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Quelle stratégie pour la filière pierre ornementale en Algérie ?
SECTEUR MINES ET CARRIÈRES
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 01 - 2022


Par Daiboun-Sahel Farouk,
expert consultant indépendant
L'Algérie a un riche potentiel minier et compte bien exploiter ses richesses naturelles pour relancer la machine de la production industrielle. Le nouveau défi du département des Mines et Carrières est de rendre effectives l'exploitation et la valorisation des richesses minières, dont disposent les terres algériennes. Beaucoup de spécialistes et économistes considèrent que l'Algérie a un avenir minier promotteur. Cette appréciation se fonde sur le potentiel minier très diversifié, largement suffisant pour que des moyens importants puissent lui y être consacrés pour un décollage économique de ce secteur dans une Algérie nouvelle, avec une accéleration des programmes de prise en charge, notamment de certaines filières, dont la pierre ornementale. Le potentiel minéral dont dispose l'Algérie, certes, est important et diversifié, mais encore faiblement exploré. De même que les gîtes et gisements découverts sont encore sous-exploités et peu valorisés.
La pierre ornementale fait partie de toute cette richesse du sous-sol algérien qui intéresse les opérateurs économiques locaux et étrangers. C'est dans ce nouveau contexte économique complexe en pleine mutation que la carte des puissances dominantes se redessine rapidement. Dans un contexte international où les intérêts des grandes nations se croisent en Afrique avec un marché fort de ses 3 000 milliards de volume de consommation, en pleine mutation, l'Algérie nouvelle doit adopter des options stratégiques à horizon 2025-2030 et entamer une phase d'urgence de déploiement accéléré avec une orientation stratégique minière. C'est dans cet esprit que l'Algérie nouvelle se projette dans son environnement africain et méditerranéen.
L'Algerie doit garantir son développement face aux multiples défis auquel elle est confrontée en plaidant en faveur de la diversification de l'économie nationale et en s'appuyant, entre autres, sur les mines et carrières d'une manière générale. À défaut de prédire le futur, on se doit, au moins, de constater les signes indéniables qui nous avertissent régulièrement des changements en cours, en tant qu'économie historiquement dépendande des hydrocarbures.
Le marché mondial des mines devrait passer de 1 641,47 milliards de $ à 1 845,55 milliards de $ à un taux de croissance annuelle de 12,4%, selon un rapport de recherche et marchés de StoneNewsGlobal UE. À ce rythme, l'Algérie pourra-t-elle se frayer un chemin pour se positionner rapidement sur le marché mondial des produits miniers ? Avec quelle échéance et quelle feuille de route ? Il faut adopter une approche prospective et anticiper le développement futur du secteur avec une nouvelle vision.
Certes, le secteur des mines confirme sa détermination à se placer plus haut dans la chaîne de la valeur ajoutée de la transformation et de la production des ressources minérales afin de libérer pleinement le potententiel économique de ses ressources naturelles, pour faire de ce secteur un moteur et un tremplin devant lui permettre de contribuer de manière plus importante à la croissance économique hors hydrocarbures du pays.
Cet intérêt particulier manifesté à ce secteur des mines est illustré par la dotation d'une enveloppe de 1,8 milliard de DA pour le lancement de 26 projets à travers 25 wilayas pour l'exploration et le forage, en plus d'une convention (ANAM-ORGM) destinée à la mise en œuvre du programme national de recherche et de prospection minière pour la période 2021-2023, qui comprend 26 projets d'exploitation de 13 matières minérales réparties sur 17 wilayas pour un investissement global de 4,8 milliards de DA. À cet effet, le chef de l'Etat a demandé «d'établir immédiatement la carte géologique de tous les gisements exploitables en terres rares, qui vont peser énormément cher dans l'avenir - bien qu'il faille bien les étudier avant d'exploiter -, regroupant 17 métaux aux propriétés exceptionnelles utilisées dans la fabrication des produits de haute technologie avec le boom du numérique, en tungstène, en phosphate, en barite et autres matériaux.» Tel est l'enjeu majeur de l'industrie moderne qui suscite une lutte acharnée entre les grandes puissances. Nous risquons de sombrer dans une nouvelle dépendance, celle des métaux rares qui sont devenus indispensables au développement de la nouvelle société écologique et numérique. C'est un enjeu futur de la nouvelle guerre commerciale mondiale. «La Chine contrôle environ 80% de l'extraction et plus de 90% de la chaîne de transformation des terres rares.» À ce rythme, les mines et les terres rares peuvent-elles ainsi remplacer notre dépendance du gaz et pétrole ?
Cette déclaration prend tout son sens, et c'est pour cela que l'intervention du Président revêt un sens particulier. Face aux lenteurs constatées, le chef de l'Etat a instruit «d'accélérer le parachèvement des procédures pour le lancement effectif des différents projets structurants dans l'exploitation minière, notamment le projet de Ghara Djebilet (gisement de fer), qui devrait consolider l'industrie sidérurgique avec une expoitation estimée à 3,5 milliards de tonnes, grâce au protocole d'accord avec un consortium, et celui de Bled El Hadba (gisement de phosphate) à Tébessa, en sus d'autres mines et carrières.»
L'objectif est d'accélérer le rythme de la production cartographique pour rattraper le retard cumulé au fil des années en matière de cartographie géologique, outil incontournable pour la connaissance des potentialités minières, dont recèlent le sol et le sous-sol algériens. Cette cartographie servira également à la mise à disposition des investisseurs d'une infrastructure géologique appropriée et fiable pour l'ensemble du territoire national. Dans cette guerre économique que se livrent les grandes puissances, l'Algérie doit trouver un équilibre subtil qui permettra in fine, d'un côté, de protéger ses secteurs d'activité encore fragiles, pas encore en mesure de se confronter à la compétition internationale, et, d'un autre côté, de mener une politique agressive, dynamique et compétitive afin de promouvoir ses exportations et attirer les IDE créateurs d'emplois.
Dans ce dernier cadre, la présente contribution sur les produits de la pierre ornementale, du secteur mines et carrières, nous interpelle aujourd'hui plus que jamais pour ne pas risquer de sombrer davantage dans une autre nouvelle dépendance du «made in», qui pèse sur cette filière. Une contribution importante dans la compréhension des réalités d'aujourd'hui et les enjeux futurs des potententialités existantes avec un potentiel géologique et minéral riche, diversifié pour réduire notre dépendance vis-à-vis des hydrocarbures.
Par ailleurs, les actifs de cette filière pierre ornementale sont très importants et pourraient façonner le futur d'une industrie minière avec son potentiel de réserve énorme qui existe déjà, aussi bien dans le secteur public que privé, pour asseoir une vision stratégique et faire émerger cette filière sur le plan économique en un levier majeur de croissance. Au-delà de sa dimension production industrielle, le plan de relance doit concrétiser l'ambition de développement socio-économique par une croissance soutenue avec, notamment, les nouvelles technologies pour un réel positionnement technologique des supports de développement et de modernisation, des opérations de transformation et procedés d'exploitation et d'extraction, pour réduire également l'impact environemental.
Plus d'assouplissement des procédures d'octroi de permis d'exploration/exploitation des gisements avec raccourcissement dans les délais de traitement des dossiers pour le lancement de l'activité doivent figurer dans l'agenda de la structure en charge, pour connaître une dynamique. Il y a urgence d'une réorientation de toute la politique de la filière pierre ornementale en Algèrie, en passant par de profonds ajustements, donc par de profondes réformes structurelles, en passant également par une vision stratégique clairement définie. Aujourd'hui, le pays a besoin de ses entreprises, de toutes ses entreprises qui créent de la valeur, génèrent de la richesse qui doit profiter à tout le monde, à tous. La filière pierre ornementale est constitutive de notre richesse et potentiel avec un tissu industriel des secteurs privé et public, qui continuent à investir, en amont et en aval, de la pierre ornementale avec une accélération des investissements dans les machines et équipements de traitement de la pierre ornementale, importées d'Italie, qui ont augmenté de 67,3% par rapport à 2020 durant les sept (07) premiers mois 2021. (Source : Confindustria Marmomacchine Italie).
Pour rappel, l'Algérie figure au 4e rang des pays de la Méditerranée importateurs de blocs de granit, au 2e rang pour les blocs de marbre, en 2018, et au 1er rang africain en blocs et produits semi-finis. Quant aux exportations, l'Algèrie ne figure dans aucun tableau, contrairement aux pays proches et voisins avec des quantités, certes, insignifiantes, à l'exception de l'Egypte au 1er rang d'exportateur des pays africains.
La Turquie se classe au 10e rang pour la diversité des minéraux dans le monde. Le pays compte 80 types de mines, 650 couleurs et motifs de marbre et 150 types différents de pierres naturelles, a déclaré Aydin Dincer, président de l'Association des exportateurs de minéraux d'Istanbul (IMIB).
La turquie concentrée en Chine et aux Etats-Unis avec des exportations en pierres naturelles respectivement avec 528 millions de $ et 384 millions $. Ce pays exporte la pierre naturelle vers 171 pays. Les 10 premiers mois 2021 par rapport à 2020, la Turquie a augmenté ses exportations de pierres naturelles de 24%, passant de 1 milliard 393 millions de $ à 1 milliard 730 millions de dollars. (Association des exportateurs de mineraux de la mer Egée, rapporté par le bureau d'analyse des tendances des marchés de l'association Confindistria marmomacchine). Le célèbre «marbre d'Afyon» en Turquie, produit dans ce district, qui abrite quelque 500 entreprises de fabrication de marbre, est exporté vers 120 pays, ce qui nous rappelle l'exemple du marbre blanc de Filfila aux réserves importantes, de la wilaya de Skikda. Sans «ancrage national», les transformateurs locaux peinent à alimenter leur outil de production.
Des pôles de la filière pierre ornementale peuvent être mis en place à proximité des gisements à fort potentiel, tels que le gisement de marbre de Filfila (Skikda), de Kristel (Sidi Benyabka, wilaya d'Oran), Tamanrasset et bien d'autres wilayas. Une étude, à cet effet, pourrait être envisagée avec une école de formation dédiée à cette filière, à l'exemple du site de Carrara en Italie.
1- Nous sommes loin des réalités des marchés de la pierre ornementale avec des évolutions mondiales. Ainsi, se pose la question de savoir ce que valent nos entreprises notamment à capital public activant dans la filière pierre ornementale, avec un potentiel gisements loin d'être suffisament exploité. Quels enjeux pour leur gestion dans l'économie de marché et leur contribution à l'économie nationale, au vu même de la fermeture de quelques carrières, dont certaines, à l'abandon, sont totalement à l'arrêt. Par ailleurs, il est estimé que la demande mondiale de marbre se développera avec un taux de croissance moyen de 3,01% en termes de chiffre d'affaires 2016-2023 ; elle devrait atteindre 68,79 milliards de dollars d'ici à la fin 2026 (Source : US geolocical survey -USGS-).
Les ressources en pierre du monde sont suffisantes pour répondre aux besoins prévisibles. Il n'est plus un secret pour personne sur cette situation de la filière pierre ornementale en Algérie, dont l'impact ou le résultat escompté semble loin d'être satisfaisant.
Il continue à souffrir de son immobilisme avec une situation d'extrême vulnérabilité, manque même de perspectives, en plus du mode de gouvernance de cette filière qui ne présage effectivement pas d'une amélioration de leur situation, du moins sur le court et moyen terme.
Aujourd'hui, on peut dire, sans risque de se tromper, que la filière pierre ornementale n'avait, en réalité, aucune stratégie pour developper l'amont et l'aval de cette filière, laissant profiter l'import-import. Une filière gagnée par l'inquiétude fortement dépendante des importations.
Aujourd'hui, la question ne se pose même plus comment on en est arrivé là, tant la réponse est évidente. Il y a de quoi s'inquiéter pour cette richesse, et cela urge de comprendre le pourquoi de ces nombreux échecs, malgré tous les atouts dont regorge le sous-sol algérien ; soit un accompagnement managérial et technique de proximité s'impose avec les professionnels de la filière.
Les industriels de la pierre ornementale en Algérie ont soif d'une croissance robuste et soutenue de leur filière, faisant face aux importations de la matière première au détriment du produit local très insuffisamment disponible, parfois même introuvable et d'une compétitivité (qualité/prix) encore à améliorer. Un sursaut salutaire digne de l'histoire de la nationalisation des mines du 6 mai 1966 s'impose pour la filière pierre ornementale en Algérie. Ce grand acquis, on ne le souligne pas assez, c'est aussi la culture du challenge, le sens du défi, dont la date du 6 mai 1966 a ainsi imprégné l'identité profonde de la nationalisation des mines ; par le passé, ces produits des mines ont participé aux réussites et à la construction de plusieurs puissances.
Dans ce sillage, la tutelle en charge doit multiplier sa proximité et écouter les préoccupations des opérateurs de cette filière et les prendre en considération en vue de mettre en place une stratégie participative pour le développement de la filière pierre ornementale du secteur des mines et carrières.
À en finir avec la logique administrative qui prime actuellement avec certaines propositions et les mêmes idées qui reviennent avec de nouvelles-anciennes formules, en pensant avoir trouvé tout de suite la solution : «changement du premier responsable d'une EPE sans le souci d'analyser, au préalable, la situation des dysfonctionnements internes avec un langage de vérité, ni avoir exposé le tableau de bord au nouveau titulaire du poste pour envisager les mesures appropriées, à présenter à la tutelle, et ce, pour continuer à évoluer dans le même sens sans perspectives, ni stratégie, conséquence de l'absence d'appel à candidatures. Tel est l'état des lieux, sans vision fortement intégrée à une réalité économique, financière, sociale et un environnement, mais aussi par les effets d'entraînement attendus.
Quelle solution ? Nous disposons d'hommes et de femmes avec des nouvelles compétences qui connaissent très bien la filière de la pierre ornementale, et dont les capacités doivent étre mobilisées dans un cadre d'intelligence collective pour pouvoir relancer l'activité à l'effet d'escompter la croissance pour créer de la richesse et de l'emploi en contribuant à minimiser la facture des importations de la matière première, et ce, conjointement avec l'expertise et compétences des bureaux d'études, des experts spécialisés et bien d'autres cadres avant d'envisager toute mise en place de mécanismes d'exécution. Sinon, ce sont les mêmes idées qui reviendront avec méconnaissance de la filière; le retard dans la relance de la filière pierre ornementale ne fera qu'accentuer, en mettant en péril toute l'infrastructure géologique réalisée.
En principe, l'Algérie dispose de tous les atouts naturels pour non seulement s'auto-suffire en pierre ornementale dans sa consommation intérieure globale, produire ce dont elle a besoin, mais aussi construire sa compétitivité par rapport à l'importation de ses besoins et, pourquoi pas, l'exportation de sa production industrielle. La satisfaction du marché local ne dépasse pas les 28% en pierre ornementale locale.
Est-il besoin de rappeler que «certains opérateurs locaux continuent à importer, en une ou deux livraisons, de la matière première, des blocs de marbre, avec un volume que peut produire une EPE durant presque deux années». Qu'il est constaté des produits de marbre et granit exposés à la commercialisation sont issus de l'importation de divers horizons. Oui, le marché local fournit un signal très imparfait en encourageant cette destruction d'un «capital» en matières premières inexploitées limitées, aussi longtemps que cette offre répond à la demande.
Cette réalité est tout autre en jetant un regard objectif pour se rendre compte de l'importance des quantités importées de matières premières et de produits semi-finis de cette filière (aux taux de tarification douaniere (TD) inappropriés), destinées au secteur de la transformation. Tout semble être en attente, dans l'expectative devant cette situation avec d'autres fournisseurs étrangers qui continuent à guetter aussi ce marché local, en l'absence de tout protectionnisme suffisamment étudié. Le marché algérien est sauvagement ouvert à la concurrence européenne, asiatique et africaine, contribuant à marginaliser et à mettre hors circuit nos produits locaux et anéantir tout développement de croissance H. H. avec les produits de la pierre ornementale locale, à l'image d'autres pays qui l'exportent à haute valeur ajoutée.
Un diagnostic stratégique profond et aux repères de résilience économique, pour hisser cette filière, tous ensemble, tout en rappelant certains faits pertinents et clairs au vu d'une réalité avec le devoir de les rappeler en espérant qu'un sursaut se produira, nourrissant une vision «optimiste» pour l'avenir, avec un signal fort.
Une évaluation, un diagnostic avec analyse du comportement des marchés en dégageant des perspectives en phase avec les intérêts nationaux au préalable, s'impose pour cette filière pierre ornementale en Algérie, au vu de toutes les interventions des professionnels qui ont convergé pour conclure à une impasse dans laquelle se retrouve aujourd'hui cette filière du secteur des mines, comme pour mieux signaler l'urgence d'une prise en charge avec la réussite économique au dénominateur : le savoir et le savoir-faire du terrain. Certaines de ces EPE en charge d'approvisionner, en matière première, les unités de transformation du marbre/granit sont devenues extrêmement préoccupantes et inquiétantes avec des situations lourdement supportées par le contribuable en restant dans le giron de l'Etat.
Parmi ces EPE, malgré toutes les restructurations, les assainissements, celles qui n'ont pas atteint leur objectif. C'est une vérité. Ces dernières peuvent-elles être réformées, encore une fois, et réussir tout en restant dans le giron de l'Etat ? Autant de questionnements se posent dans toute leur dimension.
On ne peut pas prétendre à un avenir prospère si l'on n'a pas une base solide qu'est l'entreprise, principal vecteur de création de richesses et d'emplois.
Le problème est structurel, il ne peut trouver de solution que dans les réformes structurelles de transformation.
Une filière qui souffre de sérieux problèmes de gouvernance et de management, qui n'est pas arrivée à créer une économie de l'offre, éprouve du mal à attirer les investisseurs.
Le Trésor public trouve des difficultés pour maintenir durablement sous-perfusion des EPE en difficulté avec la faiblesse de leur contribution dans le PIB et de celui H.H. Et là, on s'interroge avec quelle feuille de route ? Quelle stratégie de la pierre ornementale en Algérie ? Quelle vision pour cette filière qu'on veut développer ? Quelle trajectoire de croissance pour faire barrage aux importations ? Quels instruments de relance pour des EPE fragilisées par certaines conjonctures ? Pour préparer l'avenir de cette filière de la pierre ornementale en Algérie ?
Il y a urgence d'une réorientation de toute la politique de la filière pierre ornementale en Algérie, en passant par de profonds ajustements, donc par de profondes réformes structurelles, en passant également par une vision stratégique clairement définie. Aujourd'hui, le pays a besoin de ses entreprises, de toutes ses entreprises, qui créent de la valeur, génèrent de la richesse qui doit profiter à tout le monde, à tous.
Cette présente réflexion est développée dans les limites de cette modeste contribution. Elle ne prétend pas apporter une réponse exhaustive aux multiples questionnements de la pierre ornementale en Algérie, ni être considérée comme une évaluation, tant qu'il est évident que tout avis, enrichissement dans ce domaine, relève d'un débat qui reste à organiser.
D. S. F.


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