La Ligue alg�rienne pour la d�fense des droits de l�homme (LADDH) a marqu� hier le 62e anniversaire de la D�claration universelle des droits de l�homme en tenant une conf�rence-d�bat au si�ge de l�organisation. Sous l�intitul� �Droits de l�homme et corruption�, la conf�rence �tait anim�e par Ma�tre Mostefa Bouchachi, pr�sident de la Ligue, et Mme Salima Ghezali, prix Zakharov 1997. Le constat des deux conf�renciers est formel : �Il y a d�mission de toute la soci�t� civile et personne ne milite plus pour les droits de l�homme et la libert� en Alg�rie.� Dans son intervention, Mme Ghezali, pessimiste, semble perdre sa ferveur. Elle n�est plus �convaincue�, selon ses dires, que la parole puisse changer la situation des droits de l�homme en Alg�rie, dans l��tat actuel des choses. �Je pense qu�il n�y a plus de marge pour le militantisme en Alg�rie. Je trouve que 80 % des gens avec qui je me battais il y a quelques ann�es ont chang� de camp. Ainsi, je pr�f�re le silence, �tre mort-vivant plut�t qu�un faux-vivant�, a-t-elle avanc�. Ma�tre Bouchachi, lui, a rappel� aux militants ayant pris part au d�bat de leur responsabilit� morale devant les citoyens et appel� � se solidariser dans cette lutte pour la dignit�. �Le r�gime divise pour r�gner. Nous constatons qu�aucun militant syndicaliste ou autre partisan politique ne soutient la revendication de l�autre. Le silence est une prise de position pour le bourreau contre la victime. Or, le militant pour les droits de l�homme doit toujours �tre du c�t� de la victime. N�attendez rien du r�gime ou des gouvernements occidentaux. C�est la soci�t� civile qui doit bouger, ensemble, et s�inscrire dans l�universalit� pour d�fendre la dignit� des �tres humains.� Et pour cadrer avec le th�me de la conf�rence, Ma�tre Bouchachi a soulign� que la corruption g�n�ralis�e compromet les droits socio�conomiques des citoyens. �Les milliards dilapid�s � travers Sonatrach, Al Khalifa� auraient servi � construire des milliers de logements pour ceux qui en ont besoin�, regrettera-t-il.