À Ouled-Rahmoune, une commune de la wilaya de Constantine, la probable découverte de pétrole est en train d'écrire une page inédite de l'histoire de la commune. En attendant les résultats des analyses effectuées au niveau du laboratoire de la Sonatrach à Boumerdès prévus cette semaine, tous les rêves sont nourris et permis. Pour l'agriculteur Meslem Boubakeur d'El-Mera, un lieu-dit dépendant de la localité d'Ouled-Rahmoune qui, en plein forage d'un puits artésien, destiné à l'irrigation de son exploitation agricole, a été surpris par l'apparition d'un liquide noirâtre ressemblant à du pétrole, « il n'y a aucun doute, c'est du pétrole ». L'ancien ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, avait déclaré le 24 février 2020 que la seule région qui demeure vraiment inconnue, car étant très complexe sur le plan géologique, c'est le nord du pays, tout en appuyant qu'on peut trouver du pétrole encore dans le nord de l'Algérie, «mais pas de gros gisements ». Pourquoi pas alors ? Avant de tirer des conclusions, la commune d'Ouled-Rahmoune dépendant administrativement de la daïra du Khroub, et avec une population de près de 30 000 habitants, connaît depuis une semaine une agitation peu commune. Le seul sujet au-devant de la scène est celui de la découverte de hadj Meslem, l'agriculteur détenteur d'une autorisation pour procéder au forage d'un puits artésien d'une profondeur de 200 mètres, et lorsqu'il a atteint 90 mètres, il a été surpris par l'apparition d'un liquide noirâtre et visqueux, en plus de gaz ressemblant à du pétrole. On peut dire que la nouvelle a fait sensation avec la publication des photos et des vidéos sur internet. Tout le monde attend les résultats des analyses de l'équipe de Sonatrach qui a été dépêchée mardi dernier sur les lieux pour analyser des échantillons prélevés au niveau du forage. Selon l'ingénieur en géologie du service exploration de Sonatrach, Hamid Bechiri, « il ne serait possible de distinguer la nature et la qualité de ces liquides et gaz émanant de ce puits artésien qu'une fois le résultat final connu ». Cette découverte, rappelons-le, a alerté tous les responsables de la wilaya ainsi que ceux de Naftal qui avaient sur eux les cartes des réseaux ; pour vérifier s'il s'agissait d'une fuite dans une conduite. Mais il s'est avéré que les conduites en question se trouvaient à 2 km des lieux. La possibilité d'un endommagement dans les réseaux a été vite écartée. Depuis cette date, un dispositif de sécurité est installé autour du site. Par ailleurs, le directeur de wilaya de l'environnement Arezki Bouterik avait déclaré à l'APS que les échantillons prélevés à partir des liquides et gaz provenant d'un puits artésien ont fait l'objet d'analyses effectuées au laboratoire régional relevant de l'Observatoire national de l'environnement et du développement durable (Onedd). Selon lui, les résultats préliminaires ont démontré « l'existence de taux élevés de ces substances ». Les résultats préliminaires ont démontré « un taux important d'hydrocarbures dans le liquide, à raison de 460 mg par litre et 620 mg d'huile par litre, en plus de graisses et de substances en suspension, avec un taux de 1 200 mg/litre», a-t-il détaillé. En attendant le résultat final, les agriculteurs d'El-Mera s'apprêtent déjà à l'éventualité d'une expropriation pour cause d'utilité publique. Ce qui n'est pas à écarter au cas où le site s'avère pétrolifère. En attendant les résultats de ces analyses qui mettront fin à ce suspense, les habitants de cette petite commune sortie de l'anonymat continuent d'espérer et de pronostiquer un rapide bouleversement de l'économie locale sous l'effet de l'or noir. Ilhem Tir
