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A FONDS PERDUS
L�Am�rique parviendra-t-elle � endiguer l�islamisme ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 12 - 2011


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Apr�s l�Union sovi�tique, l�extr�misme islamique subit un retour en force de la vieille th�orie du containment (d'endiguement) destin�e � le contenir, apr�s avoir �chou� � l�affronter, en attendant qu�il disparaisse de lui-m�me, victime de ses exc�s. C�est la lecture de la politique ext�rieure des Etats-Unis que sugg�re une biographie de l�artisan de l�une des orientations majeures de cette doctrine politique qui a marqu� la seconde moiti� du XXe si�cle : George F. Kennan.
Ce dernier est, en effet, le p�re de la doctrine de l�endiguement qu�il explicita le 22 f�vrier 1946 dans le Long T�l�gramme � destination du secr�taire d'Etat James F. Byrnes. George F. Kennan est ancien chef d'�tat-major du d�partement d'Etat � la planification des politiques (eh oui, le capitalisme, ce n�est pas que le march� !) sous le mandat du pr�sident Harry Truman. A ce titre, il contribua directement et activement au remodelage du monde apr�s la Seconde Guerre mondiale. Il fut, notamment, l�artisan de la politique du containment (d�isolement de l�Union sovi�tique) et joua un r�le central dans la mise au point du plan Marshall. Ses prises de position anticip�rent �galement les dangers de la division de l'Allemagne et de la course aux armements. On doit � John Lewis Gaddis, historien � l'universit� de Yale qui a publi� dix livres de r�f�rence sur la guerre froide, une biographie magistrale de Kennan r�cemment parue sous le titre : George F. Kennan : An American Life, biographie r�alis�e � partir d�entretiens intimes avec lui et de documents et notes personnelles in�dits dont la derni�re livraison de Foreign Affairs nous livre une fiche de lecture exhaustive(*). L�Am�rique doit � son digne serviteur un sens aigu de l�anticipation. En 1940, il pr�dit avec pr�cision la date d�entr�e en guerre des Etats-Unis contre l�Allemagne et combien de temps elle prendrait ; � l'�t� 1950, il mit en garde contre le risque de consentir trop de pouvoirs au g�n�ral Douglas MacArthur en Cor�e ; en 1966, il appela � un retrait du Vietnam �dans la dignit�. L�homme semble bien diff�rent lorsqu�il livre son intimit� � Gaddis : �Il y a des moments o� je me vois un peu veule, un peu enfantin, petit homme futile.� Certains attribuent ce m�pris de soi � ses fr�quentes maladies, d�autres � une sorte de perfectionnisme : il a consacr� chaque instant de sa vie � r�fl�chir � la meilleure fa�on de faire pour lui-m�me et pour servir son pays. Kennan avait deux longueurs d�avance sur ses contemporains : la premi�re se rapportait au containment qu�il conceptualisa en 1947 dans un article paru dans Foreign Affairs. L'id�e nouvelle soutenait qu'il y a un juste milieu entre la diplomatie et la guerre et que si la premi�re �choue la seconde n'est pas in�vitable. Les Etats-Unis n'avaient alors pas � chasser les communistes du pouvoir � Moscou ou ailleurs, et ils n'avaient pas besoin de se d�ployer en Europe de l'Est. Il suffisait d�attendre que l'ordre sovi�tique disparaisse de sa belle mort. Cette �ventualit� a �t� inspir�e � George Kennan par l'Histoire de l�effondrement de l'Empire romain qu�aucune guerre ne pouvait vaincre mais qui fut rong� par la corruption et la d�cadence morale. Parmi ses citations favorites : �Rien n'est plus contraire � la nature que la tentative de tenir dans l'ob�issance des provinces lointaines.� Les anticipations de Kennan ont accouch� du contraire : la guerre froide et cela lui procura, para�t-il, beaucoup de peine. Autre longueur d�avance de Kennan : un sens monumental, quoique peu original, du r�alisme, consistant � exprimer un scepticisme soulign� quant � la comp�tence des Etats-Unis � d�cider des affaires �trang�res. Compte tenu de cette incomp�tence (dont la meilleure illustration est le recours syst�matique � la politique de la canonni�re), il lui semblait plus recommand� de limiter leur engagement. En 2002, � l�approche du conflit irakien, il �tait alors bien inspir� pour d�clarer : �La guerre a une dynamique propre et elle vous transporte loin de toutes les intentions raisonn�es quand vous y entrez. Aujourd'hui, si nous nous engageons en Irak, comme le pr�sident voudrait le faire, vous savez o� vous commencez. Vous ne savez jamais o� vous finirez.� La biographie met en lumi�re une autre attitude particuli�rement int�ressante et in�dite : la distance que met Kennan avec sa propre nation : �Kennan est n� aux Etats- Unis, il a servi son gouvernement et il pouvait mourir nourri de gloire. Mais il consid�rait ce pays avec les yeux d'un visiteur m�content.� S�agissant de la complexit� de la vie, Kennan exprime la frustration que lui procure sa �parent� avec John F. Kennedy, et son animosit� envers Ronald Reagan : �Le premier l�avait nomm� comme ambassadeur en Yougoslavie, mais avait ignor� toutes ses recommandations. Reagan n'a jamais fait appel � ses comp�tences, mais ils partageaient la m�me r�pulsion envers la course aux armements.� A bien y r�fl�chir, la politique �trang�re de l'administration de Barack Obama ressemble �trangement aux pr�conisations de George Kennan, soutient l�auteur de la biographie. Au titre des similitudes, il y a le retrait progressif d'Afghanistan et d'Irak. Kennan l�aurait soutenu de toutes ses forces. Il aurait cependant combin� ce retrait avec des actions militaires cibl�es car, malgr� son c�t� lib�ral, Kennan �se souciait peu des subtilit�s du droit international et n�avait pas peur de la magie noire�. Il a, � ce titre, aid� � concevoir des op�rations secr�tes de la CIA et � planifier certaines des frasques de l'agence. Plus fondamentalement, la similitude tient au constat que �l'administration Obama est pass�e d'une politique destin�e � �touffer le terrorisme islamique � une autre ligne qui essaie de le contenir. L'objectif d�clar� n'est plus de d�barrasser le monde d'Al-Qa�da, mais de limiter les d�g�ts qu'il peut occasionner. Les Etats-Unis ne cherchent plus � �craser les talibans mais � leur parler�. Ce faisant, ils auront r�ussi la transition de l�islamisme insurrectionnel � l�islamisme institutionnel. Les discours d�Obama et Kennan sur la n�cessit� de d�barrasser le monde des armes nucl�aires se font �galement �cho. De m�me que Kennan aurait pr�f�r� l'humilit� de l'actuel pr�sident � l'arrogance de George W. Bush ou encore de Bill Clinton.
A. B.
(*) Nicholas Thompson, Ideas Man, The Legacy of Goerge F. Kennan, Foreign Affairs, 6 d�cembre 2011.


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