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Arabes et Japonais : paradoxes et co�ncidences(III)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 03 - 2011


Par Nour-Eddine Boukrouh
En cette ann�e 2011, l�Histoire semble s��tre emball�e ; les nouvelles pleuvent sur nos t�tes comme des pluies incessantes ; elle nous a repus, recrus d��v�nements aussi passionnants les uns que les autres que nous regardons comme si on �tait au cin�ma. Mais alors qu�on suivait sur un �cran g�ant la projection d�un film arabe passionnant, voil� que l��cran fut brusquement coup� en deux et un deuxi�me film, japonais celui-l�, lanc� sur l�autre moiti� de l��cran, nous nouant tout de suite les tripes.
Actuellement, l�attention des m�dias mondiaux est focalis�e sur le Japon et le monde arabe. Selon les cha�nes TV, l�ouverture des bulletins d�information se fait soit sur l�un, soit sur l�autre. Mais le second sujet est fatalement l�un ou l�autre. En regardant � la t�l�vision les images montrant les efforts des autorit�s japonaises pour refroidir avec des trombes d�eau les r�acteurs nucl�aires en surchauffe, mon subconscient a fait le rapprochement avec les efforts des autorit�s arabes pour refroidir avec des canons � eau (mais pas seulement) l�ardeur de leurs jeunesses en �bullition. Puisse les premi�res r�ussir, et les secondes �chouer. Mais le rapprochement ne s�est pas arr�t� l�. Il a ouvert mon esprit � cette curieuse simultan�it� entre le tsunami naturel balayant l�archipel nippon et le tsunami politique d�ferlant sur l�aire arabe. Dans les deux cas, il y avait des peuples qui se battaient au milieu des destructions et des morts, l�un contre les forces de la nature, les autres contre les forces du despotisme. Les images de nuages de fum�e noire qui s��levaient dans le ciel de Ras Lanouf ou de Jdabiya, les hordes humaines fuyant la Libye sans m�me un baluchon sur l��paule, les immeubles d�vast�s et les v�hicules broy�s gisant sur les routes, n��taient-elles pas les m�mes que celles qui nous venaient de Miyako ou de Rikuzontakata ? Au Japon, c�est la g�ologie qui parlait ; dans les pays arabes, c�est la m�galomanie qui s�vissait. La Terre et l�Histoire se sont exprim�es en m�me temps, r�duisant � l��tat de f�tus de paille une partie de l�Empire du Soleil et quelques bastions du despotisme arabe. Mais le spectacle simultan� d�un peuple humble, travailleur et disciplin� frapp� par le sort, et de dirigeants arabes ignares, cruels et se vautrant depuis des d�cennies dans des milliers de milliards de p�trodollars dilapid�s dans des futilit�s, portait en lui quelque chose de profond�ment injuste. En plus, ces despotes sont convaincus de ne quitter ce monde o� ils n�ont rien fait d�utile � l�esp�ce humaine que pour rejoindre le paradis o� ils se vautreraient �ternellement dans le miel et le vin du seul fait d��tre musulmans, tandis que ceux qui ont fait du bien � l�esp�ce humaine, animale et v�g�tale, r�tiraient en enfer du seul fait de ne pas �tre musulmans. Ce n�est plus de l�injustice, mais de l�escroquerie qu�un Dieu juste ne saurait permettre. La richesse du Japon provient de son g�nie et il saura par cons�quent la reconstituer, tandis que celle des Arabes, provenant d�un argent trouv� par terre, s��vanouira avec lui. Nouveaux et ind�ment riches, ils retourneront fatalement � leur statut d�anciens pauvres. Japon et monde arabe ! Deux pans de l�humanit� aux antipodes l�un de l�autre, l�un � l�apog�e de la civilisation, l�autre � son p�rig�e ; deux parcours historiques oppos�s, l�un allant du Moyen-�ge vers le monde moderne, l�autre du monde moderne vers le Moyen-�ge ; deux tentatives de renaissance, l�une r�ussie, l�autre avort�e. Les deux cultures n�avaient eu aucun contact par le pass�, et ignoraient tout l�une de l�autre jusqu�� la fin du XIXe si�cle. Malgr� ces paradoxes, les deux nations partagent d�extraordinaires co�ncidences. Partons de la plus r�cente � la plus ancienne : 1) C�est gr�ce � la Tunisie et � l��gypte que le monde arabe est aujourd�hui � la �une� de l�actualit� internationale en m�me temps que le Japon. 2) La Tunisie et l��gypte sont les premiers pays arabes que le Japon a d�couverts au XIXe si�cle. 3) Le Japon et le monde arabo-musulman se sont r�veill�s en m�me temps � l�id�e de renaissance dans les ann�es 1860, l�un sous le nom de �Me�ji�, l�autre sous le nom de �Nahda�. 4) Le Japon a failli devenir un Etat musulman.
En effet, c�est de justesse et par un myst�re de l�Histoire qu�il a �chapp� � une invasion men�e au XIIIe si�cle par les Mongols islamis�s qui aurait fait de lui, si elle avait r�ussi, un �mirat ou un kh�nat. A l��poque, la �pax mongolica� r�gnait sur de larges portions de la plan�te, et la Chine �tait dirig�e par la dynastie Yuan fond�e par Kubila� Khan. Apr�s avoir somm� par deux fois le Japon de se soumettre � son autorit�, le Grand Khan d�cide en 1273 de l�envahir et parvient � s�emparer de quelques �les. Pour des raisons non �lucid�es � ce jour, les Mongols mettent brusquement fin � leur tentative. Une seconde op�ration est engag�e en 1281 avec une arm�e de cent mille hommes embarqu�s sur une noria de navires qui accostent en plusieurs endroits de l�archipel. Les combats durent deux mois jusqu�� ce que, subitement, un gigantesque typhon d�ferle sur les lieux des combats et disperse les forces mongoles, sauvant le Japon d�une d�vastation certaine, voire d�une occupation. Les Japonais ont donn� � cet ouragan le nom de �kamikaze� (vent divin). C�est de cet �pisode historique qu�est venu ce mot. A la fin du XIXe si�cle, le Japon �tait somm� par les puissances occidentales de s�ouvrir au commerce international et d�ouvrir son pays dont aucune force �trang�re n�avait foul� le sol. Son retard, d� � son insularit�, �tait tel qu�il �tait sur le point d��tre colonis�. Militairement, �conomiquement et techniquement, il �tait �colonisable�. Mais culturellement, socialement et psychologiquement, il ne l��tait pas, comme il ne l�a jamais �t�, ni ne le sera. Or, la Tunisie et l��gypte venaient de tomber dans l�escarcelle du colonialisme fran�ais pour la premi�re, et britannique pour la seconde. Les deux pays ont �t� oblig�s de conc�der la gestion de leur pays � ces puissances parce qu�ils �taient lourdement endett�s aupr�s d�elles. Ils �taient devenus des �protectorats�, c�est-�-dire qu�ils avaient gard� leur Etat, quand l�Alg�rie �tait, depuis un demi-si�cle d�j�, une colonie de peuplement. Lorsque le canal de Suez est inaugur� en 1869, il est propri�t� de l��gypte pour moiti�, et de la France pour l�autre. Cherchant � contr�ler cette nouvelle voie maritime, l�Angleterre rach�te en 1876 les parts d�tenues par le Kh�dive Isma�l, ob�r� de dettes aupr�s de ses banques. La France et l�Angleterre deviennent propri�taires de la �Compagnie universelle du canal� et se substituent � l�Etat �gyptien dans la collecte des imp�ts pour se faire rembourser. Ils remplacent Isma�l par son fils Tewfik. En 1888, un officier �gyptien, le colonel Orabi Pacha, fomente une r�volte contre le Kh�dive et la mise sous tutelle de son pays. Le peuple �gyptien se soul�ve. L�arm�e britannique intervient, r�prime le mouvement et exile Orabi Pacha � Ceylan. Les �chos de ce mouvement de r�sistance parviennent au Japon o� un intellectuel nationaliste, Shiba Shir�, qui a rendu visite au c�l�bre exil�, suit avec int�r�t les conflits entre les puissances europ�ennes et les peuples colonis�s. Il publie un roman historique en douze volumes intitul� Kajin no Kig� qui rencontre un grand succ�s. Dans ce feuilleton, un �pisode est r�serv� � l��pop�e d�Orabi Pacha. Les lecteurs japonais se reconnaissent dans les personnages du roman qui leur d�crit les voies par lesquelles peut s�insinuer une occupation coloniale : l�endettement ext�rieur et les �trait�s in�gaux�. Or, le Japon �tait endett� � l��poque aupr�s de l�Occident et confront� au syst�me de double juridiction, nationale et �trang�re. Dans un ouvrage plus direct, Histoire moderne de l��gypte, Shiba Shir� montre comment l�oeuvre de modernisation initi�e par Mohamed Ali a �t� stopp�e apr�s sa mort par son petit-fils et successeur, Abbas 1er, ce qui a pr�cipit� l��gypte sous la domination �trang�re. Le gouvernement japonais envoie des missions en Tunisie et en Egypte pour �tudier la situation de ces pays. Les fonctionnaires nippons s��tonnent de voir des Fran�ais et des Anglais diriger les services publics tunisiens et �gyptiens (douanes, fisc�). Un de ces missionnaires, Nomura Sa�ji, officier des douanes, veut � tout prix conna�tre Orabi Pacha et lui rend visite sur l��le de Ceylan. Il relatera sa rencontre avec le h�ros �gyptien dans un rapport qui sera publi� en 1891. D�autres Japonais, dont des diplomates, fascin�s par le personnage, lui rendront �galement visite. Lorsque le Japon acc�de au rang de puissance internationale apr�s la guerre qui l�a oppos� � la Russie en 1905 et dont il est sorti vainqueur, il se met � s�int�resser au r�le et � la place de l�Islam dans la vie des peuples sous domination russe dans la perspective de les inciter � se dresser contre la Russie tzariste. C�est ainsi que le gouvernement japonais invite des personnalit�s musulmanes en vue, dont l�Egyptien Ahmad Ali Jirjawi qui y effectue un s�jour en 1906 et r�dige � son retour un livre intitul� Ar-Rihla al-yabaniya (Voyage au Japon) dans lequel il plaide pour une alliance entre l�Empire ottoman et le Japon contre la Russie. C�est ainsi �galement qu�un Tatar, Abdel Rachid Ibrahim, visite le Japon en 1909 et demande le soutien de l�empereur pour l�ind�pendance de sa nation. Notons que la premi�re traduction du Coran au japonais date de 1920. Le penseur alg�rien Malek Bennabi s�est tr�s t�t int�ress� au Japon, et son oeuvre est empreinte de l�admiration qu�il porte au Japon pour ses r�alisations. Dans Vocation de l�islam (1954) il �crit : �Le Japon a r�ussi l� o� le monde musulman n�a pas encore remport� de victoire d�cisive sur le sous-d�veloppement, parce que son action s�est appliqu�e dans le monde des �choses�, des produits, au lieu de s�appliquer � l�ordre humain et les �id�es��. Dans Id�e d�un Commonwealth islamique (1960), il note : �Le Japon a assimil� des �id�es�, tandis que la soci�t� musulmane ach�te encore des �choses�. Combien de beaux po�mes avons-nous faits sur notre renaissance, cependant que le Japon couronnait la sienne par tant de retentissantes victoires.� Dans Naissance d�une soci�t�, le r�seau des relations sociales (1962), il compare le parcours des deux civilisations depuis leur r�veil � la fin du XIXe si�cle : �Le Japon a repris sa marche dans l�Histoire en m�me temps que la soci�t� musulmane actuelle. Mais l��lite japonaise comptait d�j� vers l�aube du XXe si�cle des hommes comme Okakura dont l�esprit form� � l��cole de l�Occident rayonnait d�j� une pens�e neuve, riche de toute la culture de Dante, de Shakespeare et de Descartes, mais plus riche encore de toute cette spiritualit� accumul�e pendant des si�cles dans les pagodes sacr�es du Shinto, au pied du Fuji Yama, et qui se r�v�le soudain au monde moderne � travers les traditions chevaleresques du Samoura� et � travers les �crits d�Okakura lui-m�me. L��lite japonaise comptera bient�t des savants qui font progresser les connaissances humaines comme le physicien Nagaoka dont les radio�lectriciens du monde entier appliquent d�j� depuis plus de trente ans la fameuse formule qui porte son nom.
Et cette �lite comprend enfin aujourd�hui une �quipe de savants qui est � la t�te des �tudes math�matiques et des �tudes nucl�aires� Cette �lite, demeur�e fid�le aux arch�types h�r�ditaires, a su �tre fid�le �galement aux arch�types de l�Occident. Elle est all�e � l�universit� d�Occident comme � un temple o� il y a dans l�atmosph�re quelque chose de sacr� qui impose l�humilit� et rappelle la conscience en sentiment du devoir. L��lite musulmane y va au contraire comme on va au bazar pour y acqu�rir des �choses� utiles � son confort, � ses jouissances, � son orgueil. La diff�rence est grande.� Un professeur d�universit� am�ricain, Allan Christelow, qui a pass� son enfance au Japon, a fait un parall�le entre le h�ros d�un autre roman japonais (Botchan de Natsume Soseki, qui a �t� port� � l��cran) et M�moires d�un t�moin du si�cle de Malek Bennabi. Christelow a d�couvert Bennabi en lisant en 1972 une revue dans laquelle je publiais r�guli�rement des textes du penseur alg�rien qui �tait encore en vie (il est mort en 1973). L�universitaire am�ricain dont je ferai la connaissance plus tard �tait entretemps devenu un sp�cialiste de la pens�e bennabienne � laquelle il a consacr� plusieurs �tudes parues dans des publications internationales. Il m�a fait l�honneur de pr�facer mon livre, L�Islam sans l�islamisme, paru en 2005 aux Editions Samar (Alger). C�est � la fin du XIXe si�cle que les Arabo-musulmans, les Japonais, les Indiens, les Chinois et les Isra�lites se sont r�veill�s � la n�cessit� de rena�tre, de reconstruire leur civilisation. O� en sont, un si�cle apr�s, les musulmans par rapport aux autres ? Si, � en croire un philosophe de l�Histoire, �les hautes civilisations se reconnaissent � leur pouvoir de rena�tre�, force est de reconna�tre que le monde arabo-musulman est la seule ancienne civilisation � n�avoir pas r�ussi sa renaissance. Toutes les grandes religions (juda�sme, hindouisme, christianisme) sont aujourd�hui � la base des puissances �conomiques et militaires que sont ind�niablement Isra�l, l�Inde et l�Occident. A l��poque o� retentissaient les exhortations de Djamal-Eddine al- Afghani, le Japon se pronon�ait pour de profondes r�formes qu�il allait r�aliser en un d�lai record, et la Chine envoyait aux Etats-Unis ses premi�res missions d��tudiants. Les pays asiatiques de tradition confuc�enne ont r�ussi leur d�veloppement �conomique et social mais pas les musulmans, et ce, malgr� les fabuleuses richesses que rec�lent leurs pays. En fait, ce ne sont pas les anciennes civilisations japonaise et chinoise qui ont ressuscit�, mais les Japonais et les Chinois qui sont apparus sous de nouveaux visages et se sont harmonieusement ins�r�s dans des syst�mes d�organisation qui leur �taient au d�part �trangers. Si la renaissance europ�enne a �t� un retour � l�Antiquit�, aux Lumi�res de la rationalit� gr�co-latine, avant de prendre les formes de la r�volution intellectuelle et des conqu�tes techniques les plus spectaculaires, celle du monde arabomusulman a �t� un retour � la th�ologie et � la th�ocratie. Elle ne visait pas � la lib�ration de la pens�e, elle ne s�est pas ouverte aux autres syst�mes de pens�e, elle ne s�est pas pench�e sur l��tude de leurs philosophies, elle n�a pas �tudi� la renaissance occidentale, juive, chinoise, japonaise ou hindoue, elle ne s�est pas int�ress�e aux apports des nouvelles sciences : astrophysique, biologie, g�nie g�n�tique, nouvelles technologies de l�information� Elle regarde celles-ci de loin, se sentant � peine concern�e par leurs investigations et leurs conqu�tes. Les Arabo-musulmans ne profitent pas de leurs �checs, de leurs crises pass�es ou pr�sentes. Ils attendent que leurs effets s�estompent, sans rien changer � leur conception des choses. Ils laissent faire l�oubli avant d��tre de nouveau confront�s � une autre d�b�cle.
N. B.
A suivre


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