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GAZ DE SCHISTE
Encore l�opacit�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 10 - 2012


Par Mohand Bakir
Au moins sur un point, les choses se clarifient : le gouvernement est d�termin� � exploiter les gaz de schiste !
Il est int�ressant d�observer la strat�gie de communication que le gouvernement met en �uvre pour faire passer son choix. Les quelques interventions d�explication de l�option d�exploitation des gaz de schiste s�articulent autour de cinq arguments :
1. La demande �nerg�tique int�rieure conna�t une forte croissance.
2. Garantir les besoins de financement de l��conomie nationale � moyen et long terme.
3. Hassi Messaoud est un gisement non-conventionnel
4. L�eau de l�Albien est d�j� utilis�e par l�industrie p�troli�re
5. Il n�y a pas de dangers environnementaux.
L�ensemble de ces �arguments� ont en commun leur totale incurie strat�gique. Ce qui explique que, pris s�par�ment ou dans leur globalit�, ils heurtent l�int�r�t national et lui portent atteinte.
Culpabiliser les citoyens
La forte croissance de la demande �nerg�tique est ass�n�e comme un argument majeur. Mais cette hausse n�est aucunement interrog�e. La demande �nerg�tique int�rieure alg�rienne est loin d��tre tir�e � la hausse par une dynamique �conomique. C�est la consommation des m�nages qui fait exploser cette demande. Multiplication par six du volume du parc automobile et d�multiplication de la demande �lectrique li�e aux besoins de climatisation en �t�, et de chauffage en hiver. Dans le meilleur des cas, il faut relever que l�Etat est totalement d�faillant dans l�orientation de l��volution des secteurs du transport et de l�habitat. Le choix du �tout voiture particulier�, assis sur l�importation de v�hicules, ne pouvait que faire exploser la demande de carburants. Ce qui occasionne une hausse de la demande �nerg�tique dans un segment o� l�offre est d�pendante de l�importation des produits p�troliers ! La d�faillance de l�Etat est tout aussi flagrante flagrante en mati�re d��volution de la demande d��lectricit�, tir�e vers la hausse par l��volution des besoins de climatisation et chauffage. Il suffirait d��valuer l�efficacit� �nerg�tique de nos habitations pour prendre la mesure de l�ignorance de nos �pouvoirs publics�. Les logements qui se construisent dans notre pays sont des bicoques d�un autre temps. Si la demande des particuliers est bien � l�origine de l�explosion de la demande int�rieure d��nergie, il n�en reste pas moins que la responsabilit� incombe enti�rement au gouvernement. Cela rend l�utilisation de cet argument, pour justifier des choix douteux, particuli�rement abjecte.
Corrompre les consciences
L�autre argument fac�tieux est de consid�rer que les Alg�riens adh�rent aux choix de continuer � assurer le financement de l��conomie �� moyen et long terme� par l�exportation des hydrocarbures ! L�une des derni�res expressions publiques qui a rappel� l�urgence d�une sortie ordonn�e de la d�pendance p�troli�re est celle du FCE avec ses cinquante propositions. Les Alg�riens veulent du travail, ils veulent cr�er des richesses. Ils ne veulent plus rester prisonniers des filets sociaux. Le gouvernement, enferm� dans un autisme volontaire, a certainement du mal � entendre cette aspiration des Alg�riens. Cet autisme explique l�empressement du gouvernement � �placer� les emplois des Alg�riens en DTS du FMI. Est-il raisonnable d�esp�rer que l�Alg�rie continue d�assurer son financement �� moyen et long terme� par l�exportation des hydrocarbures ? Le monde est en train de changer. Les majors p�troliers sont les premiers � investir dans les �nergies de demain. Des �nergies hautement technologiques, dont la ma�trise et l�acquisition se pr�parent aujourd�hui. Le p�trole ne vaudra-t-il encore quelque chose lorsque les �nergies alternatives arriveront � maturit� ? Question int�ressante pour nos strat�ges du financement � �moyen et long terme�.
Cr�er l�amalgame
�L�Alg�rie exploite d�j� des gisements non-conventionnels !� L�autre argument r�current. Qu�est-ce � dire ? Le gisement g�ant de Hassi- Messaoud pr�sente des caract�ristiques complexes qui rendent son exploitation d�pendante du maintien d�un niveau �lev� de pression dans le r�servoir. Nous avons l� deux mots-cl�s : pression, r�servoir. De l�eau est continuellement inject�e pour assurer le maintien de la production. Elle est inject�e dans un r�servoir herm�tique (�tanche, imperm�able) pour augmenter la pression. C�est un proc�d� exceptionnel, mais o� est le rapport avec les puits non-conventionnels de gaz de schiste creus�s par fracturation ? Les deux mots-cl�s, cette fois, sont : schiste et fracturation. Le lecteur, quelle que soit sa formation aura compris la diff�rence entre le �non-conventionnel� de Hassi Messaoud, o� l�exploitation non-conventionnelle prend appui sur l�imperm�abilit� du r�servoir ; et le �non-conventionnel� d�Ahnit, o� l�imperm�abilit� des schistes est un obstacle � l�exploitation. L�eau inject�e dans le r�servoir de Hassi Messaoud est, � la limite, juste transvas�e de l�Albien vers ce r�servoir. Elle reste disponible. Alors que celle que le gouvernement envisage d�utiliser dans l�exploitation des gaz de schiste sera non seulement souill�e, mais elle ira polluer l�ensemble de l�Albien. Elle sera perdue, et nous fera perdre toute l�eau du Sud.
Mentir sur les dangers
Les dangers qu�introduit la technique de fracturation hydraulique sont �vacu�s d�un revers de main. �Il n�y a pas de danger.� �Toutes les pr�cautions seront prises.� Circulez, y a rien � voir ! Au Etats-Unis et au Canada, l�exploitation des gaz de schiste a r�v�l� toutes ses facettes. Contamination des nappes phr�atiques, contamination de l�air par des produits volatils canc�rig�ne et m�me l�taux, fuites de m�thane,� En Angleterre, une corr�lation a �t� �tablie entre l�usage de cette technique et l�apparition d�une activit� sismique (moyenne) l� o� il n�y en avait pas du tout ! L�exploitation des gaz de schiste implique la r�alisation de dizaines de milliers de puits. Nos sp�cialistes se gardent bien de faire un parall�le entre le nombre de forages qu�il faudra r�aliser pour assurer la rentabilit� de ce choix, et le nombre de forages r�alis�s en Alg�rie depuis les ann�es 1950. Ce rapport est de quel ordre ? Il faudra r�aliser mille fois plus de forages ? Dix mille fois plus, cinquante mille, cent mille fois plus ? Ce serait bien de la savoir. Le sous-sol saharien contient deux �l�ments qui s�ils rentrent en contact provoquent des cataclysmes : l�eau et le sel. Sur les dizaines de milliers de puits qu�il faudra creuser, quelle sera la probabilit� de reproduire la catastrophe du PKN32 ? L�Am�rique du Nord est riche en eaux de surface. Le risque pris sur les eaux souterraines, qui sont des eaux circulantes, est relativis� par la disponibilit� des eaux de surface. La ma�trise des techniques de recyclage et de traitement des eaux souill�es contribue � r�duire les risques de pollution. Dans notre Sud, les gigantesques quantit�s d�eau qui y sont entrepos�es sont fossiles, des eaux non renouvelables. Les eaux de surface dont nous disposons d�passent � peine la quantit� annuelle que nous pourrions pr�lever sur l�Albien, de l�ordre de 5 milliards de m�tres cubes annuels. Il est clair que dans le cas de l�Alg�rie, le risque n�est pas �encaissable�, il est un risque majeur !
Autarcie perfide
Comme si l�Alg�rie vivait dans une bulle coup�e du monde. Tout l�argumentaire d�velopp� est expurg� de toutes les donn�es des march�s �nerg�tiques mondiaux. Quelle y est notre place ? Quelles peuvent en �tre les �volutions pr�visibles ? Qu�avons-nous gagn� avec l�apparition de l�exploitation des gaz de schiste ? Financer notre �conomie par l�exportation des hydrocarbures. Telles seraient nos ambitions nationales pour l�horizon 2030 ou 2050 ? Quelle audace ! Mais m�me cette �ambition-l� n�est pas tenable. A cet horizon, il faut envisager que l�exportation de l�eau rapportera bien plus que celle des hydrocarbures ! Mais de quelle eau parlons-nous ? De celle que le gouvernement condamne � une pollution irr�versible ?


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