Les Mourabitoune n'avaient pas l'intention du marabout mais leur désir n'en était pas moins différent qu'un vaudou qui veut chasser les esprits. Surtout mettre fin à «un ordre établi». Car, au fond, les Verts ont agréablement posé le pied sur le panthéon et ils sont l'ennemi juré de tous. Grand et petit, fort et faible. Et cela ne semble pas effrayer Belmadi et son commando toujours prêts à en découdre. A combattre les forces et les systèmes. Jeudi, dans leur antre blidéen, les Verts avaient en face le 101e du classement mondial Fifa. Sur le papier pas de quoi fouetter un chat, en définitive. Or, Belmadi n'est pas de cet avis. Loin s'en faut ! Même si beaucoup pensent qu'il a outrageusement chamboulé son onze de départ, avec une défense expérimentale et un milieu qui l'était tout autant. L'idée n'était pas pour dédaigner un ensemble adverse en devenir mais limité mais foncer sur un nouveau «projet» qui pourrait valoir des solutions pour le futur. Si tout le monde connaissait Atal, à un degré moindre Abdelaoui, très peu misaient sur une complémentarité entre Bedrane et Touba qui honoraient leur première titularisation en sélection. Et encore pas la moindre idée sur la complémentarité qui aurait pu découler du trident médian Belkebla-Feghouli-Boulaya. Pourtant, sur le terrain la «trouvaille» a fonctionné. Pas plaisante pour un sou, mais elle a atteint ses objectifs. Celui notamment d'aspirer l'hyper-motivation des Mourabitoune qui n'évitaient aucun duel. Jusqu'à chercher la «bagarre» et essuyer les chevilles et genoux des Verts. Très bien en place, les poulains du Franco-Portugais Corentin Martins Da Silva (merci à Riyad Belkhedim pour la précision de rappel aux téléspectateurs de Canal Algérie) ont travaillé en longueur et en largeur sans se lasser. Enfin, jusqu'à cette fatidique 40' du match quand un mini-cafouillage mettait le capitaine algérien Feghouli en position d'avant-centre, face au portier mauritanien, Namori, surpris par le ciseau de Touba et la double reprise de la tête du milieu de Galatasaray. Belmadi a aimé la première mi-temps D'habitude avare en analyses du jeu de son team, Belmadi a ouvert son cœur, jeudi soir, à la fin du match Algérie-Mauritanie. Plus d'une heure durant, le coach des Verts s'est prêté au jeu des questions-réponses des médias présents. Sans montrer des signes de nervosité, ni esquiver des questions pièges. Belmadi a répondu mais a estimé que le plus important, l'essentiel était la réalisation du travail accompli en si peu de temps. Moins de trois jours, en tout. «On a pu voir qu'on a bien travaillé depuis le début du stage. On n'a pas été en danger à part sur ce but qu'on leur a donné. Je suis très content de la prestation des joueurs notamment des nouveaux», a-t-il résumé. Puis, il entamera son récit sur le comportement individuel de ses joueurs, lui qui n'aime pas «figer» son discours sur les personnes mais le groupe. Du défenseur de l'ES Tunis, il dira en substance : «Je suis content pour Bedrane. C'est un homme respectable et professionnel. Il a eu sa chance aujourd'hui et il a montré qu'il a le niveau pour. C'est une bonne chose pour lui et pour l'EN.» Le joueur est bien noté et l'équipe en profite. Moins resplendissant que lors du temps passé sur le terrain de Lusaka, en mars dernier, Rachid Ghezzal ne prend pas de «coups» de la part de son sélectionneur. «Ghezzal n'est pas impliqué dans les buts, mais ça n'enlève en rien à sa performance. Il a fait un match satisfaisant. Il a ressenti une petite douleur à l'adducteur cette semaine», assure Belmadi. Pas de quoi enfoncer un élément passé à côté ou de se réjouir de quelqu'un d'autre auteur d'une prestance qui confirme le bien-fondé du choix de l'entraîneur national. Ce dernier aime les victoires et celles-ci sont le fruit d'un travail de groupe. «La première chose positive c'est le résultat, nous cherchons toujours la victoire. Nos intentions de jeu sont toujours les mêmes. On veut toujours gagner. Tous les matchs sont importants pour donner du temps de jeu à certains joueurs, pour le classement CAF, pour les automatismes», fait-il rappeler. Et de conclure son propos en affirmant que le match a connu plusieurs séquences, les unes plus importantes que les autres, mais qui ont permis à la sélection de s'imposer. «Ce n'est pas parce qu'on a mis 3 buts en 2ème mi-temps qu'on a mieux joué en seconde période. Ce n'est pas aussi simple que ça. C'est difficile de trouver de la verticalité donc il faut manœuvrer et les faire courir», pense Belmadi dont le regard est déjà tourné sur le match de ce dimanche soir. Le Mali, c'est meilleur que la Mauritanie. Et la difficulté n'est pas de battre les Aigles, mais de se battre pour perpétuer la dynamique du succès. M. B.