Journées portes ouvertes sur les écoles et les instituts supérieurs dédiés à la Culture et à l'Art    Hommage à Alger à Kaddour M'Hamsadji, doyen des écrivains algériens    In Salah: 10 morts et 9 blessés dans un accident de la route au sud de la wilaya    Le président de la République reçoit une invitation de son homologue irakien pour assister au Sommet arabe à Baghdad    Gymnastique/Coupe du Monde-2025: Kaylia Nemour brille une nouvelle fois, avec deux médailles d'or et une d'argent en Egypte    Algérie-Canada: perspectives prometteuses pour le renforcement du partenariat économique dans l'énergie et les mines    Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue indien    France : le parti LFI exige le départ du ministre Bruno Retailleau    Une délégation ministérielle qatarie en visite à l'USTHB    Coupure de courant en Espagne et dans d'autres pays européens : aucune interruption du service Internet en Algérie    Merad salue les efforts des services de la Protection civile    Hadj 1446/2025 : Belmehdi appelle à intensifier les efforts pour une saison réussie    Décès de l'ancien journaliste à l'APS Djamel Boudaa: le ministre de la Communication présente ses condoléances    Changer l'approche de la gestion des structures des jeunes pour les rendre plus attractives    Ligue 1 Mobilis/USMA-ASO: les "Rouge et Noir" sommés de réagir    CHAN2025/Algérie-Gambie: les Verts poursuivent leur stage à Sidi Moussa    CIJ: poursuite des audiences sur les obligations humanitaires de l'entité sioniste en Palestine occupée    Des prix « lignes rouges » et des représailles contre les contrevenants    Le CS Constantine ne peut s'en vouloir qu'à lui-même    L'USMH conserve la tête, l'IRBO relégué en Inter-Régions    De Gustav Landauer à Hassan Nasrallah ou l'universalité de l'esprit de la société    Kiev doit céder les territoires conquis par la Russie    Premier festival de la cuisine halal    La DSP et les gestionnaires des EPH joignent leurs efforts pour une prise en charge des patients    Patriotisme et professionnalisme    Quelles est la situation de la balance commerciale et des exportations hors hydrocarbures en 2024 de l'Algérie ?    Avant-première du documentaire ''Zinet Alger : Le bonheur'' de Mohamed Latrèche    Présentation à Alger des projets associatifs subventionnés par le ministère de la Culture et des Arts    Saâdaoui annonce la propulsion de trois nouvelles plate-formes électroniques    Les renégats du Hirak de la discorde    Mise au point des actions entreprises    Ça se complique au sommet et ça éternue à la base !    Un site historique illustrant l'ingéniosité du fondateur de l'Etat algérien moderne    Sept produits contenant du porc illégalement certifiés halal    Se présenter aux élections ne se limite pas aux chefs de parti    Un art ancestral transmis à travers les générations    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



ALG�RIE FRANCE
Le s�curitaire au service des pr�sidentielles
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 12 - 2011

Question � un copeck : qu�a emport� C. Gu�ant, ministre fran�ais de l�Int�rieur, dans ses valises (hormis les dattes) pour, qu�en contrepartie, il d�clare, lors de sa visite de sept heures dans notre pays, �(�) Je salue les nombreuses initiatives prises par le pr�sident Bouteflika qui vont dans le sens des pr�occupations qui se sont manifest�es dans la population(1)�. Y-a-t-il une relation entre sa visite et les enl�vements � r�p�tition(2) d�otages fran�ais (entre autres) dans la r�gion sah�lo-saharienne, par l�Aqmi ?
A priori, le �Cardinal� fait sa �tourn�e des popotes�, suite � une invitation de son homologue alg�rien, Daho Ould Kablia (DOK), ministre de l'Int�rieur et des Collectivit�s locales qu�il a, dit-il, �eu l�occasion de rencontrer au mois de mai � Paris, lors de la r�union du G-8, �largi � la lutte contre le trafic international de la drogue�(3). Il insistera sur la normalit� de l�agenda, qui comprend l'examen de �(�) nos organisations administratives de part et d'autre de la M�diterran�e (�) notre coop�ration dans le domaine de la Protection civile, la coop�ration d�centralis�e (�) les jumelages entre les villes fran�aises et alg�riennes�. Il ne d�voilera, qu�en bout de course, sa v�ritable mission en d�clarant qu��il est fondamental que nous continuions � coop�rer �troitement dans la lutte contre le terrorisme (�) nous ferons aussi le point des discussions en cours sur les questions migratoires� ! Enfin, �nos collaborateurs approfondiront les discussions� (essentiellement le patron de la DCRI(4). Le d�cor est donc plant�. La conf�rence de presse officielle sanctionnant cette rencontre n�a pas manqu� de couleurs, soulignant �la qualit� des relations bilat�rales et leur approfondissement �, dans un monde pris par �la mont�e des extr�mismes et du terrorisme dans la r�gion(5)�. Qu�attendait DOK du ministre fran�ais de l�Int�rieur ? Qu�il apporte la caution du pr�sident N. Sarkozy aux �r�formes politiques�, engag�es tambour battant dans notre pays, par des appareils et pour des appareils, en dehors de tout ancrage dans la soci�t� alg�rienne. C�est chose faite, sans l�art ni la mani�re, par un homme dont la carri�re rime plut�t avec des aptitudes de �poulet� qu�avec la subtilit� �diplomatique talleyrandienne �(6). Qu�il le rassure �galement sur le sort de notre communaut� �migr�e, pour se d�douaner vis-�-vis de l�opinion publique alg�rienne, sensible au traitement r�serv� � son �migration(7). En effet, en proie � un ostracisme et � une stigmatisation croissante, notre communaut� est devenue un v�ritable �enjeu �lectoral collat�ral �(8), pour les politiques de tous bords, � l�approche des pr�sidentielles. En outre, les binationaux(9) ont atteint, en France, �une masse critique� (et plus en 2017) permettant de faire basculer une �lection pr�sidentielle dans un camp ou dans un autre (avec un minimum d�un et demi � deux millions de voix) dans la mesure o�, en g�n�ral, un pr�sident fran�ais est �lu avec deux ou trois points de diff�rence, par rapport � son adversaire. Une mobilisation massive de cette �communaut� bigarr�e�(10) ne sera pas n�gligeable lors du scrutin de mai 2012 pour la droite en particulier, qui joue une partie tr�s serr�e, dans une ambiance de crise �conomique, sociale et d�incertitudes europ�ennes( 11). Notre pays a-t-il la capacit� de mobiliser cette communaut�(12) d�origine alg�rienne pour en faire un lobby(13) ? Rien ne permet, � l�heure actuelle, d�avancer une pareille possibilit�. Enfin, l�Alg�rie a vu na�tre une nouvelle forme d��migration clandestine(14) appel�e �harga�(15), qui inqui�te la France qui veut s�assurer que, non seulement notre pays verrouille ce flux migratoire(16) pour ses propres ressortissants, en prenant des mesures c�rcitives concr�tes mais �galement qu�elle lui serve de �bouclier� contre les flux migratoires venus d�Afrique subsaharienne(17). La recrudescence des activit�s terroristes dans la r�gion sah�lo-saharienne et le paroxysme actuellement atteint ne peuvent pas �tre s�par�s de la gestion unilat�rale du dossier libyen(18) et de ses cons�quences d�vastatrices. L�Otan, ayant planifi� et men� cette guerre, n�a pas oubli�, cette fois, de fixer ses sc�narios et ses conditions dans la paxamericana(19) pour la r�gion. Notre pays n�a �t� consult� sur ce dossier, ni sur la guerre ni sur la future paix, � quelque niveau que ce soit, alors qu�il est partie prenante, voire le �pays pivot de la r�gion�, comme se plaisent � d�clarer les strat�ges am�ricains (un discours moins virtuel est tenu aux Marocains)(20), en visite en Alg�rie, il n�y avait pas si longtemps(21). L�Alg�rie doit-elle, par cons�quent, supporter les d�g�ts collat�raux et mettre son potentiel de s�curit� et de d�fense au profit des int�r�ts des puissances de l�Otan ? La question m�rite plus qu�un d�tour. D�autant que le discours r�current sur le d�versement d�armes �sophistiqu�es� dans la r�gion, en particulier en Alg�rie, est surdimensionn� voire, par moments, ressemblant � un autre �cran de fum�e. Seuls comptaient pour l�Otan les cinq mille missiles sol-air (elle vient d�ailleurs de les �s�curiser �) qui repr�sentaient une menace r�elle pour les pays membres. Le reste des armes classiques en circulation est le dernier de leur souci, alors qu�il repr�sente, pour notre pays, un r�el danger ainsi que les personnes qui les portent(22). La France a toujours d�clar� que dans la r�gion sah�lo-saharienne, qu�elle consid�re comme sa profondeur strat�gique (depuis son empire colonial), elle entendait d�velopper une �politique autonome de s�curit� et de d�fense�(23), c�est-�-dire qu�elle ne prend en compte que ses propres int�r�ts objectifs en Afrique(24). La doctrine fran�aise pour le Sahel consid�re que cette r�gion est une source d�ins�curit� et de d�stabilisation puisque soumise � une pouss�e significative de l�islamisme radical, dans un espace s��tendant de l�Atlantique � la Corne de l�Afrique. En mati�re de lutte antiterroriste dans la r�gion, elle s�appuie sur des d�cisions individualistes (r�flexe colonial) et de politique int�rieure, contraire � une strat�gie collective, concert�e avec les pays concern�s et pour des objectifs communs partag�s. En effet, forte de son dispositif militaire en Afrique(25), la France consid�re ces Etats comme mineurs et �ne disposant pas de tous les attributs de la souverainet� ou les perdent progressivement�, se retrouvant incapables �d�assumer leurs fonctions r�galiennes sur le plan de la s�curit� du territoire et de la population�(26). En d�autres termes, les Etats sah�lo-sahariens, fragilis�s par les crises int�rieures, sont impuissants face aux trafiquants, aux mouvements de r�bellion et au terrorisme(27). Il faut ajouter � cela que les derniers d�veloppements relatifs au dispositif militaire contre les menaces dans la r�gion nous d�montrent de plus en plus clairement et chaque jour qui passe que la France a privil�gi�, entre autres, dans le domaine de la d�fense et de la s�curit� dans la r�gion sah�lo- saharienne de sous-traiter avec le Maroc(28). Cette alliance strat�gique fait de ce pays son fid�le alli� au Maghreb, pour d�fendre ses int�r�ts dans le Sahel, en contrepartie d�un soutien militaire multiforme( 29). Cette alliance couvre, entre autres, le dossier du Sahara occidental(30) et permet de le r�introduire, dans la g�opolitique de la r�gion, non plus comme un probl�me de d�colonisation g�r� par l�ONU mais comme une �r�gion grise� qui, dot�e d�un micro- Etat(31), risque de basculer dans le camp terroriste (avec l�Aqmi), si elle venait � sortir du contr�le de la �souverainet� marocaine�. Enfin, la France a scell� un accord de retour � l�Otan, apr�s sa sortie d�cid�e par le g�n�ral de Gaule, d�but des ann�es 60, mutualisant ainsi ses moyens militaires, en particulier avec le Royaume-Uni (la campagne militaire libyenne est un exemple explicite). De leur c�t�, les forces arm�es alg�riennes participent � un certain nombre d�op�rations et man�uvres conjointes avec les forces de l�Otan(32), stationn�es en M�diterran�e (y compris fran�aises), qui ont pour objectif d'accro�tre l�inter-op�rationnalit� entre les diff�rentes forces. En outre, elle entretient un tr�s large partenariat multiforme de d�fense et de s�curit� avec la Russie qui �coop�re avec l�Alg�rie au niveau bilat�ral, multilat�ral et dans le cadre du Forum antiterroriste, cr�� en septembre dernier � New York(33)�. Ce spectre relationnel avec l�UE, la Russie et les USA a �t� construit � la faveur de la chute du mur de Berlin, de l�implosion de l�URSS et apr�s que notre pays va traverser, ce qui est convenu d�appeler la �d�cennie noire� (1992-2002), durant laquelle le pr�sident F. Mitterrand(34) va mettre toute son �nergie pour �casser du fell��(35) pour nous pr�cipiter dans un sc�nario afghan avec � la cl� un embargo total sur notre pays(36). Le reste est connu, les attentats terroristes de New York, ceux de Londres, Paris, Madrid� vont enfin faire prendre conscience au monde que la mise � feu et � sang de l�Alg�rie n��tait qu�une �tape dans le cadre d�une strat�gie terroriste internationale. Le fait av�r� est que les puissances occidentales ont �t� largement impliqu�es dans la cr�ation(37) et l�expansion de l�islamisme politique et le djihadisme. Elles ont �uvr� pour maintenir cette aire g�opolitique dans l�obscurantisme afin de toujours l�avoir sous contr�le. Toutes aspirations populaires au progr�s et � la modernit� universelle ont �t� bris�es, comme par hasard, de l�int�rieur, par le �r�veil soudain� des mouvements islamistes les plus r�trogrades (salafistes). Enfin, les politiques de �deux poids deux mesures� mises en �uvre dans le monde arabe(38) et sur le dossier de la Palestine(39) vont couronner leur strat�gie. Si la relation s�curitaire entre deux pays est complexe, celle alg�ro-fran�aise l�est encore plus, comme nous venons de l�esquisser et m�rite, d�s lors, un d�bat s�rieux qui ne devra trouver sa place qu�apr�s l��lection pr�sidentielle en France et le d�part de l�actuel pr�sident alg�rien, de mani�re � jeter les bases solides d�une coop�ration mutuellement profitable aux deux pays et pour la r�gion. Reste alors � g�rer cette p�riode f�brile, o� la politique int�rieure de la France (l��lection pr�sidentielle de mai 2012) s�invite au couscous des appareils politiques nationaux� Faute de recourir au financement direct de la campagne �lectorale qui ne semble plus de mise, dans la France actuelle( 40), imaginons que, vers le mois d�avril 2012, le pr�sident fran�ais, alors en pleine campagne �lectorale, r�ussisse
� faire lib�rer quelques-uns de ses otages, kidnapp�s dans la r�gion sah�lo-sah�lienne� Quel impact, une pareille lib�ration(41) pourrait avoir sur l�opinion publique fran�aise, en termes de voix ? Une �troite et forte collaboration entre les deux services de s�curit� alg�ro-fran�ais, pour donner un tour de priorit� durant cette p�riode et qui se solderait par une lib�ration surm�diatis�e des otages vaudrait �son pesant d�or� �lectoral apr�s que les agences de notation(42) eurent fini par planter un couteau dans le dos du gouvernement en place. Cet appel du pied entre deux pr�sidents(43), sur le d�part, est ce que l�on nomme au jeu d��checs un �grand roque�, une esp�ce de renversement de situation, qui va obliger les deux protagonistes � revoir compl�tement leur propre strat�gie. En attendant, il est urgent pour notre pays de se donner du champ et de prendre du recul sur les �v�nements qui se pr�cipitent � l�int�rieur et � l�ext�rieur de son territoire. Les probl�mes de d�fense et de s�curit� sont trop importants, pour que l�on puisse penser qu�ils se traitent au d�tour d�une �lection, f�t-elle pr�sidentielle.
Dr Mourad Goumiri, pr�sident de l�ASNA

(1) D�claration faite lors de sa conf�rence de presse conjointe � Alger.
(2) Les derniers enl�vements de ressortissants fran�ais (deux pr�sum�s g�ologues) dans la r�gion de Gao au Mali le 24 novembre, de trois autres europ�ens et l�assassinat d�un Allemand � Tombouctou marquent un regain d�activit� terroriste dans la r�gion, avec 12 otages dont 6 Fran�ais. L�envoi � Gao de cinq h�licopt�res fran�ais avec un nombre ind�termin� de soldats pour tenter de les retrouver a �t� vain pour l�instant.
(3) Interview exclusif accord� par C. Gu�ant au journal �lectronique TSAdu 3 d�cembre 2011.
(4) La Direction centrale du renseignement int�rieur (cr��e le 1er juillet 2008) est n�e de la fusion de la Direction centrale des renseignements g�n�raux (cr��e en 1907) et Direction de la surveillance du territoire (cr��e en 1944) et plac�e sous la tutelle du minist�re de l�Int�rieur. Le titulaire du poste est B. Squarcini, policier de base. Le responsable du terrorisme � la DCRI est M. Guerin.
(5) L�ANP a interdit le survol du territoire national par des drones fran�ais (de fabrication isra�lienne), afin de rechercher des �l�ments de l�Aqmi, � partir de bases de l�Otan, nouvellement install�es en Libye.
(6) C. Gu�ant, �narque, a �t� format� � l��cole de C. Pasqua, ancien ministre de l�Int�rieur. Il a �t�, tour � tour, chef de cabinet de N. Sarkozy, ministre de l�Int�rieur puis des Finances et enfin secr�taire g�n�ral de l�Elys�e, o� il est appel� le �Cardinal� en r�f�rence � Richelieu, un puissant intrigant, cr�ature de Florentine Marie de M�dicis reine m�re de France.
(7) Il faut rappeler, � cet endroit, que l��migration alg�rienne transfert en Alg�rie quelque deux milliards d�euros par an dont environ un cinqui�me par voie l�gale et en num�raire seulement, le reste en biens et services divers pour alimenter notre march� informel, ce qui repr�sente un d�bouch� substantiel pour l��conomie fran�aise.
(8) La seule r�serve de voix pour le pr�sident N. Sarkozy, au second tour des pr�sidentielles, s�il y parvient, c�est celle de l�extr�me droite (Front national). Il est donc obligatoire pour ce dernier, s�il veut �tre r��lu, de d�velopper un discours sur les th�mes de l�extr�me droite dont celui de l�immigration.
(9) Lire notre article intitul� �Bleu, blanc, vert� � para�tre, qui traite de ce sujet d�licat.
(10) Chaque grande formation politique fran�aise a �recrut� dans ses rangs, depuis un certain nombre d�ann�es, un binational d�origine alg�rienne et un harki, cette tendance lourde s�acc�l�re.
(11) La France, consciente du probl�me et de son ampleur, vient d�instruire l��mir du Qatar pour qu�il se subroge au gouvernement alg�rien et qu�il �r�cup�re et structure� nos binationaux et notre �migration, afin d�en faire un v�ritable lobby, � sa solde. En effet, un fonds, d�un montant initial de 65 millions d�euros (revolving), a �t� cr��, en toute l�galit� et avec la b�n�diction des autorit�s fran�aises, par l��mir pour �le financement de projets de PME/PMI au profit des jeunes beurs� et � travers leurs �lus locaux notamment�.
(12) Il est notoirement connu que dans les ann�es 60 et 70, l�Alg�rie, � travers une association de fa�ade d�nomm�e l�Amicale des Alg�riens en Europe, a tent� de contr�ler la communaut� alg�rienne (�migr�e et binationaux) pour des raisons de s�curit� int�rieure (opposition diverse) mais �galement afin de financer des partis politiques fran�ais (notamment de gauche), jug�s favorables � ses int�r�ts.
(13) Le lobby le plus puissant de France (malgr� leur nombre restreint, en termes de voix) est sans conteste le lobby juif dont l�efficacit� (dans les m�dias, le droit, la politique) et la puissance (dans les finances, le business) ne sont plus � d�montrer. Viennent ensuite les lobbies libanais, arm�nien, africain, asiatique, avec des influences relatives.
(14) C. Gu�ant a affich� un objectif de r�duction des flux migratoires l�gaux de 10% par an.
(15) Ce ph�nom�ne nouveau de flux migratoires incontr�l�s (�tymologiquement de l�arabe �br�ler� une fronti�re) �soulage� les pays d�origine (l�Afrique, le Maghreb dont l�Alg�rie) de leur ch�mage end�mique et de la mal-vie, tout en repr�sentant une soupape de s�curit� pour les diff�rents r�gimes. Tous les analystes sont unanimes � affirmer qu�un pays qui d�tient 175 milliards de $ de r�serves de changes, comme l�Alg�rie, devrait �tre en mesure de contenir cette nouvelle forme d��migration (qui rel�ve actuellement du p�nal).
(16) Ali Bensaad, chercheur au CNRS, consid�re qu�elle �est une forme de contestation violente et d�sesp�r�e� puisque sur le seul canal de Sicile, quelque 1 700 Alg�riens ont trouv� la mort et que ce trafic rapporte 700 millions d�euros/ an. Les candidats alg�riens � la harga, en 2011, sont deux fois plus nombreux que les Marocains et six fois plus que les Tunisiens.
(17) Les flux migratoires des confins subsahariens, en Alg�rie, se transforment en sous-main d��uvre, durant un s�jour plus ou moins long, afin de payer leur voyage pour atteindre l�Europe ou �la mort par noyade�.
(18) Lire notre contribution intitul�e, �l�Alg�rie est-elle en situation de guerre ?� sur le Soir d�Alg�rie des 14 et 15 novembre 2011, ainsi que celle, sur El-Watan, intitul�e �Quels int�r�ts strat�giques d�fendent les pays occidentaux dans les pays arabo-musulmans� du 20 octobre 2001.
(19) Les Am�ricains viennent de remporter un tr�s s�rieux avantage en Libye, en imposant leurs �hommes� � la t�te du pays, le 3 d�cembre dernier. En effet, A. el- Keib acc�de au poste de Premier ministre. Format� � l�Universit� de Caroline du Nord durant ses �tudes de doctorat en ing�nierie �lectrique, puis enseignant en Alabama, il s�acclimate � la Libye, en prenant la t�te de la direction du Petrolium Institute des �mirats arabes unis. D�s sa nomination, il d�signe A. Tarhouni �charg� d�affaires, finances et p�trole�, un ancien professeur de l�Universit� de Washington. Enfin, il place � la t�te de ce qui reste de l�arm�e Oussama Jouili, un de ses fid�les.
(20) Le Maroc a permis aux USA d�installer une base militaire sur son territoire dans les ann�es soixante.
(21) C�est � ces occasions historiques que l�on peut tester les d�clarations rh�toriques des engagements r�els.
(22) Les r�centes alliances du groupe Boco Haram du Nigeria et des Shebab somaliens sont de nature � �largir consid�rablement la �zone grise� de cette r�gion. Plusieurs attaques et autres agressions, � mains arm�es, (stations d�essence, agences postales, touristes�) attestent du regain d�ins�curit� dans la r�gion.
(23) Jean-Claude Mallet, Francis Delon et autres, �D�fense et S�curit� nationale : le Livre Blanc�, Ed. Odile-Jacob, la documentation fran�aise, Paris, 2008.
(24) C�est ce qui est commun�ment appel� la �France-Afrique� pour d�crire une relation intime, pleine de barbouzeries, d�affaires commissionn�es, de complicit�s r�ciproques naus�abondes, de r�seaux d�influence opaques� En fait, un pacte n�ocolonial renouvel� et enrichi, o� l�Alg�rie fait partie du lot.
(25) La France d�ploie quelque 9 000 hommes en Afrique subsaharienne, avec quatre points d�appui (Djibouti, S�n�gal, Gabon et C�te d�Ivoire). Un point de d�ploiement au Tchad. Trois points d�op�rations en cours (C�te d�Ivoire, R�publique centrafricaine et Tchad). Cependant, pour des raisons �videntes de moyens financiers, elle est contrainte de mutualiser de plus en plus sa politique africaine de d�fense et de s�curit�, que ce soit dans le programme Euro-Recamp en 2008 ou, plus g�n�ralement, dans le cadre du dernier trait� franco- britannique sur les forces d�intervention navales.
(26) Ikhlef Abdeslam �Le Sahel d�faillant : Arc de toutes les crises�. In revue : G�ostrat�gie-Horizons, Paris, Mars 2010.
(27) C�est une zone d�o� proviennent, transitent et se planifient des attentats terroristes contre les int�r�ts, les ressortissants et les entreprises de l�UE. Elle doit �tre s�curis�e pour que tous les pays membres de l�Otan puissent l�exploiter au mieux de leurs int�r�ts respectifs biens compris.
(28) Depuis le d�but du conflit, la France appuie sans r�serve les th�ses annexionnistes marocaines au Sahara occidental et lui vend de l�armement comme d�ailleurs les USA et l�Espagne (elle a tent� de lui refiler en vain des rafales), g�n�reusement financ� par les p�tromonarchies du Golfe (dont l�Arabie saoudite).
(29) Il faut dater la divergence majeure alg�ro-fran�aise, dans le domaine de la d�fense et de la s�curit�, � la date du refus, par feu le g�n�ral M. Belloucif, chef d�Etat-major de l�ANP, de confier le march� de la couverture radar de l�Alg�rie � une firme fran�aise (Thomson). Cette d�cision historique va durablement marquer les d�cisions en mati�re de d�fense et de s�curit�, de la France au Maghreb.
(30) L. Brahimi vient de d�clarer au colloque �L�Alg�rie et la France au XXIe si�cle�, que �les Etats-Unis essaient � tout prix de rester ind�pendants et pr�ts � participer dans la r�solution du conflit du Sahara occidental, alors que la France a choisi de s�aligner du c�t� du Maroc, ce qui est, en fait, contre les int�r�ts de ce pays�.
(31) La France a soutenu exactement la th�se contraire, dans le cas du Darfour, au Sud-Soudan.
(32) L�Alg�rie doit exiger de l�Otan qu�elle lui restitue toutes les archives, relatives � la guerre de lib�ration nationale, qu�elle d�tient, lorsqu�elle combattait aux c�t�s de la France, en guise de �normalisation �.
(33) D�claration de S. Lavrov, ministre des Affaires �trang�res russe, apr�s la visite du MAE alg�rien � Moscou, � la mi-d�cembre.
(34) Le pr�sident fran�ais tenait, l�, une revanche sur l�histoire pour d�truire le FLN, apr�s avoir essay� en inaugurant la guillotine dans les ann�es 50, comme ministre de l�Int�rieur puis de la Justice.
(35) C��tait l�expression consacr�e par l�arm�e fran�aise pour d�finir les op�rations de liquidation des �fellagas� (nom d�origine arabe, signifiant �bandit de grand chemin�, donn� aux maquisards de l�ALN.
(36) Les m�dias fran�ais, contr�l�s par le puissant lobby sioniste, relayaient les tragiques �v�nements en Alg�rie, en qualifiant les terroristes de �r�sistants islamiques �.
(37) Les mouvements islamistes ont longtemps �t� manipul�s par la CIA dans le but de combattre le communisme. Elle a �uvr� pour maintenir cette aire g�opolitique dans l�obscurantisme afin de toujours l�avoir sous contr�le.
(38) La cr�ation et la consolidation des dictatures arabes servent leurs int�r�ts pour maintenir leur domination dans la r�gion.
(39) Il est inutile � cet endroit de d�montrer le traitement discriminatoire et inique du dossier palestinien, depuis 1948.
(40) Les derniers d�veloppements r�cents de l�affaire dite de �Karachi�, r�v�l�e par G. Davet et F. Lhomme dans leur livre intitul� �Sarko m�a tuer�, nous fondent � rester tr�s circonspect sur ce sujet sensible.
(41) Une pol�mique ubuesque sur le paiement de ran�ons aux terroristes nous d�montre le niveau d�incomp�tence atteint par notre diplomatie. En effet, quel Etat d�mocratique, dot� d�une opinion publique, peut se permettre de ne pas payer une ran�on pour lib�rer un de ses ressortissants kidnapp�s et en particulier lorsque certains d�entre eux sont des agents en mission command�e ? Seule une dictature qui n�a aucun respect pour la vie de ses compatriotes peut tenir un pareil discours. Des n�gociations informelles sont toujours men�es en parall�le � d�autres solutions dont celles militaires. La le�on relative � la lib�ration du soldat franco-isra�lien Chalit est un cas d��cole � enseigner � l�institut diplomatique, sous tutelle du MAE.
(42) Il est �vident que la France a perdu ses trois AAA, ce qui va se traduire par une augmentation sensible du co�t moyen des emprunts (taux d�int�r�t et commissions) pour le refinancement de sa dette. (43) Il ne faut pas se tromper, il est plus que certain que le prochain pr�sident fran�ais soit F. Hollande, sauf catastrophe improbable.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.