Après les pharmaciens, c'est au tour des médecins de ville de s'impliquer dans la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19. Ayant apporté les dernières retouches, mercredi dernier, au guide de la vaccination, les médecins libéraux et les cabinets privés s'apprêtent, désormais, à entamer la vaccination au courant de cette semaine. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - C'est parti. Les 35 000 médecins installés à titre privé sur le territoire national peuvent intégrer la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19, qui est lancée depuis hier samedi. Le Syndicat national des médecins libéraux (SNML) appelle les médecins intéressés à se rapprocher des établissements de santé de proximité ou des directions de santé pour s'inscrire. Les EPSP et les DSP, explique le syndicat, fourniront les quantités de vaccins nécessaires, selon le planning de chacun, les cartes et les registres de vaccination et des trousses d'urgence aux médecins volontaires. «Nous avons tenu une réunion, mercredi, avec le ministre de la Santé et le Syndicat des médecins libéraux, et tout a été ficelé. Le guide de la vaccination a été finalisé et les médecins convaincus qui veulent participer à cette action peuvent se rapprocher des EPSP territorialement compétents pour s'inscrire et récupérer le nécessaire de la vaccination», a souligné le docteur Abdelkader Tafat, président de la Société algérienne de médecine générale. Sont-ils nombreux à répondre favorablement à cette action volontaire ? Selon le président de la SAMG, «ils ne seront peut-être pas aussi nombreux à adhérer à cette campagne dans ses débuts». Toutefois, selon lui, l'engouement sera plus important après un travail de sensibilisation à grande échelle pour mieux convaincre. D'ailleurs, le président de l'Ordre des médecins n'est pas très confiant quant à l'engouement des médecins de ville. «Avant de parler de l'implication des médecins libéraux dans la campagne nationale de vaccination, il faudra d'abord une préparation sur le terrain, ce qui n'a pas été fait et, jusque-là personne n'a approché les médecins pour demander leur avis.Nous sommes intéressés mais une campagne de cette envergure qui est tenue de donner des résultats ne se prépare pas en trois ou quatre jours, car il faut mettre en place toute une stratégie pour cibler les bons endroits et publier les endroits où l'on peut prendre rendez-vous pour se faire vacciner. Il s'agit d'une campagne de rendement et non pas de prestige», a déclaré Mohamed Bekkat Berkani. Cependant, il existe bel et bien une stratégie, assure le docteur Heykel Embarek, président de la section du centre du SNML, qui rappelle qu'un guide est en voie d'édition, et qu'un arrêté interministériel a été publié pour expliquer tout le processus d'intégration des médecins libéraux dans cette campagne. Pour adhérer, c'est simple : il faut disposer d'une assurance professionnelle, suivre une formation de mise à jour en ligne, et s'enregistrer auprès des EPSP, a-t-il expliqué. Le médecin volontaire, poursuit le docteur Embarek, pourra récupérer les doses de vaccin une fois par semaine, pour respecter la chaîne de froid, et il remettra le nombre de vaccinés aux EPSP qui se chargeront d'enregistrer les vaccinés sur la plateforme de vaccination. Le SNML a annoncé aussi qu'une convention a été signée avec la Protection civile pour intervenir en cas d'enregistrement d'effets indésirables qui nécessiteraient un transfert. De son côté, le ministre de la Santé a qualifié la participation des médecins libéraux dans cette campagne comme étant «un acquis incontestable pour le système de santé en Algérie». Leur participation, estime Abderrahmane Benbouzid, va intensifier la campagne de vaccination et accélérer le nombre des vaccinés en raison «de la confiance dont jouit le médecin traitant auprès des citoyens». À rappeler que l'objectif des pouvoirs publics est de vacciner 70% de la population d'ici la fin de l'année, pour freiner la propagation de la pandémie. S. A.