Les faux tests PCR présentés par des passagers pour rentrer en Algérie sont particulièrement difficiles à détecter au niveau des aéroports ce qui explique le nombre en hausse des cas du variant britannique détectés jusqu'à présent. Des professionnels de la santé suggèrent d'identifier une liste de laboratoires de biologie de référence pour délivrer les tests demandés. Huit nouveaux cas ont été détectés jusqu'à présent par l'Institut Pasteur d'Algérie dont 2 cas supplémentaires détectés vendredi : un à l'hôpital d'El-Kettar et l'autre à l'hôpital de Rouiba, à Alger. Le nombre des contaminations au variant britannique est appelé à être revu à la hausse. La sous-directrice de la prévention et des maladies transmissibles au ministère de la Santé Samia Hamadi avait assuré que des tests PCR falsifiés sont présentés par des personnes voulant à tout prix rentrer en Algérie. L'exigence de la présentation des tests pour figurer sur la liste des rapatriés constitue une occasion pour que les faussaires proposent de faux tests PCR moins chers et plus rapides. « De telles fraudes ont d'ores et déjà été observées en Algérie», avait affirmé la même responsable. Il est important de signaler qu'un test PCR réalisé dans les 72 heures précédant l'embarquement est obligatoire pour les passagers qui prennent un vol direct ou avec correspondance pour l'Algérie. « Un test PCR est loin d'être conçu aussi scrupuleusement », précise un expert en biologie. Les formulaires varient d'un laboratoire à l'autre et sont imprimés sur du papier simple A3 avec l'entête du laboratoire et par conséquent, ils sont faciles à falsifier à l'aide d'un logiciel de retouche. « Il suffit de les scanner et changer de nom pour échapper à la vigilance des autorités qui éprouvent des difficultés pour distinguer un vrai d'un faux», explique un responsable au niveau de la police des frontières à l'aéroport international Mohamed-Boudiaf de Constantine. Il fallait prendre des précautions depuis la déclaration au mois de novembre dernier de l'existence d'un réseau de falsifications de tests PCR en France où les autorités avaient démantelé un réseau coupable d'avoir vendu au moins 200 faux documents à des passagers, pour des sommes allant de 100 à 150 euros. Face à cette pratique, il faut « identifier les laboratoires de référence qui délivrent les tests PCR», a suggéré un directeur d'un laboratoire de biologie privé avant de poursuivre : « Il faut que les autorités algériennes imposent une liste de laboratoires aux passagers et ce en collaboration avec les services sanitaires français, cela réduira considérablement le champ d'action pour les autorités algériennes .» À cette mesure, « il faut imposer également un confinement d'au moins 5 jours pour les passagers, le temps de vérifier l'authenticité des tests présentés », a-t-on indiqué. Cette demande avait été déjà formulée par le Comité scientifique chargé du suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus sans qu'elle soit prise en compte. Par ailleurs, le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie a précisé que l'Algérie a mis en place « une stratégie qui consiste à surveiller le virus qui circule après l'avoir diagnostiqué dans une PCR positive. La recherche enclenchée permettra de savoir s'il s'agit d'une souche qui est toujours restée stable ou qui a muté ». L'IPA se penche actuellement à suivre l'évolution de la contamination par l'activité de séquençage sur des contaminations confirmées à la Covid-19. « La finalité de cette recherche est de vérifier une présence de variants en dehors de la wilaya d'Alger ou dans d'autres wilayas. » Ilhem Tir