Même s'il faudrait attendre encore quelques jours pour voir la Fifa confirmer la date et le lieu de tenue des matchs de qualifications africaines (2e tour) pour le Mondial du Qatar, il est quasi certain que le rendez-vous de la seconde journée du groupe A, entre les Etalons du Burkina Faso et l'EN algérienne, se joue loin de Ouagadougou. Comme annoncé il y a plusieurs semaines, le stade du 4-Août de Ouagadougou ne peut abriter des compétitions relevant des compétences de la CAF et de la Fifa. Pour cause, une inadéquation des normes de sécurité et de confort aux équipes, les officiels ainsi que les fans attendus durant les matchs internationaux. À un moment, juste avant la tenue de l'AG élective de la CAF plus précisément, des informations relayées par la presse panafricaine avaient laissé entendre que le temple des Etalons allait bénéficier d'une «grâce» de la part de la Confédération et, allant, de la Fifa. Il n'en est, en définitive, rien. Le seul club burkinabé en course pour la phase de poules de la Coupe de la CAF, Salitas, a été pénalisé par cette situation, lui qui dut accueillir ses adversaires loin du Burkina Faso. Le dernier hôte en date, le CS Sfaxien, le club de la Cité de Ouaga-2000, l'a reçu au stade Charles-de-Gaulle de Porto-Novo, au Bénin. Suffisant pour croire que les instances internationales ne badinent pas avec la sécurité des acteurs et des spectateurs, même si ces derniers ne sont plus autorisés, pandémie de Covid-19 oblige, à assister les matchs de football de par le monde. D'autant plus qu'elles avaient reçu un rapport défavorable des officiels du match de la Coupe de la CAF Salitas FC-ES Sahel (1-0) joué à Ouagadougou le 17 mars. Et c'est pourquoi, la fédération burkinabè (FBF) s'est empressée à chercher une solution de rechange ailleurs que sur le territoire de l'ex-Haute-Volta. Alors que l'on pensait que le pays d'accueil des matchs du Burkina Faso serait limitrophe (Ghana, Niger, Mali, Bénin ou encore la Côte d'Ivoire), la solution viendra du Sénégal, à quelque 2 000 kilomètres de Ouagadougou. «Nous avons reçu une demande de nos frères du Burkina Faso pour pouvoir jouer ici, et nous avons donné notre accord sans aucun problème», révélera le ministre sénégalais des Sports, Matar Ba, à l'agence officielle sénégalaise (APS). Si le lieu de la rencontre devrait être le stade Lat-Dior de Thiès, celui où les Lions de la Téranga ont joué leur dernier match de qualifications à la CAN-2021 contre l'Eswatini (1-1) et qui sert de temple du club du Rufisque, Teungueth FC, battu par le MC Alger sur ce même terrain en mars dernier (0-1), la date n'est pas encore officiellement arrêtée même si l'on sait que la seconde journée de ces éliminatoires africaines est programmée entre le 11 et le 14 juin. Jouer à Thiès, un avantage pour les Verts ? Hier, les médias burkinabés ne se sont pas fait l'écho d'une telle délocalisation eux qui, la semaine dernière, avaient annoncé la signature d'un contrat de partenariat entre le ministère des Sports et des Loisirs et un cabinet (PNP Sport Consulting Sarl) appartenant à trois ex-internationaux burkinabés (Pitroipa, Nikiema et Panandetiguiri) pour la prise en charge du volet organisationnel des matchs à venir des Etalons à l'extérieur, entre autres, trouver les hôtels pour l'hébergement des joueurs, les terrains d'entraînement, des cars pour transporter les joueurs, l'organisation des matchs amicaux. À bien suivre cette démarche, les Burkinabés se préparaient déjà à accueillir leurs invités loin de Ouagadougou. Le choix du Sénégal saurait être qu'une forme de superstition ? Possible si l'on tient au dernier résultat du club de Salitas FC au Bénin (défaite face au CS Sfaxien). Comme il est probable que ce choix obéisse à d'autres considérations plutôt favorables aux Burkinabès. Historiquement, et en matchs officiels, l'EN algérienne s'est imposée une fois à Dakar (1-2, buts de Mohamed Brahimi et Mahieddine Meftah). C'était en janvier 1993 lors d'un match comptant pour les qualifications à la CAN-1994 que l'Algérie ne verra pas malgré sa qualification, en raison de l'affaire Karouf. 10 ans plus tôt, en 1983, les Verts ont ramené un nul (1-1, but de Tedj Bensaoula) lors d'un match de qualifications pour la CAN-1984, en Côte d'Ivoire. Les deux autres rencontres disputées au Sénégal contre les Lions de la Téranga se sont soldées par des défaites (3-0 en 2001) et 1-0 en 2008 à l'occasion de rendez-vous préliminaires aux Coupes du monde-2002 et 2010, respectivement. Pis, lors de la CAN-1992, les champions d'Afrique algériens domiciliés à Ziguinchor. Versés dans le groupe C, aux côtés de la Côte d'Ivoire et le CongoBrazzaville, les joueurs de feu Kermali ont lourdement chuté contre les Eléphants (3-0) puis ont été accrochés par les Diables rouges (1-1). Il se peut aussi que jouer dans un stade dont l'état de la pelouse gêne l'évolution des équipes techniques à l'exemple de l'EN de Belmadi soit derrière cette décision d'opter pour le Lat-Dior Stadium où le Sénégal a connu les pires difficultés pour obtenir l'égalisation (90'+7') contre l'Eswatini, le 30 mars dernier (1-1). Suffisant donc pour comprendre le choix des Burkinabés ? M. B.
