Après une semaine de doute, alimentée surtout par les interrogations au sujet de la demande à court terme, les prix du pétrole se sont vigoureusement repris à la reprise du marché, lundi, en gagnant près de 5% d'un trait. Pour autant, les craintes ne se sont pas encore dissipées, loin de là. Les investisseurs ont profité des cours bas, tout au long de la journée de lundi, pour acheter du pétrole en quantité, afin de se placer plus tard sur le marché avec comme perspective immédiate, une remontée des prix et, ainsi, en tirer un profit maximum. Une attitude spéculative qui a eu son effet tout au long de la journée de réouverture du marché, lundi, après les sept précédentes séances lors desquelles le pétrole a accusé des pertes tel qu'il n'en a plus vu depuis trois mois environ. À l'issue de la séance de vendredi dernier donc, les prix avaient bouclé une baisse totale de 7% sur la semaine. Des glissements dans les prix dus principalement à l'inquiétude suscitée par le variant Delta du Covid-19 principalement. Lundi, à l'issue de la séance de reprise du marché, le baril de Brent a bouclé à 68,75 dollars, en hausse de 5,47% par rapport à son prix à la fermeture de vendredi dernier. Sur le marché new-yorkais, le baril de WTI en a fait de même en améliorant son prix de 5,32% pour être cédé 65,64 dollars. L'autre facteur ayant tiré les prix vers le haut de façon presque aussi déterminante que le risque pris par les investisseurs, lundi, les analystes de l'ensemble pratiquement des cabinets spécialisés mettent en avant la tendance à la baisse de la valeur du dollar américain, d'une part, et le calme revenu sur le front de la pandémie en Chine après un mois de restrictions drastiques sur les mouvements, d'autre part. Il faut noter, en effet, que la Chine, premier importateur mondial de pétrole brut, n'a signalé aucun cas local de Covid-19 après plusieurs semaines de blocages localisés et de suspension des services de transport public et des vols, qui ont eu un impact négatif sur la demande de carburant. Selon des spécialistes aux Etats-Unis, le retour de flamme sur le marché pétrolier n'a été que «technique», et cela ne devrait permettre aux prix de maintenir la tendance affichée lundi, que dans un court laps de temps. Chez la plupart des analystes, les données quant à la demande à court terme, notamment celles affichées par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), continuent encore de résonner, surtout que la propagation du variant Delta demeure importante dans de nombreux pays comptant parmi les plus gros consommateurs de pétrole. En fait, une des clés de l'avenir immédiat du marché, c'est le groupe Opep+ qui la détient, qui décide d'augmenter la production, donc diminuer les quotas de réduction des membres, ou qu'il prenne le parti de la prudence encore une fois, c'est-à-dire, maintenir les coupes de production telles qu'elles ont été déterminées jusqu'à la fin de l'année en cours. On rappelle que les 23 membres de l'alliance s'étaient entendus, vers la mi-juillet dernier, sur une augmentation de la production de 400 000 barils par jour, ayant pris effet à partir du mois courant, jusqu'à la fin de l'année, «afin de contribuer à alimenter la reprise économique mondiale, alors que la pandémie s'atténue». Ceci avant de se retrouver en décembre prochain pour une réunion destinée à «évaluer l'évolution du marché». L'accord scellé péniblement stipule également que la date limite de plafonnement de la production n'est plus avril 2022, mais la fin de la même année. Ainsi, l'Opep+ avait décidé, au grand désarroi des Etats-Unis, du moins l'Administration Biden, de continuer à ouvrir de façon très prudente les vannes malgré la remontée des prix. Azedine Maktour