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LETTRE DE PROVINCE
Code de la famille et femmes �enti�rement � part�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 12 - 2010


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� Mais enfin quelle mouche sexiste a-t-elle d�rang� ce wali jusqu�� l�amener � chasser d�une salle des femelles alg�riennes qui s�appr�taient � tenir colloque et y r�fl�chir sur la violence qu�elles subissent ? Pourquoi donc l�administration ob�issante par vieux r�flexe a-telle estim� qu�un d�bat dans un espace clos pouvait porter en soi les germes d�une dissidence � l�encontre de l�orthodoxie du r�gime ?
In fine, de quel droit des citoyennes d�un genre �particulier � ne seraient-elles pas habilit�es � interpeller la soci�t� dans son ensemble ainsi que ceux qui la gouvernent sur tous les aspects discriminants codifi�s dans un texte de loi ? Nos ch�res et n�anmoins pauvres moiti�s devront-elles se contenter, ad-vitam aeternam, de ce statut de deuxi�me coll�ge selon la b�n�diction des tables de la religion ? Y aurait-il par cons�quent un f�minisme islamique plus protecteur pour elles que tous les droits positifs ? Une avocate, madame Wassila Tamzali(1), s�inscrit-elle en faux contre cette invention de certains cercles � partir de l�Occident. �C�est un concept qui a �t� lanc� � Barcelone dont l�objectif principal est de montrer la pertinence de l�Islam pour lib�rer la femme�, d�clarait-elle. Elle rel�vera ensuite et avec une certaine subtilit� dans le distinguo ceci : �On peut �tre croyant et f�ministe, musulman et f�ministe, mais on ne peut pas �tre f�ministe et musulmane� ! Tout est dit dans cette sentence qui d�cr�te que le combat lib�rateur de la femme alg�rienne, voire arabe et musulmane est exclusivement une affaire qui la concerne. Et que tout le reste n�est que la manifestation condescendante du m�le lorsqu�il soutient sa revendication de citoyenne � part enti�re quand la tradition en a fait une exception. C�est-�-dire une singularit� enti�rement � part. Dor�navant, il faudra bien plus qu�un d�bat entre militantes sp�cialis�es et pouvoir politique pour esp�rer l�abrogation d�un code simplement rafistol� � partir de la mouture initiale datant de 1984. Il semble plus indiqu� de solliciter une mobilisation plus large de la classe politique et ne plus h�siter � engager le fer frontalement partout o� se nichent les poches islamisantes dans l�appareil d�Etat. En clair, ne plus craindre la pol�mique et m�me toutes les accusations de sacril�ge aux suppos�s �valeurs intangibles� de la religion. C�est que l�enjeu d�un futur code de la famille, solidement ancr� dans son si�cle, consiste � d�boulonner toutes les statues dans lesquelles se reconnaissent les clercs de la spiritualit�. Faire en sorte qu�un prochain texte ne puisse plus s�articuler uniquement autour de correctifs qui seront apport�s aux aspects discriminants dans des pr�c�dentes lois mais exiger sans concession du l�gislateur qu�il �sorte� de la Charia pour ne s�appuyer que sur le concept d�un code civil. Ce fameux pr�alable, qui en toutes circonstances a fait du corpus religieux l�unique r�f�rence pour �tablir l��galit� citoyenne, n�a-t-il pas �t� � l�origine de l��chec du texte de 2005 ? Autrement dit, au code aberrant de 1984 se substitua un texte incoh�rent et parfois contradictoire d�une r�gle � une autre qui attesterait plut�t d�une somme de compromis que d�une avanc�e, voire d�un progr�s. Or, la frilosit� l�gendaire des pouvoirs d�Etat face aux religieux ne les a-t-elle pas g�n�ralement inclin�s � transiger sur la question ? A force de m�nager leurs avis et de ne se soucier en priorit� que de leurs r�actions, l�Etat a fini par r�troc�der une de ses missions � la mosqu�e et ses d�pendances. D�l�guant aux �metteurs de fetwas le soin de modeler le cadre juridique de la famille, il ne semble plus en mesure aujourd�hui de r�cup�rer une pr�rogative tant l�influence de l�islamisme est pr�gnante dans l�ensemble de ses rouages. Sa subordination aux pr�ceptes id�ologiques de l�islamisme politique n�est pas imaginaire. C�est un fait �tabli depuis dix ann�es (concorde et r�conciliation) et constamment illustr� et v�rifi� dans les actes de la gouvernance. Au sujet du code de la famille justement, combien de fois les associations de d�fense des droits de la femme se sont-elles entendu r�pliquer : �Qu�ils (les courants islamistes) ont le droit d�exprimer leur avis. Aussi n�y a-t-il pas lieu de les exclure de la concertation. �(2) Or, la r�alit� sur la question est tout autre puisqu�ils furent les uniques donneurs d�ordre aussi bien en 1984 qu�en 2005. En effet, il est de notori�t� historique que le garde des Sceaux de Chadli, Boualem Baki, � l�origine du terrible texte de r�f�rence, �tait entour� exclusivement d�ex�g�tes de la Charia. Quant au code remani� en 2005, son �laboration conduite successivement par Benflis et Ouyahia, n�a-t-il pas �t� fortement amend� dans le m�me sens et par les m�mes lobbies. En clair, les d�positaires du droit musulman ont toutes les fois b�n�fici� de la pr��minence et parfois bien plus. En effet, seuls en dernier ressort, ils �dicteront aux d�cideurs politiques les grilles de r�f�rence sur le moindre document relatif au statut personnel. Pour preuve, il est difficile de d�nicher au c�ur des deux d�cennies pass�es un seul exemple ou pr�dicateurs et ex�g�tes patent�s se sont abstenus de faire pression sur les juristes de la R�publique. Leurs relais pr�sents dans les strates de la haute administration sont en permanence actifs quand il s�agit du statut de la femme de la m�me mani�re qu�ils demeurent les censeurs discrets des programmes du syst�me �ducatif. Leur influence n�est pas la traduction exacte du poids politique qu�ils pr�tendent d�tenir dans la soci�t�. Elle est le r�sultat de la progressive clochardisation de l�appareil d�Etat qui, pour survivre, en a fait sa b�quille politique contre les valeurs r�publicaines qu�il n�incarne plus. Si ces derniers jours le code de la famille redevient un sujet de premier plan, cela signifie que le cadre actuel inspir� par les religieux est devenu insupportable au point de justifier les indignations qui s�expriment dans les colonnes des journaux. Au regard des d�g�ts irr�parables dans l��quilibre familial, il ne para�t pas possible d�aborder un changement de texte sans que soit mis clairement fin � la r�f�rence au droit canon. Tout combat qui exclut l�ouverture sur les grandes doctrines pr�nant l��galit� citoyenne et rel�guant la religion dans la sph�re priv�e qu�est la sienne d�ailleurs risque de reproduire les m�mes d�senchantements. Mais comment y parvenir sans s�aventurer dans la difficile controverse sur la la�cit�, cette voie r�publicaine balis�e par la s�paration du spirituel et du temporel ? Le code de la famille concentre justement autour de ses tenants et aboutissants cette probl�matique encore taboue dans l�espace musulman. La suj�tion de la femme �tant justement le th�me dominant des religieux, cela explique que son statut demeure l�indicateur le plus portant dans les diagnostics du d�veloppement humain en terres d�Islam. C�est � travers l��volution de sa condition que se mesure la volont� du l�gislateur. Or, en Alg�rie comme dans certains Etats arabes, toute la latitude accord�e au juriste en droit positif s�arr�te � la fronti�re de la famille et � la condition f�minine qui n�ont cess� de relever de la tradition. A cette m�me fronti�re culturelle et cultuelle bute �galement le pouvoir politique qui, faute de s�armer de courage pour transgresser un dogme inf�me, se r�fugie derri�re le d�ficit de l�ijtihad afin de pr�server cette entente qui lui sert tant avec les tuteurs de la foi.
B. H.
(1) Lire l�interview qu�elle a accord�e � El Watan dans son �dition du 27 novembre.
(2) Madame Boutheina Chriet, alors ministre charg�e de la Famille et de la Condition f�minine dans le gouvernement de Benflis, tenait les m�mes propos en novembre 2002.


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