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POURQUOI LE PRINTEMPS ALG�RIEN TARDE � VENIR, DE NACER DJABI Ou comment d�crypter un pouvoir sourd et une contestation muette
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 08 - 2012

Et dire que l�Alg�rie aurait pu avoir droit, elle aussi, aux floraisons du Printemps arabe. En janvier 2011, quelques graines sem�es avaient germ�. Aussit�t mort-n�es. La d�ception est grande pour les jardiniers occidentaux et otaniens, eux qui sont pass�s ma�tres dans l�art de la manipulation et de la publicit� mensong�re...
S�ensuit alors la question obs�dante : mais pourquoi la greffe n�a pas pris ? Comment expliquer que la bouture n�a pu produire la nouvelle plante tant attendue par tous ces horticulteurs et primeuristes d�sireux d�une r�colte pr�coce ? Parmi les intellectuels et chercheurs qui ont planch� sur �l�exception alg�rienne�, l�universitaire Nacer Djabi. Dans son dernier ouvrage en langue arabe, qui vient de para�tre sous le titre Limadha taakhara errabie el-djaza�ri(qu�on pourrait traduire par Pourquoi le printemps alg�rien tarde � venir), il propose certaines r�ponses aux interrogations des uns et des autres. Pour cela, il prend le soin de diss�quer le corps social en d�veloppement en utilisant les instruments d�analyse de la sociologie politique. Globalement, ce sont les cinquante ann�es de l�Alg�rie ind�pendante qui sont pass�es au scanner, sous divers aspects. Le livre est ainsi structur� en plusieurs chapitres contenant une s�rie d��tudes consacr�es notamment � la place des g�n�rations, l�exercice du pouvoir politique, le fonctionnement et le r�le des partis, la condition f�minine, les �lites, les mouvements sociaux, etc. L�ensemble permet, apr�s lecture, de saisir v�ritablement le sens du titre de l�ouvrage (qui, du reste, peut pr�ter � �quivoque) et surtout de mieux comprendre pourquoi, dans l�Alg�rie d�aujoud�hui, les choses ne se passent pas comme pr�vu et pourquoi le �syst�me� est si r�tif au changement, en particulier depuis le processus d�acc�l�ration induit par le Printemps arabe. Pour le sociologue, les premiers �l�ments de r�ponse sont � chercher du c�t� des g�n�rations d�Alg�riens post-ind�pendance et de l�alternance au pouvoir. Cela pourrait d�j� donner un meilleur �clairage � �ce qui rend toute tentative de changement politique en Alg�rie si ch�rement pay�e et n�aboutissant � rien en fin de compte, ou alors �tant tr�s loin des esp�rances et des r�sultats escompt�s�. Nacer Djabi propose donc un premier chapitre consacr� � l�alternance (une d�licate succession qu�il qualifie d�impasse) en relation avec trois g�n�rations d�Alg�riens bien distinctes. Il y a d�abord celle de la g�rontocratie (les �tab j�nanou�), qui a pris le pouvoir � l�ind�pendance. Depuis, cette minorit� s�accroche au pouvoir, refusant de passer le t�moin � la deuxi�me g�n�ration, celle n�e juste avant ou apr�s 1962 et qui est � la g�n�ration de l�ind�pendance et de l��dification nationale�. Or, estime le sociologue, la g�n�ration aux commandes du pays devrait organiser son d�part au profit de celle plus jeune, et ce, de mani�re pacifique et � moindres frais. Autrement, il y a risque d�affrontement avec la troisi�me g�n�ration (celle qu�il appelle �la g�n�ration des mouvements sociaux et des protestations�). Dans ce dernier cas, le processus peut d�boucher sur une violente rupture g�n�rationnelle et avec des cons�quences impr�visibles. Bien s�r, ce n�est l� que l�un des sc�narios envisag�s par l�auteur qui, pour mieux �tablir son diagnostic sur l��tat de sant� du patient (l�Alg�rie en tant que pouvoir politique et soci�t�), n�h�site pas � anticiper son �volution future. A l��vidence, la situation de pourrissement actuelle et l�impasse devant laquelle s�est retrouv� le syst�me politique exposent � des p�rils, quand bien m�me la culture politique alg�rienne, n�e de la colonisation, diff�re de celle des pays arabes. Alors, imaginons un moment que la g�n�ration de ceux, plus nombreux et qui contestent tout, passe � l�action... Pour dire que l�Alg�rie n�est nullement � l�abri d�un �printemps� � venir (ce n�est pas une fatalit�), la g�n�ration issue de l��chec de l�Etat-nation �tant tellement complexe et impr�visible. Nacer Djabi construit et argumente ces sc�narios d��volution dans les �tudes contenues dans les chapitres suivants, selon des angles d�approche et d�analyse vari�s. Il d�cortique la �singularit� alg�rienne dans nombre de domaines, notamment au niveau politique, et ce fameux centre de d�cision que constitue �le noyau militaro-s�curitaire� non comptable politiquement de ses actes. �La question de l��laboration et de la prise de d�cision dans le syst�me politique alg�rien explique d�ailleurs beaucoup de choses quant aux difficult�s de changement�, souligne le sociologue. Et de passer en revue (parfois au crible) la primaut� du militaire sur le civil, la faiblesse de certaines institutions comme le Parlement, le gouvernement, les partis et les �lites d�ficientes, la rente, la corruption, les �lections �� la mani�re alg�rienne�, etc. Il en ressort que, depuis cinquante ans, le noyau militaros�curitaire tire les ficelles comme un marionnettiste chevronn�. Dans pareil th��tre d�ombres, les intellectuels, les partis et les syndicats sont parfaitement neutralis�s. Quant aux difficult�s d��mergence d�une �lite f�minine, malgr� tous les progr�s enregistr�s par ailleurs, �cela est d� � la faiblesse des mouvements politiques et sociaux modernistes�. En parall�le, rel�ve Nacer Djabi, il y a le d�veloppement de la pens�e et des pratiques conservatrices et religieuses. Cela n�emp�che pas la femme alg�rienne, au demeurant r�aliste et pragmatique, de vouloir �tudier ou travailler, y compris lorsqu�on lui impose le hidjab. Dans la derni�re partie du livre, celle consacr�e aux mouvements sociaux, l�auteur souligne que les mouvements de contestation tous azimuts �se sont transform�s en une sorte de sport national et sans qu�ils atteignent ou aboutissent � des revendications politiques�. Ce qui lui fait remarquer non sans ironie : �A chaque fois nous sommes en face d�un mouvement muet en opposition � un syst�me politique sourd.� Ces mouvements sont-ils l�expression de revendications socio�conomiques de jeunes ch�meurs marginalis�s, ou alors sont-ce les pr�mices d�un prochain mouvement politique pas encore identifi� clairement, a fortiori non structu� ni organis� de sorte � exprimer un programme politique intelligible ? Pour l�heure, c�est comme un volcan qui sommeille, l��norme d�ficit en communication en direction des jeunes en mal de perspectives d�avenir ne faisant que creuser le foss� entre le petit monde des sourds et l�univers des muets.
Hocine T.
Nacer Djabi, Pourquoi le Printemps alg�rien tarde � venir, �ditions Chihab, juillet 2012, 242 pages, 650 DA


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