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KIOSQUE ARABE
Prescriptions et proscriptions
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 05 - 2011


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La mode des pr�noms est souvent contingente � l'actualit�, et elle devrait s'inspirer normalement des acteurs les plus renomm�s et les plus recommandables de la sc�ne mondiale. Seulement, il arrive souvent que le choix du pr�nom du nouveau-n� soit dict� par d'autres consid�rations, d'autres motivations plus ou moins avouables. Apr�s les attentats du 11 Septembre 2001, les Arabes horrifi�s �taient pr�ts � mettre Ben Laden en charpie, du moins sous le coup de l'�motion. Puis c�dant � l'habitude, ils ont entrepris de se d�barrasser progressivement du poids trop lourd de la mauvaise conscience en proclamant leur innocence.
A coups de serments emphatiques et � rallonges, comme ceux enseign�s dans les meilleures �coles du monde, les n�tres, les Arabes ont d�cr�t� que l'Islam n'avait rien � voir avec le terrorisme. Ce qui est vrai, du moins en partie, encore fallait-il y penser et se d�douaner en se r�fugiant derri�re le paravent d'une religion qui a d�cid�ment trop d'avocats nomm�s d'office. Le raisonnement est extr�mement simple : je suis un musulman pas trop m�chant, mais je trouve juste qu'on lapide la femme adult�re et qu'on �gorge les intellectuels la�ques. Comme je ne suis pas un homme d'action, mais de conviction, ce sont d'autres qui tuent � ma place. Mais comme ma religion m'interdit de tuer des innocents, je condamne le terrorisme du bout des l�vres, tout en lui cherchant des justificatifs. Ces derniers sont nombreux et disponibles � tout moment de la journ�e : Palestine, Afghanistan, Irak, non-je�neurs, etc. Comme les Am�ricains, Isra�l et les tyrans font de leur mieux pour lui donner bonne conscience, notre Arabe se pr�cipite, au premier nouveau-n�, vers la mairie pour le pr�nommer Oussama. Le regard approbateur du pr�pos� communal (1) � l'�tat civil suffit � le combler de bonheur. Et si vous insistez pour savoir si c'est par admiration pour Ben Laden qu'il a choisi ce pr�nom, il vous r�pondra, instruit par son imam, et sur un ton docte que c'est Oussama Ibn Zayd (compagnon et fils de compagnon du Proph�te). Ce n'est tout de m�me pas de sa faute si le chef d'Al-Qa�da s'appelle Oussama ! Un bref regard sur le registre vous apprendra qu'il y a eu un Saddam en 2007 et que l'un de ses petits fr�res avait �t� appel� Hussein en 1991. Apr�s tout, le despote irakien n'avait massacr� que des chiites et des Kurdes qui n'avaient rien � voir avec nous, comme dirait Tahar, fils de A�cha et descendant indigne de Dihya (2) sans doute. Ce n'est pas la premi�re fois que notre homme se r�jouit de la mort de son a�eule suppos�e, mais dans ce contexte, et conjugu�e � la charge gratuite contre Mammeri, la sortie est malvenue, voire suspecte. Il y a comme �a des hommes qui devraient refuser de vivre trop longtemps, de peur de tenir des propos qui terniraient � jamais leur r�putation. Encore un �Ben� qui aurait d� mettre sa langue de bois au feu ! Et puis, comment demander � des hommes plong�s dans ce contexte de �Versets de l'�p�e� d'avoir un comportement qu'ils n'ont jamais eu au temps o� l'Etat se piquait de la�cit� ? Dans un tel climat, il est tout � fait normal de voir fleurir sur les registres des pr�noms comme Oussama et de voir des d�linquants s'emparer de patronymes tomb�s en d�su�tude. Cependant qu'il y a des pr�noms qui inspirent d�sormais la phobie des parents de nouveau-n�s, qui les effacent impitoyablement de leurs tablettes. Ainsi, le quotidien national Al-Fadjr rapporte le cas des Tunisiens qui n'utilisent plus les pr�noms de Zine Al-Abidine (Splendeur des croyants) et de Le�la, respectivement pr�sident d�chu et �pouse de pr�sident d�chu. Depuis la chute du r�gime, aucune maternit�, aucun service d'�tat civil n'ont enregistr� ces deux pr�noms, nagu�re en t�te de la liste des pr�noms les plus utilis�s dans le pays. Aujourd'hui, aucun Tunisien ne s'enhardit � donner ces pr�noms � ses nouveau-n�s, de peur d'en faire des objets de ris�e et les cibles d'injures. �Les Arabes avaient coutume de donner � leurs enfants les pr�noms de leurs dirigeants et des personnalit�s les plus marquantes, note Al-Fadjr. Mais le comportement actuel des nouveaux parents est un camouflet suppl�mentaire pour les responsables d�tr�n�s�. Voil� un jeu auquel tous les Alg�riens devraient se livrer d�s maintenant : deviner quels seront les pr�noms qui seront bannis de leur �tat civil dans quelques ann�es. Signe des temps, l'Egypte est aussi tent�e de se vacciner contre les atteintes de certains pr�noms comme Moubarak ou Suzanne. Jadis adul�s et port�s par tout nouveau-n� que son p�re vouait � un avenir prometteur, Moubarak et Suzanne ne sont plus apparus sur les listes d'�tat civil depuis la r�volution du 25 janvier. Le pr�sident et la premi�re dame de l'Egypte qui ont connu tous les honneurs passent aujourd'hui sous les fourches caudines d'un syst�me judiciaire, nagu�re accommodant et docile. Toutefois, la r�volution �gyptienne risque de voir une tyrannie remplac�e par une autre, comme le craint l'�crivain Ala Aswani. Dans la chronique qu'il publie r�guli�rement dans le quotidien Al-Misri Alyoum, il s'�l�ve contre l'extr�misme religieux qui menace l'avenir d�mocratique de l'Egypte. Il d�nonce aussi bien l'intol�rance du mouvement des Fr�res musulmans que la r�action du clerg� copte qui veut se transformer en parti politique. �La seule solution pour mettre fin � l'intol�rance est celle d'un Etat s�culier (la�que), dans lequel la religion n'organiserait pas les droits politiques. L'Etat de droit qui reconna�trait ceux de tous les citoyens sans distinction de couleur, d'ethnie, ou de religion. L'�tat la�que n'est ni ath�e ni adversaire de la religion, mais il respecte les religions de tous les citoyens, sans favoritisme ni parti-pris (�) L'avenir d�mocratique de l'Egypte ne peut se r�aliser qu'� l'ombre d'un Etat la�que. Les exp�riences des Etats religieux comme en Arabie saoudite, en Iran, ou au Soudan, montrent clairement que l'exercice du pouvoir, au nom de la religion, m�ne toujours � l'intol�rance, au sectarisme et � la tyrannie. Les islamistes �gyptiens ont le droit d'exprimer leurs id�es politiques, comme tous les autres citoyens, mais ils n'ont pas le droit de monopoliser la parole au nom de la religion. Tout comme il ne leur est pas permis de traiter ceux qui n'ont pas la m�me opinion qu'eux d'apostats ou d'ennemis de la religion.� Pour peu qu'il suive les d�bats en cours actuellement chez nous, Ala Aswani n'aurait pas seulement des sujets d'inqui�tude, mais de bonnes raisons de d�sesp�rer !
A. H.
(1) Je rappelle incidemment, et pour la derni�re fois, � l'employ� communal qui s'obstine � retranscrire le �H� de mon nom en �h�, glottale fricative, que je suis et demeure au �Ha�, fricative pharyngale sourde. Celle-ci vient en sixi�me position, juste apr�s le �Djim�, et bien avant ce �H� importun qui me fait douter de la perspicacit� de ces fonctionnaires.
(2) D�cid�ment, il y en a qui vieillissent tr�s mal. J'ai connu jadis un Tahar Ben A�cha caustique, brillant et jubilatoire. Je d�couvre aujourd'hui un homme qui raconte n'importe quoi pour ne pas �tre pris au s�rieux. Et c'est s�rieusement grave pour que je sois tent� de faire passer mon figuier bien avant son palmier.


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