Inspir�e de faits r�els ou l�gendaires, l�histoire qui a servi de trame � cette fiction de plus d�une heure qui a �t� projet�e en avant-premi�re dans la salle du petit th��tre de la maison de la culture de Tizi-Ouzou constitue une belle parabole sur la place et la condition des femmes dans notre soci�t�. Wardia n�13 est le titre de ce long m�trage r�alis� par Younes Boudaoud. Un chanteur populaire �tabli en France qui s�essaie depuis peu au m�tier de r�alisateur et qui a d�j� mis en bo�te deux longs m�trages de fiction. Le th�me abord� dans le film projet� mercredi dernier devant un public restreint est la version film�e d�une chanson populaire compos�e par l�auteur et interpr�t�e par lui-m�me. Une chanson c�l�brant, sur un ton loufoque et humoristique, un personnage qui prend dans le film une �paisseur grave et dramatique. Personnage r�el, selon le synopsis, Wardia n�13 est le sobriquet donn� � cette jeune femme, de son vrai non Wardia n�Ath Belkacem, originaire d�Akbou. Jeune, belle, lettr�e et taquinant la rime, Wardia subira la jalousie des jeunes filles de son �ge comme elle fut l�objet de convoitises de la part des jeunes gens dans le village. Le sort s�acharnant sur elle, la jeune fille perdra, tour � tour, son p�re et sa m�re, et continuera � vivre, d�sormais, sous le toit et la protection de ses deux oncles paternels. L�un deux, Mokrane, ne sera pas tendre avec elle. Profitant de l�absence de son grand fr�re parti pour un long voyage pour r�gler un probl�me de vendetta, Mokrane, voulant mettre la main sur une importante somme d�argent laiss�e par le p�re de la jeune fille, fera subir les pires maltraitances � celle-ci. Il voulait l�obliger � lui indiquer l�emplacement du tr�sor cach� qu�elle et son autre oncle paternel sont les seuls � conna�tre. Martyris�e par l�impitoyable oncle qui d�cida de la marier, pire des ch�timents, � l�idiot du village et de l�offrir comme monnaie d��change contre une dette de jeu, la belle Wardia d�cida de fuguer. Elle quittera le domicile de son idiot d��poux la nuit m�me de ses noces. D�s lors, elle conna�tra l�errance et le d�nuement sur des chemins hostiles et incertains. De lieu en lieu, d�un village � l�autre, elle finira par arriver � A�n El-Hammam o� elle se fera embauch�e comme femme de chambre au Transatlantique, un h�tel �rig� au d�but du XXe si�cle au centre de l�ex- Michelet et qui n�existe plus aujourd�hui. Ne supportant pas les avances et les app�tits libidineux du patron fran�ais du Transatlantique, la belle et jeune Wardia conna�tra de nouveau l�errance, apr�s avoir quitt� l��tablissement dont elle gardera le nom. Car, il se raconte qu�� l�ex-Michelet et au-del�, on pr�f�re dire Wardia du Transatlantique pour parler de la jeune et belle femme de chambre. Un nom devenu Wardia n�13, par d�formation phonique, dans le langage populaire et qui sera donn� � cette dame qui n�a rien d�une femme fatale et d�prav�e et qui, dit-on, a su, par-dessus tout et malgr� l�adversit�, garder sa dignit� et son honneur. Malgr� quelques approximations techniques, notamment dans la conduite de la narration, la reconstitution des d�cors et le jeu de certains acteurs, le film de Younes Boudaoud qui a r�ussi � imprimer beaucoup d��motion � ses images constitue un clin d��il et un hommage � toutes les femmes martyris�es. R�el ou l�gendaire, l�histoire qui a inspir� cette fiction de plus d�une heure constitue une belle parabole sur la place et la condition des femmes dans notre soci�t�.