, politiques et économiques avec l'Algérie. Le rétablissement de l'enseignement de l'histoire universelle et d'une manière générale celui des sciences humaines dans toute leur diversité est une exigence fondamentale. L'enseignement de la langue amazigh sera dispensé dans toutes les universités.
Les filières courtes, à bac + 3, seront réhabilitées avec des passerelles avec les filières longues. La formation en alternance, université-entreprise, sera encouragée.
La formation médicale sera dispensée dans des universités des sciences de la santé en relation directe avec les CHU. En raison de l'importance de plus en plus grande de la technologie médicale, les scientifiques et les ingénieurs non médecins pourront intégrer le corps enseignant des sciences médicales. Une réforme du résidanat sera mise en œuvre pour séparer la post-graduation, à vocation universitaire, de la spécialisation avec la possibilité de spécialisation courte à la carte.
Ouverture de l'université sur son environnement
L'accès au savoir, au savoir-faire et à la culture de toutes les catégories sociales, de tous les âges et de toutes les régions du pays sera réalisé par la généralisation du télé-enseignement et l'optimisation des ressources humaines et matérielles de l'Université de la Formation continue. La communication au sein de l'université et entre l'université et son environnement sera encouragée : journaux universitaires, réseau de radios universitaires, salons de l'étudiant, journées portes ouvertes, conférences interuniversitaires, conférences ouvertes au public
sur des sujets d'intérêt général. Par ailleurs, les activités sportives et culturelles seront réhabilitées.
Régulation des flux
Chaque université sera libre de fixer les critères d'accès aux formations qu'elle dispense et le nombre d'étudiants qu'elle peut accueillir. L'étudiant aura la liberté de s'inscrire dans l'établissement de son choix s'il répond aux critères pédagogiques exigés. La capacité d'accueil dépendant également des moyens disponibles, il est nécessaire que les crédits alloués par l'académie régionale soient en proportion du nombre d'étudiants. Ainsi, le budget de 1990 correspondait à 3500 dollars par étudiant, très en dessous des normes internationales. Il devrait doubler et même tripler pour assurer une formation de qualité.
La recherche
La recherche universitaire vise avant tout la formation des formateurs. Tous les moyens doivent être fournis aux enseignants pour leurs travaux de thèse, y compris la coopération internationale.
Par ailleurs, l'université est le lieu par excellence de la recherche fondamentale destinée à l'accroissement des connaissances et à la maîtrise des techniques.
La recherche universitaire doit pouvoir bénéficier de subventions du secteur économique pour l'achat d'équipements et pour le financement de projets. L'entreprise doit également se doter de moyens de recherche propres. L'université et l'entreprise devraient aussi pouvoir développer des projets communs.
L'autonomie de gestion sera la règle pour toutes les structures de recherche, intra ou extra universitaires. Le budget de chaque projet devra être individualisé. Une grande liberté doit être laissée aux chercheurs pour la conduite de leurs projets.
Les œuvres sociales universitaires
La réforme des œuvres sociales universitaires sera fondée sur le principe de l'autonomie de gestion, la vérité des prix, la diversification de l'offre et la participation des étudiants à la gestion.
En 1990, la dotation de l'Etat pour les diverses prestations (bourse, hébergement, restauration et transport) s'élevait à 1400 DA par étudiant et par mois, alors que le SNMG était de 1000 DA par mois. Il était donc théoriquement possible de libérer les prix, à charge pour l'Etat de verser la subvention directement à l'étudiant. Il faut rappeler que le prix du repas de 1,20 DA fixé en 1963 correspondait au prix réel.
La bourse de l'étudiant sera donc réévaluée pour lui permettre de payer les prestations à leur prix réel. Bien entendu, la bourse sera modulée en fonction des ressources de l'étudiant et de sa famille. Les centres des œuvres universitaires seront ainsi mis en concurrence avec les prestataires privés avec à terme la promotion de résidences universitaires privées. L'étudiant aura ainsi le choix du prestataire, ce qui pourrait améliorer la qualité et sans doute aussi faire baisser les prix.
Les centres des œuvres universitaires bénéficieront de l'autonomie et les étudiants seront associés à leur gestion.
Perspectives
En dépit de quelques timides mesures prises au cours des quinze dernières années, l'enseignement supérieur attend toujours une réforme de fond. Depuis le début des années 1990, la situation s'est beaucoup dégradée. Les effectifs étudiants ont explosé, alors que les moyens humains et matériels n'ont pas suivi.
La subvention de l'Etat correspond aujourd'hui à seulement 1800 dollars par étudiant, soit la moitié du chiffre de 1990. La subvention aux œuvres sociales universitaires n'atteint pas le tiers du SNMG actuel. Aucune réforme ne sera viable si les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous. Pour le reste, toutes les mesures préconisées dans le projet d'autonomie de l'université demeurent toujours d'actualité.
La réhabilitation de l'université vise à concrétiser un projet de société où démocratie, égalité, solidarité ne sont pas de vains mots. Il s'agit tout d'abord de restituer à l'université son autonomie, vis-à-vis du pouvoir politique en premier lieu. C'est de cet affranchissement que dépendra le fonctionnement démocratique et transparent des institutions d'enseignement et de recherche. L'élection par les pairs pour tous les postes de responsabilité sera basée sur les seuls critères de compétence pédagogique et d'autorité scientifique.
Cette autonomie sera étendue à tous les actes de gestion et à tous les niveaux de la hiérarchie. La responsabilisation accrue qui en résultera aura un effet mobilisateur sur les enseignants et les chercheurs.
Il s'agit ensuite de libérer le secteur des contraintes liées à l'hébergement, la restauration et le transport pour que l'université retrouve sa vocation première de lieu d'enseignement et de recherche. Seule la mise en adéquation des œuvres sociales universitaires avec les règles de l'économie de marché permettrait de résoudre, à terme, ce problème. L'étudiant doit bénéficier d'un pouvoir d'achat en rapport avec les prix pratiqués sur le marché.
En théorie, il devrait avoir les moyens de se loger dans des résidences universitaires privées ou chez l'habitant, de prendre ses repas chez des prestataires privés et être transportés par les moyens de transport offerts aux citoyens. Tout étudiant devrait aussi bénéficier d'une aide des pouvoirs publics pour l'achat des livres et d'un équipement informatique.
Texte intégral de l'intervention du Pr Abdesselam Ali Rachedi lors des Débats d'El Watan du jeudi 13 avril 2006


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