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R�visez votre cours M. Pujadas !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 03 - 2012


Par Badr Edine Mili, �crivain et journaliste
Avec votre air de na�f curieux, un ange � qui on donnerait le Bon Dieu sans confession, vous pensiez, ce soir du 12 mars, jouer sur du velours, et r�ussir un sacr� buzz sur le PAF. Eh bien, votre �mission a fait �pschitt�, selon le bon mot de votre ancien pr�sident ! Tout simplement parce qu�on ne traite pas, sans risques, un sujet aussi d�licat que �la Guerre d�Alg�rie, comme vous ne l�aviez jamais vu�, comme le laissait entendre votre annonce, avec le machiav�lisme et la mauvaise foi que vous avez choisis en guise de ligne �ditoriale.
Alors que les t�l�spectateurs alg�riens que nous sommes s�attendaient, avec, toutefois, quelque scepticisme, � ce que vous proposiez, en ouverture, un film in�dit, puis, un d�bat �quilibr� et repr�sentatif, ne voil�-t-il pas que le documentaire, plein de �d�j� vu�, puis le d�bat tourn�rent, carr�ment, au proc�s du FLN et de la R�volution alg�rienne, en lieu et place de celui, plus l�gitimement esp�r�, de la colonisation. Il s�en est, d�ailleurs, fallu de peu pour que vous et certains de vos invit�s ne d�f�riez, s�ance tenante, notre gentil Ali Haroun, pourtant bien polic�, compatissant m�me, devant le TPI, pour crimes de guerre contre les Europ�ens et les harkis, une ritournelle archi-us�e, alors que votre cha�ne ne cesse de diffuser et, par cons�quent, de l�gitimer, en des circonstances cibl�es, d�affreuses sc�nes de lynchage de collaborateurs p�tainistes, de prostitu�es et de policiers pro-nazis auxquelles s�adonn�rent, au nom de la vengeance et de la justice exp�ditive, les FFL et la population fran�aise � la Lib�ration en 1945. Vous harceliez votre invit� alg�rien avec tant d�irr�v�rence, cherchiez � le pousser � la faute et le sommiez de reconna�tre que ce fut le FLN qui donna les ordres pour �massacrer les harkis�, qu�il dut chercher une �chappatoire, tout � fait d�plac�e, et l�cher que le FLN authentique s��tait dispers� dans la nature, en juin 1962, une affirmation h�tive, �trange et de peu de cr�dit. Mais que pouvait-il faire d�autre, le pauvre, accul� aux cordes, face � un plateau tri� sur le volet, anim� par les tenants de l��cole de l�Histoire revancharde, l�un martelant que l�Alg�rie �tait, en 1830, une terra nullus, un bien vacant, ouvert � n�importe quel conqu�rant, en l�occurrence le Fran�ais, quand l�autre faisait la part belle � Messali Hadj, parce que sa th�se favorite est que le seul mal de l�Alg�rie venait du FLN et que le peuple alg�rien aurait �t� mieux inspir� s�il avait suivi la ligne du fondateur de l�Etoile nord-africaine et, ainsi, �conomiser le co�t exorbitant de la guerre, recyclant, avec nostalgie, le r�ve, �vanoui, de conserver l�Alg�rie sous la domination de l��lite europ�enne, une sorte d�Afrique du Sud dirig�e par un De Clerk local ! Ajoutez � cette recette un Kad Merad- alibi, g�n�, et l�ingr�dient de l��motion que devait susciter le drame individuel de Mme Chiche qui reconnut honn�tement � et ce fut tout � son honneur � que l�attentat du Milk-Bar r�pliquait � la provocation de la rue des Abderames, commise par la police et la boucle sera boucl�e. L�honn�tet� des concepteurs de l��mission aurait �t� pr�serv�e si, � c�t� de la dame handicap�e, ils avaient accueilli un enfant alg�rien, estropi� sur les champs de mines laiss�es par les troupes d�occupation du c�t� de T�bessa, ou encore un irradi� de la bombe atomique, du c�t� de Reggane. La distance d�ontologique et �thique, par rapport au th�me, aurait �t� sauve, mais visiblement, les auteurs de la story board avaient privil�gi� les chemins de traverse en choisissant de vider le sujet de son potentiel d�objectivit� et de le pr�d�terminer par un sc�nario ficel� � l�avance. Le ton imprim� � la d�monstration avait �t� donn�, d�s le d�part, par le titre du documentaire, lui-m�me, �La d�chirure�. Sans s�interroger sur le bienfond� du colonialisme et sans en r�f�rer � la nature d�un syst�me s�cr�t� par le capitalisme mondial, les auteurs, faisant du Louis Bertrand tout en le sachant, n�avaient rien trouv� de mieux que de se d�soler de ce que le greffon de la colonisation de peuplement, �un mod�le � en la mati�re, n�ait pas pris et qu�il ait �t�, au contraire, rejet� par la force, un certain 1er Novembre 1954. Au-del� de ce pr�alable �pist�mologique, le fond de la question jet�e par l�animateur et ses �historiens� � la face des t�l�spectateurs � Camus appel� � la rescousse pour disqualifier Jean-Paul Sartre � renvoyait � la morale dont les Alg�riens auraient d� s�armer en mettant des gants et en tendant, avec masochisme, la joue gauche lorsque la joue droite �tait soufflet�e, au lieu de recourir aux couffins pour se d�fendre contre les chars et les avions, la fameuse r�plique de Larbi Ben M�hidi, rappel�e par Ali Haroun mais noy�e dans le brouhaha de la galerie. Cette partialit� criante leur a, bien �videmment, fait perdre de vue que les colonialistes fran�ais � Etat, arm�e, Eglise et �cole confondus � ne se sont jamais souci�s de morale dans leur �uvre pr�datrice qui a transform� l�Alg�rie en butin et les Alg�riens en ombres fam�liques, montr�s dans le film, campant le r�le de figurants fantomatiques En dehors de quelques plans r�p�t�s montrant des unit�s de l�ALN conduites par un DAF, point d�Alg�riens et pas un mot sur Borgeaud, Raynaud, Laquierre, Schiaffino, Blach�re, la Compagnie alg�rienne, les banquiers, les armateurs, les Cent familles et leurs alli�s, les fils de grandes tentes, s�nateurs et autres f�odaux, les Sid Cara, les Bengana et les Chekkal qui faisaient suer le burnous sur les terres expropri�es de la Mitidja et des Hauts-Plateaux soumis � la loi d�airain du s�natus consulte sc�l�rat. Pour eux, les Europ�ens �taient de modestes et honn�tes travailleurs qui vivaient de la sueur de leur front. Juste qu�ils �taient les seuls � profiter du soleil du pays sur les plages d�clar�es interdites aux indig�nes. La violence que vous reprochez aux Alg�riens en compagnie de Mlle Kerchouche, une Fran�aise, fille de harki, profond�ment bless�e par son pass�, vous a fait oublier l�autre violence, l�originelle. Pourquoi avez-vous omis de parler des enfumades perp�tr�es par St Arnaud dans le Dahra apr�s l�invasion, des d�fenestrations de femmes et d�enfants par-dessus sur le Rhummel, ordonn�es par Lamorici�re, lors de la conqu�te de Constantine en 1837, des fours � chaux, remplis � rasbord, par Achiari � Guelma en 1945 ? Des camps de concentration de Larzac, Bossuet, Djorf et Paul Cazelles et des QHS du Coudiat, de La Casbah, de Barberousse, de la Sant� et de la Timone ? De la conscription forc�e destin�e � fournir la chair � canon aux batailles de Verdun et de Mont� Cassino ? Et qu�avez-vous fait de l�interdiction d�enseigner la langue arabe et de pratiquer la religion musulmane, �un g�nocide culturel � pass� sous silence ? Et de la torture � laquelle fut soumis Larbi Ben M�hidi, furtivement montr� dans le film sans que vous le nommiez, pas plus que ses tortionnaires, Aussaresses et Bigeard ?. Prononcer son nom vous aurait-il offusqu� � ce point ? Et des femmes de m�nage et des cireurs tir�s comme des lapins par les snipers de l�OAS et de Jeune Nation et des richesses du pays pill�es selon les r�gles les plus oppressantes du pacte colonial et de l��conomie de traite pendant 132 ans ? Votre stratag�me qui n�est pass� inaper�u aux yeux d�aucun observateur attentif consistait � faire croire que la premi�re violence venait toujours des Alg�riens, que les massacres du 8 Mai 1945 �taient pr�c�d�s de la mort de quelques dizaines d�Europ�ens et que ceux du 20 Ao�t 1955 l��taient par l�attaque de quelques colons et administrateurs de communes mixtes. En optant pour cette logique � l�envers, vous mimez vos ma�tres isra�liens et reprenez � votre compte leurs sophismes et leur cynique arithm�tique qui veut qu�un mort isra�lien �gale 10 00 morts palestiniens et qu�un Shalit vaut 10 000 prisonniers. Et puis pour bien masquer les enjeux r�els de la guerre, vous avez transform� la derni�re partie du film en une empoignade entre Fran�ais ; une guerre dans la guerre, laissant sous-entendre que c�est le g�n�ral de Gaulle qui a d�cid�, dans le myst�re d�un cabinet noir, d�accorder d�ind�pendance � l�Alg�rie. Heureusement que vous avez reconnu que le pic de la r�pression avait �t� atteint durant son mandat et que de toute fa�on, le processus universel de d�colonisation avait �t� bel et bien entam� avec l�ind�pendance de l�Inde, sans pr�ciser, quand m�me, que l�Alg�rie a pay� le tribut le plus �lev� pour l��mancipation pacifique des autres peuples du Tiers-Monde. Bref, vous avez manqu� de lucidit� et de courage. Vous avez encore les yeux band�s et pas du tout pr�ts � �crire l�histoire vraie de la guerre d�Alg�rie. Sinon vous auriez pu, parfaitement, inviter, pour en parler s�rieusement, R�dha Malek, Jacques Verg�s, Djamila Bouhired, Roland Dumas et de nombreux autres acteurs survivants et historiens objectifs comme Olivier Le Cour Grand-maison, sans attaches avec la droite qui a fait voter une loi glorifiant la colonisation que vous vous �tes bien gard� de citer. En fin de compte, tant que vous ne vous �tes pas d�partis de cette vision et de ce paternalisme qu�on a eu, malheureusement, de nouveau, � v�rifier avec Jean-Pierre El Kabbach, dans un num�ro de la Biblioth�que Medicis, enregistr� r�cemment � Alger, rabaissant le d�bat intellectuel national � une dispute sur le prix du ticket du m�tro d�Alger, vous n�aboutirez qu�� semer des mirages dans le d�sert. Mais sachez une chose : l�Histoire est �crite par les vainqueurs, pas par les vaincus. C�sar a �crit La Guerre des Gaulles apr�s avoir vaincu Vercing�torix. Il viendra, bient�t, le temps o� ce seront les Alg�riens, d�passant leurs �preuves et divisions actuelles, qui l��criront avec les archives de leurs combattants et celles que vous leur avez subtilis�es et vous laisseront radoter sur l�Alg�rie de papa qui vous a �t� arrach�e alors que vous la croyiez d�volue � votre souverainet� ad vitam aeternam. En tout cas, vous avez beau faire et beau dire, le match, vous l�avez perdu en 1962 et il n�est pas pr�s d��tre rejou�
B. M.,
N. B. 1 : une seule image a fait monter les larmes aux yeux de beaucoup d�Alg�riens : la lev�e de l�embl�me national sur le fronton de Manhattan en pr�sence de U. Thant, le secr�taire g�n�ral de l�Onu ; une image, que l�Education nationale devrait projeter, r�guli�rement, dans nos �coles.
N. B. 2 : les num�ros sp�ciaux consacr�s � la guerre d�Alg�rie par L�Express, Le Monde, Le Nouvel Observateur et L�Humanit� sont � cr�diter d�une mention particuli�re. Ils montrent que le peuple fran�ais et beaucoup de ses intellectuels et journalistes n�ont rien � voir, ni avec l�Etat colonial ni avec l�instrumentalisation �lectoraliste actuelle du sujet.


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