Prévues à la fin du mois de février, les compositions du premier semestre de l'année scolaire 2020/2021 semblent préoccuper les enseignants dès maintenant. Selon eux, la conception des sujets d'examen pose sérieusement problème. Explications. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Après une semaine de vacances, les élèves ont repris dimanche dernier le chemin de leurs établissements. Dans vingt jours, ils passeront les premières compositions de l'année scolaire 2020/2021. Le ministère de l'Education nationale a fixé la période des compositions de ce premier semestre du 28 février au 6 mars prochains. Des examens qui suscitent, apparemment, des interrogations chez les enseignants. Selon eux, la conception des sujets des prochaines compositions causera problème. Vont-ils englober tous les cours dispensés depuis la rentrée scolaire du primaire le 21 octobre dernier et celle du moyen et du secondaire le 4 novembre dernier, où vont-ils se limiter uniquement aux leçons prévues pour le mois de février ? «Les enseignants vont trouver du mal à choisir le sujet des compositions. On ne peut pas inclure l'intégralité du programme du premier semestre en une heure et demie d'examen, mais on ne peut pas, également, se baser uniquement sur les cours qui seront dispensés durant ce mois de février car c'est très peu», explique Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Evoquant la répartition des élèves en groupes, le syndicaliste note que cette situation impose aux enseignants de concevoir deux sujets d'examen différents pour la même classe. «Les deux groupes de la même classe ne seront pas examinés le même jour, et auront donc deux sujets différents d'une même matière. Nous ne pourrons pas unifier les sujets, ni pour le même niveau ni pour les deux groupes de la même classe», précise-t-il. Il cite ainsi l'exemple des enseignants qui dispensent plusieurs matières (arabe, histoire-géographie, éducation islamique et autres), qui seront dans l'obligation de préparer deux sujets pour chaque matière et de corriger autant de sujets. «C'est une charge supplémentaire pour les enseignants», dit-il, avant de faire remarquer que cette situation nourrira le sentiment d'injustice chez les élèves d'une même classe. Le président du Satef regrette, par ailleurs, qu'on ait imposé un seul devoir durant le premier semestre de l'année scolaire 2020/2021. «Un seul devoir empêche les élèves n'ayant pas bien travaillé durant le premier devoir de pouvoir se rattraper», souligne-t-il. En optant pour un seul devoir par semestre, la tutelle, estime-t-il, a supprimé la «seconde chance» des élèves, eux qui ont eu une rupture de plus de huit mois avec l'école et les cours, en raison de la pandémie de Covid-19. «En l'absence de consultation des différents acteurs du secteur, le programme tracé pas le ministère de l'Education nationale est mal réfléchi et mal conçu. Notre syndicat aurait aimé voir l'année scolaire, même aussi courte, répartie en trois trimestres plus ou moins égaux en durée», ajoute-t-il. Boualem Amoura est d'ailleurs convaincu que les conséquences des décisions «unilatérales» de la tutelle seront visibles à court terme sur la déperdition scolaire, et se répercuteront sur le niveau des élèves dans les années à venir. Ry. N.