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Risques et enjeux des futures l�gislatives
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 12 - 2011


Mourad A�t Oufella
Bien que le sort des r�formes politiques ne soit pas encore tranch�, l�Alg�rie s�est install�e dans une ambiance de pr�campagne �lectorale � quelques mois des l�gislatives qui auront lieu entre f�vrier et mai 2012. La sc�ne politique est subitement prise d�une fi�vre �lectorale marqu�e par un discours populiste et une surench�re qui rappellent tristement le d�but des ann�es 1990.
Galvanis�es et chauff�es par la tournure prise par les �v�nements dans les pays arabes, certaines formations politiques et notamment celles se revendiquant du courant islamiste montrent un empressement surprenant et injustifi� � tenir les l�gislatives dans les plus brefs d�lais. Cela s�explique par le fait que pour ces partis, c�est l�occasion d�en d�coudre d�finitivement avec la majorit� parlementaire actuelle, tandis que d�autres ne cherchent qu� � si�ger � l�Assembl�e nationale ou � renforcer et conforter leurs positions actuelles pour ceux qui y sont d�j� repr�sent�s. Les futures l�gislatives, dont la tenue pourrait avoir lieu en f�vrier ou en mars 2012, rev�tent un cachet hautement politique et strat�gique � la fois pour les partis politiques, mais aussi et surtout pour les tenants du pouvoir en place. Le prochain scrutin, qui intervient dans un contexte r�gional marqu� par les r�voltes dans les pays arabes dont la cons�quence directe est la victoire �clatante des islamistes aux derni�res �lections, constitue un s�rieux test politique pour le r�gime alg�rien en mati�re de transparence et de cr�dibilit�. Le pouvoir se trouve actuellement confront� � un d�fi majeur, celui d�organiser une �lection sur la base des normes et standards internationaux, � l�image de celles qui se sont tenues en Tunisie, au Maroc et tout r�cemment en Egypte. La r�ussite de ce challenge passe in�vitablement par la mise en place d�un dispositif politique et �lectoral ax� essentiellement sur la transparence, la surveillance des �lections par des observateurs �trangers mais aussi la garantie d�une ouverture politique et m�diatique. La voie en mati�re d�organisation des scrutins sans contestations et qui ne suscitent ni doutes ni suspicions vient d��tre montr�e r�cemment par les pays voisins. Le premier enjeu de cette �lection reste celui du taux de participation qui demeure une hantise pour les partis mais aussi pour le pouvoir en place. Les diff�rents taux particuli�rement faibles enregistr�s durant les derni�res �lections montrent clairement la d�saffection et le rejet par les citoyens des op�rations �lectorales. En mai 2007, 34% seulement des inscrits sur les listes ont vot� pour �lire l�Assembl�e nationale actuelle qui d�cide du sort des textes l�gislatifs portant r�formes politiques. Un taux extr�mement bas compar� � celui enregistr� lors des pr�sidentielles de novembre 1995, qui constitue d�ailleurs une exception ces vingt derni�res ann�es. Le peuple se d�sint�resse du vote et des �lections pour des raisons li�es parfois aux discours des partis et la qualit� des candidats pr�sent�s, mais surtout en raison de la fraude �lectorale qui a entach� ces scrutins. Echaud� et marqu� par les diff�rentes exp�riences malheureuses, le citoyen a fini par ne plus croire en les �lections, pr�f�rant s�abstenir et renoncer � son droit constitutionnel. Relever le taux de participation et �viter la fraude �lectorale constituent donc des d�fis majeurs pour les pouvoirs publics. C�est l�un des gages, et peut-�tre le plus important d�entre eux, de la cr�dibilit� de la future �lection l�gislative. Sur un autre plan, l��loignement de l�argent et des forces qui l�utilisent se pose comme un autre enjeu de ce scrutin. Les forces financi�res commencent � s�imposer comme des acteurs importants dans les jeux politiques et �lectoraux. Les autorit�s, maintes fois interpell�es sur le poids grandissant et m�me envahissant de ces forces dans toutes les �tapes du processus, sont appel�es � mettre en place des m�canismes permettant de r�duire au maximum l�influence et le r�le de l�argent et des �hommes d�affaires�, lors de la prochaine �lection l�gislative. Il faut dire que la cr�dibilit� et le s�rieux de cette �ch�ance politique d�pendent aussi de ce param�tre, car tout la classe politique r�clame haut et fort la disqualification de la �chkara� et des �beggara� dans les processus �lectoraux. L�enjeu est encore plus important pour la future Assembl�e nationale qui sortira des urnes au printemps prochain quand on sait que c�est � elle qu� incombera la mission d�examiner, de d�battre et d�adopter la nouvelle mouture constitutionnelle qui sera ensuite soumise � un r�f�rendum populaire. C�est une forme de Constituante qui ne dit pas nom qui sera mise en place � travers cette �lection. C�est probablement ce qui explique cette agitation et cette fr�n�sie qui font courir actuellement tous les acteurs et partis politiques, agr��s ou en voie de l��tre, dans l�espoir de se placer et de jouer un r�le, m�me en tant que figurant dans les futures op�rations qu�engagera le pouvoir.
Le face-�-face majorit� pr�sidentielle-islamistes : le poids des d�mocrates et quel r�le pour les ind�pendants
La sc�ne politique s�anime et les politiques investissent le terrain, longtemps abandonn�, dans l�espoir d�attirer et de sensibiliser les citoyens oubli�s depuis les derni�res �lections sur les enjeux de cette �ch�ance �lectorale. Le subit r�veil de la classe politique intervient au moment o� les r�formes, dont le rythme �tait jusqu�il y a quelques jours � la fois long et lent, sont examin�es et adopt�s au pas de charge au niveau du Parlement. La cadence imprim�e actuellement au processus de r�formes par les d�put�s, visiblement press�s d�aller � la recherche de la meilleure mani�re de se repr�senter, donne l�impression d�une volont� de boucler et b�cler rapidement cet arsenal de lois, cens� constituer la base de la r�forme voulue par le pouvoir. Les parlementaires souhaitent certainement en finir avec ces textes de loi pour passer � autre chose, leur avenir politique �tant sur la sellette. Cette course contre la montre engag�e par les partis politiques rel�gue au second plan d�autres enjeux et pr�occupations des citoyens. Ils cherchent probablement � rattraper le temps perdu et essayer de s�organiser pour mieux se pr�parer pour une �ch�ance qui a tout l�air d��tre un scrutin pas comme les autres. C�est ce qui explique cet activisme et ces sorties sur le terrain pour tenter de capter un �lectorat qui a, peut-�tre, chang� de cap et de direction. Ayant constat� le sort subi par les partis traditionnels qui ont longtemps r�gn� dans les pays arabes, gr�ce � l�apport de l�administration et de la fraude �lectorale, les formations alg�riennes prennent les devants pour �chapper � ce vent qui a balay� des blocs politiques dont personne n�attendait ni n'imaginait la chute. Le sc�nario risque de se reproduire en Alg�rie pour ceux qui constituent la majorit� parlementaire actuelle durant les futures l�gislatives. Sentant le danger venir, ces partis ont d�j� lanc� une op�ration de charme en direction des citoyens pour tenter de se racheter et se refaire une virginit�. Les partis qui constituent actuellement la majorit� parlementaire se pr�sentent avec plusieurs handicaps � ce scrutin. Fragilis�s par les redressements et autres dissensions internes � ph�nom�ne qui ne cesse de prendre de l�ampleur et qui s�aggravera � mesure que le temps de la confection des listes �lectorales approche �, ces partis risquent d��tre sanctionn�s une nouvelle fois par les citoyens comme ce fut le cas pour le FLN au d�but des ann�es 90. M�me s�ils ne seront pas totalement disqualifi�s du jeu politique, leur poids pourrait conna�tre une baisse sensible et leur quota drastiquement revu � la baisse par le vote des citoyens. Le courant nationaliste au pouvoir avec ses deux ailes, les conservateurs repr�sent�s par le FLN de Belkhadem et les modernistes pilot�s par le RND d�Ahmed Ouyahia, se pr�sentent � ces �lections amoindris par un bilan de gestion des affaires publiques largement contest� et d�nonc� par les citoyens � travers les �meutes � r�p�tition qui ont fini par toucher toutes les cat�gories socioprofessionnelles. Le MSP, dont la devise est la participation � tous les gouvernements, a subitement d�couvert les vertus de l�opposition dans une ultime action pour se d�douaner du bilan catastrophique d�un Parlement inactif et totalement d�connect� des pr�occupations du peuple. Le parti qui a longtemps jou� le r�le de l�islamiste du pouvoir risque lui aussi d��tre d�plum� lors de cette �ch�ance, m�me si son pr�sident, ancien ministre d�Etat, tente de se repositionner � travers un discours d�opposition qui ne colle pas du tout � un parti, qui a longtemps �t� dans la p�riph�rie du pouvoir ces quinze derni�res ann�es. Depuis le d�but des r�voltes dans les pays arabes, Aboudjerra Soltani ne cesse de surfer sur cette vague, en montrant un activisme et une agitation particuli�rement �tonnants et �nigmatiques, pour un homme qui donne l�impression d��tre patient tout en gardant � l�esprit la conqu�te du pouvoir supr�me comme objectif final. Il multiplie les sorties publiques au cours desquelles il ne rate pas une occasion pour critiquer les options mais aussi le bilan de l�actuelle majorit� dont sa formation est partie prenante. Il est all� jusqu'� prof�rer la menace de quitter l�alliance pr�sidentielle. Cette menace, constamment brandie, constitue d�abord une d�claration destin�e � la consommation populaire, mais aussi un message aux d�cideurs pour leur demander de l�int�grer dans leurs strat�gies et leurs calculs. Une forme de chantage qui ne dit pas son nom. D�cod�, son message signifie : �C�est moi ou c�est l�ogre qui va vous d�vorer tous.� Les observateurs avertis affirment que le pr�sident du MSP ne pourra jamais mettre � ex�cution ses menaces en raison des dangers et des risques que comporte cette d�marche sur son avenir politique et celui de sa formation, lorsqu�on sait qu�il est rejet� par les autres partis du m�me courant pour avoir particip� au pouvoir durant tant ann�es. A travers cette d�claration, l�ancien ministre d�Etat veut conforter et renforcer sa position actuelle et arracher plus d�acquis en profitant du contexte r�gional. Le parti d�Aboudjerra ne sera pas le seul parti islamiste qui sera d�bord� par la formation de Djaballah qui se pr�sente comme le chef de file des islamistes avant m�me de conna�tre son poids �lectoral. Cette nouvelle formation, le Front pour la justice et le d�veloppement (FJD) a opt� pour une d�nomination qui n�est pas fortuite puisqu�elle ne diff�re pas de celles des formations islamistes activant dans les autres pays arabes. Le FJD qui pr�pare activement sa participation aux futures l�gislatives avant m�me d�avoir obtenu l�agr�ment se pr�sente, selon son premier responsable et cr�ateur, comme la premi�re formation du courant islamiste. Il r�ve m�me de d�crocher la majorit�. Ce qui est par contre presque certain, c�est le fait que Djaballah risque de vider de ses militants ses deux anciens partis, le mouvement Ennahda et El Islah et ramener la base, ou du moins ce qu�il en reste, vers le nouveau venu. Il s�agit donc en quelque sorte pour lui de f�d�rer dans un premier temps le mouvement Ennahda et celui d�El Islah desquels il avait �t� d�barqu� manu militari par les militants, pour en faire un seul parti apr�s avoir �chou� � les r�cup�rer pr�c�demment. De son c�t�, le Front pour le changement national (FCN), formation nouvellement cr��e par l�ex-num�ro deux du MSP, Menasra, va tenter de capter une partie de l��lectorat islamiste, notamment ceux qui se revendiquent des Fr�res musulmans en Alg�rie. Mais c�est son ancien parti qui souffrira de l�entr�e en lice de l�ancien ministre de l�Industrie. Participation qui r�duira le poids et le potentiel du MSP, d�j� affaibli �lectoralement pour d�autres raisons. Les islamistes qui se pr�senteront en rangs dispers�s seront num�riquement majoritaires avec cinq � sept formations sans oublier que certaines catalogu�es dans la mouvance nationaliste pourraient facilement basculer du c�t� des islamistes au moment o� le jeu des alliances pour la formation du gouvernement et le vote des lois dans la future Assembl�e nationale arrivera. La base de l�ex-parti dissous � r�servoir virtuel non quantifiable et inconstant � sera une nouvelle fois un enjeu �lectoral pour les partis islamistes. Elle sera cette fois, peut-�tre plus qu�avant, au centre de toutes les convoitises et des op�rations de charme que lanceront en sa direction les diff�rents partis de m�me courant. La bataille sera f�roce entre ces formations pour la r�cup�ration de cette base. Les listes ind�pendantes sont par ailleurs � prendre au s�rieux. Elles constituent une donne � ne pas n�gliger et dont le r�le et le poids pourraient �tre pr�pond�rants et m�me d�terminants dans le futur scrutin. En nombre de plus en plus croissant durant les derni�res �lections, les non-inscrits, comme ils sont commun�ment appel�s sous d�autres cieux, risquent de cr�er la surprise et de rafler un grand nombre de si�ges, en profitant du rejet des partis classiques par les citoyens. Les souplesses introduites dans la nouvelle loi portant r�gime �lectoral vont encourager des citoyens et des cadres politiques � participer � cette �lection en ind�pendants. Ils constitueront un groupe h�t�roclite sans cap ni couleur politique mais au poids certain et d�terminant dans la suite des �v�nements. Une force parlementaire � m�me de jouer un r�le d�arbitre qui d�partagera les deux camps, � savoir les islamistes et les tenants de la majorit� sortante. M�me si la carte pr��lectorale commence � se dessiner, il faudra toutefois attendre les prochains jours pour mieux voir et comprendre la situation, notamment en termes de tendances lourdes et celles des alliances politiques. La configuration sera par ailleurs plus claire une fois les partis h�sitants et ceux qui ne se sont pas encore prononc�s auront rendu publique leur d�cision de prendre part ou pas � cette �lection.


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