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C'est ma vie
Le repas d'adieu (1re partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 02 - 2018


Par Djillali Hadjebi
Une semaine après leur retour, alors que Selma et Sonia avaient encore la tête pleine de souvenirs et d'images de leur séjour niçois, un tragique événement que rien ne présageait allait bouleverser la vie de toute la petite famille.
Fadhéla et Rachid étaient certainement des parents comblés compte tenu des excellents résultats scolaires de leurs deux filles. Pour Selma et au vu de la très bonne moyenne obtenue à l'examen du probatoire, tout le monde s'attendait un peu à ce qu'elle obtienne avec brio son baccalauréat.
Cependant, pour sa jeune sœur Sonia, même si elle était connue pour être une bûcheuse comme pas deux, ses parents avaient quelques craintes dans la mesure où il s'agissait pour elle d'un important examen devant lui ouvrir les portes du secondaire. Aussi lorsque les résultats avaient été proclamés, leur crainte avait vite laissé place à une immense joie. Leur cadette venait de décrocher son BEPC avec un 17,50/20 de moyenne générale et une mention spéciale du jury.
Une dizaine de jours plus tard, les résultats de la deuxième partie du baccalauréat furent à leur tour proclamés, ce qui avait permis de confirmer tout le bien qu'attendaient les parents du travail de leur aînée. En effet, avec son 19/20 de moyenne générale cela convenait parfaitement à ses ambitions et ses projets, elle qui voulait aller très loin dans ses études supérieures. Lors de la remise des diplômes et des prix, organisée au niveau même du collège pour les lauréats du BEPC, Sonia avait reçu à titre de récompense pour son succès et tous les efforts fournis au cours de l'année deux beaux livres : la Guerre du feu de J. H. Rosny Aîné et les Trappeurs de l'Arkansas de Gustave Aimard.
Pour les nouveaux bacheliers, une grande réception en leur honneur fut organisée à l'hôtel de ville en présence des récipiendaires, de leurs professeurs, de leurs parents et de quelques grands fonctionnaires. Cérémonie au cours de laquelle Selma avait reçu des mains du premier magistrat de la ville de Bougie, entre autres cadeaux, un magnifique coffret renfermant une dizaine de livres parmi les meilleures œuvres sur la comédie humaine d'Honoré de Balzac.
Pour ne pas être en reste, dans la semaine qui avait suivi, les parents avaient convié à leur maison — les «Glycines»— une grande villa de style colonial, tous leurs proches et leurs amis pour fêter grandement les succès de leurs deux filles.
Si avec son baccalauréat Selma était consciente qu'elle entrait de plain-pied dans le monde des adultes avec tout ce que cela suppose comme conséquences, pour Sonia le chemin à parcourir était encore long mais la voie était toute tracée et qu'il lui suffisait de suivre les pas de sa grande sœur pour y arriver.
Au cours de la deuxième quinzaine de juillet, les deux jeunes filles furent envoyées à Nice chez leur tante Nabila, où elles avaient passé avec celle-ci et ses enfants d'inoubliables vacances.
Lors de leur séjour en France, Selma avait profité également pour visiter avec sa tante quelques grandes écoles de la région avant d'opter pour une université parisienne et déposer son dossier d'inscription.
A la fin du mois d'août, les deux filles rentrèrent au pays à bord d'une Caravelle, un moyen-courrier considéré à l'époque comme un fleuron en matière de transport aérien. A leur descente d'avion, dès qu'elles virent leur mère en compagnie de Zahia, leur employée de maison, venues les attendre à l'aéroport de Maison-Blanche, elles n'avaient pu s'empêcher de fondre en larmes tant leurs parents leur avaient manqué.
Cousine éloignée de leur père et orpheline, Zahia était à leur service depuis une quinzaine d'années, avait vu grandir les deux sœurs et était très proche d'elles avec cette inévitable complicité de jeunes filles où elles riaient de tout, de rien, se comprenant à demi-mot. Elle trouvait toujours les bonnes paroles pour les faire rire, le mot juste pour les consoler quand l'une d'elles avait quelque petit chagrin. N'étaient de vilaines cicatrices au visage dues à un grave accident de voiture où ses parents avaient perdu la vie, Zahia aurait pu être une femme très belle tant elle était aussi svelte que pleine de grâce.
Heureusement qu'elle compensait son handicap par une grande gentillesse, une agréable amabilité, ce qui leur faisait par moments oublier le côté rébarbatif de son visage. Avec le temps, elle finit même, non seulement par se rendre indispensable pour le quotidien de tous les habitants de la grande maison, mais aussi par faire partie intégrante de la famille. A trente ans, elle n'était pas encore mariée et désespérait de voir un jour quelqu'un venir demander sa main. Elle habitait en permanence aux «Glycines» et occupait un petit appartement dans une aile de la maison. Une semaine après leur retour, alors que les deux jeunes filles avaient encore la tête pleine de souvenirs et d'images de leur séjour niçois, un tragique événement que rien ne présageait allait bouleverser la vie de toute la petite famille. La triste nouvelle à laquelle personne ne s'attendait tomba comme un couperet ; Rachid, le mari, le père et le protecteur de toutes venait de perdre la vie dans un tragique accident de la circulation sur la route d'Alger. La nouvelle plongea Fadhéla, ses filles et Zahia dans une grande stupeur, un anéantissement si soudain qu'elles ne savaient pas par quoi commencer ni quoi faire.
Heureusement que les oncles des filles s'étaient chargés de toutes les formalités et de la récupération du corps de l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger où leur père avait été évacué en urgence. Fadhéla et Zahia partirent précipitamment à Tizi-Ouzou. Comme cela est de coutume, l'enterrement devait avoir lieu dès le lendemain, sur place, dans le carré familial, du grand cimetière de la ville. Pour leur permettre de voir une dernière fois leur défunt père et de participer à la veillée funèbre, Fadhéla avait chargé Zahia de repartir jusqu'à Bougie et de ramener Selma et Sonia.
Après trois longues journées et trois nuits à pleurer le défunt et à se recueillir sur sa tombe tous les matins à l'aube en compagnie des autres membres de sa famille, Fadhéla, Zahia et les deux sœurs revinrent aux «Glycines».
Durant la pénible semaine qui suivit et où elles se sentaient désemparées, la maison ne désemplissait pas alors que le téléphone n'arrêtait pas de sonner. De plus, si Fadhéla et Zahia avaient su faire face avec grand courage à cette terrible épreuve, Selma et Sonia, très proches de leur père, étaient inconsolables. Enfermées à longueur de journée dans leur chambre, elles étaient au bord de la dépression et ne voulaient voir personne, ce qui n'avait pas manqué d'ajouter au désarroi de leur mère.
Les proches et les amis de la famille, dès qu'ils apprenaient la triste nouvelle, accouraient aux «Glycines» pour présenter leurs condoléances et soutenir Fadhéla.
Comme ils venaient à toute heure de la journée cela avait pour effet, malgré leur compassion, de causer un certain dérangement alors que la famille était déjà bien éprouvée. Sur les conseils de Zahia, une personne bien avisée en toute chose, Fadhéla décida de réunir tous les amis et les proches autour d'un repas d'adieu. Elle ramena un carton de faire-part, son grand registre d'adresses, puis toutes s'étaient mises à la tâche, y compris Selma et Sonia, pour remplir les cartes et donner des coups de téléphone. Comme Rachid dirigeait depuis une quinzaine d'années l'usine familiale de transformation de liège située dans une proche banlieue de Bougie et qu'en plus il siégeait au Conseil municipal et à la Chambre de commerce, on pouvait dire qu'il était connu par pratiquement toutes les personnalités et les grandes familles de la ville et même au-delà. Il ne fallait donc oublier personne.
Les deux sœurs remplissaient les cartes avec application, même si à un moment donné Sonia fit part à Selma que leur ville devait être la plus cosmopolite de tout le pays vu l'étrange consonance de certains noms. Cette dernière qui ne s'attendait pas à une telle remarque la regarda d'abord avec étonnement, puis ne sachant quoi répondre, esquissa un sourire tout en hochant la tête en guise d'assentiment.


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