Les plus récentes statistiques en possession du ministère du Commerce, actualisées chaque mois, font état de 4 000 entreprises inscrites en tant que sociétés produisant une riche panoplie constituée de pas loin de 400 000 produits nationaux éligibles à l'exportation. Du début de l'année en cours jusqu'à la mi-novembre dernière, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont atteint 4 milliards de dollars, apprenait le Premier ministre aux membres de la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la Nation lors de la présentation de ce qui était le projet de loi de finances 2022. Un prodigieux bond des exportations hors hydrocarbures qui se dessinait déjà durant la première moitié de l'année en cours lorsqu'il avait été fait état de recettes évaluées à 2,2 milliards de dollars. En outre, des chiffres du ministère du Commerce indiquaient que les exportations algériennes hors hydrocarbures ont augmenté, au cours des six premiers mois de l'année 2021, de 95,55% pour atteindre 2,03 milliards de dollars, soit 12,38% du volume global des exportations algériennes. Une remarquable performance qui a fait que les exportations hors hydrocarbures ont grandement contribué à l'importante baisse du déficit commercial de l'Algérie, passé de -761,8 milliards de dinars durant les six premiers mois de 2020 à -170,5 milliards de dinars à la même période de 2021. À fin septembre, ces mêmes exportations hors hydrocarbures affichaient une valeur globale de 3,4 milliards de dollars. Les différentes haltes chiffrées des performances des produits hors ceux des hydrocarbures dans le commerce extérieur de l'Algérie font ressortir plusieurs filières qui s'illustrent plus singulièrement que d'autres. Ceci est notamment le cas du ciment qui, déjà au bout des quatre premiers mois de cette année, permettait aux recettes algériennes en devises d'engranger plus de 50 millions de dollars pour donner le ton à une année de ventes à l'étranger comme l'Algérie n'en a pas connu depuis longtemps. Fait qu'illustre l'évolution des chiffres du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) qui a su se frayer une place sur des marchés pas très évidents, notamment en Europe. Après le coup d'essai de 2018 qui avait vu Gica réaliser des exportations de plus de 270 000 tonnes en direction de pays de l'Afrique de l'Ouest, de la Mauritanie à la Gambie en passant par le Sénégal, le Groupe a réussi à étendre ses ventes jusqu'aux lointaines îles Caraïbes en passant par l'Amérique du Sud pour écouler près de 520 000 tonnes de ciment et clinker en 2019, puis plus de 1,3 million de tonnes en 2020. Pour le compte de cette marquante année pour les exportations hors hydrocarbures, le groupe public spécialisé dans le ciment prévoit de franchir la barre des 2 millions de tonnes destinées à l'international, notamment grâce à son incursion sur les marchés italien, espagnol et britannique. C'est une liste de produits très diversifiée que l'Algérie a réussi à placer sur les marchés extérieurs cette année, en dehors des hydrocarbures. Il en est ainsi des engrais et des produits minéraux, chimiques et azotiques qui ont connu une hausse de 70%, tout comme les produits de la sidérurgie dont les ventes à l'étranger ont permis de faire rentrer pas moins de 600 millions de dollars jusque vers la fin septembre, au moment où les produits de la pétrochimie avaient dépassé les 400 millions de dollars, soit le quadruple du montant de l'année dernière à la même période. Le rond à béton algérien a eu, ces derniers temps, également droit de cité sur des marchés réputés extrêmement durs à pénétrer. Celui des Etats-Unis notamment où il le rond à béton venu d'Algérie s'est targué d'être en tête de liste des pays fournisseurs, en septembre dernier. Les données du Département du Commerce des Etats-Unis, reprises par l'Union arabe du fer et de l'acier (Uafa) et répercutées par l'APS au début du mois dernier, affirmaient que les Américains avaient importé 143 950 tonnes de rond à béton dont 42 662 provenaient d'Algérie. Ce sont, en tous les cas, de nombreuses filières dans lesquelles le produit algérien a de quoi nourrir de belles perspectives, surtout dans certains cadres bien définis comme l'est, par exemple, la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf) qui entend rassembler 1,3 milliard de personnes au sein d'un marché immense, qui dépasse les 3 000 milliards de dollars. Une belle opportunité pour les 4 000 entreprises algériennes habilitées à l'exportation de donner un peu plus corps à l'affranchissement vis-à-vis des hydrocarbures. Azedine Maktour
