21 pays dont le Burkina Faso et le Niger à la recherche d'un «domicile» !

Alors que l'idée de report des deux premières journées des éliminatoires du Mondial-2022 est envisagée

La Confédération africaine de football a publié lundi une liste des stades des 54 fédérations qui lui sont affiliées homologués à accueillir les matchs internationaux dont ceux des deux premières journées du second tour des qualifications pour le Mondial-2022. Une étape qui, selon les dernières «prévisions» sera renvoyée au mois de septembre.
Parmi les enceintes du football des pays africains, plusieurs ont été recalées. Ils sont plus exactement 21 pays dont les sélections devront trouver un stade d'accueil pour leurs prochains matchs, car ne répondant pas au nouveau cahier de charges fixant les normes de sécurité et du confort des acteurs et des spectateurs. Et sur les 21 sélections annoncées par la CAF, deux feront partie du groupe A des qualifications à Qatar-2022, celui où évolue l'EN algérienne. Il s'agit des stades du 4-Août de Ouagadougou (Burkina Faso) et le Stade du général Seyni-Kountché de Niamey (Niger). Le Djibouti, autre adversaire des hommes de Belmadi, aura la chance d'évoluer à domicile, plus exactement au stade «Al-Hadj Hassan-Gouled-Aptidon».
Il faut juste rappeler que l'Algérie a été autorisée provisoirement à recevoir la sélection de Djibouti en match de la première journée de ces qualifications, le 5 juin à Blida. Celui-ci a été homologué par la Confédération en dépit du fait que des «réserves» sont encore à lever au niveau des gradins et de la tribune officielle, compartiment où le cahier de charges de la CAF impose des sièges individualisés fixés et séparés et aux normes de sécurité et de confort requises.
La wilaya de Blida avait, pour rappel, annoncé en février dernier le lancement des travaux d'aménagement des tribunes (pose de sièges) pour l'après-match Algérie-Botswana disputé le 30 mars dernier au stade Mustapha-Tchaker. Si ces aménagements ne sont pas effectués ou n'étaient plus achevés à la date de la troisième journée de ces qualifications, les Verts accueilleront le Niger au stade du 5-Juillet (Alger), second stade que la CAF a homologué. Aucune autre infrastructure sportive accueillant habituellement des matchs de football internationaux en Algérie n'a été épargnée par l'interdit, à l'exemple des stades de Tizi-Ouzou, Sétif, Annaba ou Ahmed-Zabana d'Oran.
Les Burkinabés lorgnent Porto-Novo (Bénin)
Il faut noter que rares sont les pays africains dont les stades sont aux nouvelles normes. Le Sénégal, leader continental du classement Fifa, ne dispose d'aucun stade sur le territoire du pays alors que le dauphin, la Tunisie, n'a que le stade Hamadi-Agrebi de Radès pour recevoir ses adversaires. La Guinée-Equatoriale (4), le Cameroun (5), le Maroc (6), l'Egypte et le Nigeria (7) ainsi que l'Afrique du Sud (13) sont les plus nantis parmi les associations africaines affiliées à la Fifa. Sur les 40 équipes qui disputeront le second tour des éliminatoires du Mondial du Qatar, outre le Burkina Faso et le Niger (groupe A) et le Sénégal (groupe H), plusieurs pays doivent se résigner à recevoir loin du pays, de préférence dans un pays limitrophe dont les stades sont homologués. C'est le cas des Aigles du Mali (groupe E), les Fauves du Bas-Oubangui de la République Centrafrique et les Lone Stars du Liberia (groupe C), les Braves Warriors de Namibie (groupe H), les Flames de Malawi (groupe D). Des fédérations qui doivent faire toute une gymnastique pour trouver chaussures à leurs pieds. C'est le cas de le dire pour les Etalons du Burkina Faso, principal concurrent de l'EN algérienne durant ce second tour éliminatoire qui débutera en juin.
Lundi, aussitôt informée que le stade du 4-Août n'était plus retenu pour accueillir les matchs de la sélection, la FBF a publié un communiqué sur sa page Facebook dans lequel elle informe le public sportif burkinabé de la décision de la CAF de ne pas donner suite à sa requête d'homologuer, même provisoirement le stade de Ouagadougou. «Par conséquent, Nos Etalons devront recevoir leurs adversaires à domicile dans un autre stade», précise-t-on dans le communiqué de la FBF du président Lazare Banssé.
La fédération burkinabè ne donne pas de précision sur le lieu où les Etalons disputeront leur prochain match officiel à domicile, le 11 juin prochain contre l'Algérie (2e journée). Il faut savoir que les plans de la FBF sont tombés à l'eau dès lors que la solution de substitution, le stade Lat-Dior de Thiès (Sénégal) n'est plus autorisé à accueillir de matches officiels. En effet, il y a quelques jours, une information révélée par le ministre sénégalais des Sports avançait que les Burkinabés avaient sollicités leurs homologues sénégalais pour l'organisation des matchs de la sélection burkinabè dans un stade du Sénégal. Le seul qui était «homologable» alors était le temple de Thiès où les Lions de la Téranga ont joué leur dernier match des qualifications pour la CAN du Cameroun face à l'Eswatini (1-1). C'est aussi le stade où le FC Teungueth disputait ses matchs de la LDC. Mais voilà, la décision de la CAF semble avoir dérouté aussi bien les Sénégalais que les Burkinabés qui, désormais, n'ont que quelques jours pour trouver une solution.
Dans son communiqué, «la FBF prend acte de cette décision et rassure le public burkinabé que des dispositions idoines seront prises pour trouver un stade d'accueil convenable pour les Etalons pour ces éliminatoires qui débuteront le 31 mai 2021», lit-on encore dans le communiqué. Où exactement, personne à la FBF n'était en mesure de répondre. Une solution pourrait venir du Bénin dont le stade Charles-de-Gaulle (Porto-Novo) a reçu le feu vert de la CAF et où le club burkinabé de Salitas a accueilli les Tunisiens de Sfax lors de la 5è journée de la phase des poules de la CAF Cup. C'est une piste sérieuse même si rien n'est acquis étant donné que lors de la seconde journée, les Ecureuils du Bénin (groupe J) accueillent la RD Congo à Porto-Novo. A moins de porter son choix sur un des sept stades du Nigeria...
Le report de la première journée envisagé
Une tracasserie qui embête en plus haut lieu et les fédérations nationales et les instances internationales (CAF et Fifa). Car, trouver des stades de rechange en l'espace de trois petites semaines si, bien entendu, la CAF venait à accepter qu'on lui communique les dates et les lieux en toute dernière minute, ce qui serait illusoire d'un point de vue organisationnel (désignation et déplacement des officiels et des équipes adverses), est mission impossible. Un dilemme que la Confédération de Patrice Motsepe compte surmonter en décidant du report des deux premières journées de ces éliminatoires. C'est en tout cas, ce que véhiculent des informations en provenance du Caire. Pour certains sites spécialisés, la CAF entend renvoyer les dates de ces deux journées à plus tard en invoquant les difficultés liées à la pandémie du Covid-19 qui connaît une certaine recrudescence ces dernières semaines à travers le monde, notamment dans des pays africains. Une situation qui pousse certains gouvernements à décréter la fermeture des frontières, ce qui entraînerait inéluctablement l'annulation, le report ou le déplacement des matchs. En sus des problèmes liés aux effets de la pandémie, certaines fédérations africaines verraient d'un bon œil le renvoi des matchs de juin afin de pouvoir bénéficier de leurs vedettes évoluant en Europe dans un meilleur état. En effet, les différents championnats du Vieux Continent se terminent les uns après les autres. Les derniers challenges seront bouclés avant la dernière semaine de ce mois de mai afin de permettre aux sélections européennes de récupérer leurs internationaux en vue de l'Euro-2020 prévu à partir du 11 juin. Très sollicités durant cette saison exceptionnelle, les internationaux africains auront besoin d'un moment de répit avant de pouvoir se lancer dans de nouvelles conquêtes avec leurs clubs et leurs sélections. Et c'est ainsi que l'idée d'un report des deux premières journées des qualifications africaines pour Qatar-2022 fait son chemin. Mieux, les «inspirateurs» de ce renvoi tiennent un nouveau calendrier pour le second tour ainsi que les matchs de barrages initialement prévus en novembre 2021. Aussi, selon le nouveau calendrier que la CAF pourrait valider sous peu, les deux premières journées de ces éliminatoires devraient avoir lieu en septembre et seront suivies par deux journées en octobre et deux autres en novembre. Ce qui impliquerait la nécessité de trouver une nouvelle journée pour le tour de barrage prévu en novembre. Comme il est difficile de programmer des matchs internationaux en décembre (pas de date Fifa) durant lequel certains pays arabo-africains disputeront la Coupe arabe placée désormais sous l'égide de la Fifa, et encore impossible de tenir ledit tour en janvier et février consacré à la CAN du Cameroun, tout indique que les barrages africains auront lieu en mars 2022. Un scénario qui entraînerait beaucoup de désagréments à nombre de fédérations africaines de même qu'aux clubs européens qui, comme d'habitude, ne voudraient pas perdre leurs vedettes africaines en pleine compétition.
M. B.