Je viens de lire un compte-rendu (un énième) sur les énormes (infinies) possessions d'un autre ex-ministre celui-là chargé des relations du Parlement (APN) avec le gouvernement. Plus qu'un député ou même un ministre, sa fonction a quelque chose de ronflant qui en impose. Son boulot le gardait dans le secret d'alcôve des plus confortables. Dans l'enceinte, dont les activités sont réglées par un applaudimètre à toute épreuve, l'homme offre une belle image du fonctionnaire assidu, travailleur pour le bien du pays, prêt à tous les sacrifices qu'exige sa fonction. C'est pourquoi il a droit à tous les honneurs officiels et adulations en privé. Respect ! Il aura fallu une insurrection des consciences, née d'un soulèvement populaire sans pareil, pour que toutes les tartufferies soient démasquées et leurs auteurs épinglés. Sans l'intervention salvatrice de la justice, le mal qu'ils étaient aurait fini par ronger tout le corps social et le mener à sa fin. À l'heure de la revendication des souverainetés et de l'égalité en droits et devoirs entre les nations, cela ne pouvait continuer ainsi, c'est-à-dire que les maîtres corrompus ne pouvaient que se complaire dans la servitude. Une cheffe d'un parti politique, connue pour ne pas avoir la langue dans sa poche, aurait été mise dans la confidence par le chef de l'Etat. En bref, il lui aurait avoué que, comme tous les Algériens se plaignent du pouvoir, l'Etat algérien subit, à son niveau, la «hogra» des autres nations. Mais, les non-dits, dans cette pseudo-confidence, est que l'on ne peut regarder dans les yeux ses partenaires aux traditions de transparence et de justice quand soi-même on a les mains sales d'avoir trempé dans l'accaparement de biens publics. Impunément ! La corruption a fait s'écrouler tout un édifice fondé sur la prévarication et la rapine et ébranler les fondements de l'Etat. Il n'en a pas fallu plus pour que des scandales vite éventés emportent, dans un grand fracas médiatique, leurs auteurs. Dans certains cas, ces délinquants de haute voltige choisissent la solution extrême pour ne pas avoir à vivre l'humiliation publique, l'opprobre pour sa famille et ses proches. La force d'une société est de se défendre contre ces «indélicatesses». Pour bien moins que les forfaitures du ministre évoqué plus haut, un Premier ministre français s'est donné la mort. Au Japon, dans les démocraties occidentales, ce type de malversations est voué aux gémonies. Autre exemple, en France, une personnalité portée au pinacle, ministre, grand leader du monde sportif, n'en finit pas de mourir pour ses antécédents de fraudes financières. À l'article de la mort, il attend toujours le sort final qui lui est réservé par la justice de son pays. Au demeurant, ce fléau de la corruption a des ramifications partout, une pieuvre qui plonge ses tentacules dès que le contexte s'y prête. L'Afrique à la barre ? Des chefs d'Etat et de gouvernement, des hommes d'affaires, ayant infiltré les rouages de l'Etat, jouissent de biens mal acquis dans un océan de misère et de détresse de leurs congénères. C'est de crimes contre l'humanité dont il s'agit là, plus qu'économiques. Et cela relève de la Cour internationale de justice (CIJ), appelée à élargir son champ d'intervention et s'autosaisir d'affaires portant atteinte à la vie et au devenir de générations de damnés de la terre. Brahim Taouchichet