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� PROPOS DE L��TOILE JAUNE ET LE CROISSANT DE MOHAMMED A�SSAOUI
Quelques autres v�rit�s historiques
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 01 - 2013


Par Me Redouane Rahal
Voici un livre qui sort de l�ordinaire et qui r�concilie l�homme avec lui-m�me dans un monde agit� par l�intol�rance et la x�nophobie. C�est une enqu�te bien men�e par A�ssaoui Mohammed, journaliste de son �tat au Figaro litt�raire de Paris sur le sort des juifs sauv�s par la Mosqu�e de Paris et son recteur.
L�id�e centrale du livre est l�apport et la contribution efficace de Si Kaddour Benghabrit, alors recteur de la Mosqu�e de Paris pendant l�occupation de la France par l�Allemagne nazie de 1940 � 1944, dans la sauvegarde et la protection de juifs recherch�s par les polices de Vichy et de Berlin. Plus de 1732 ont �t� cach�s dans les caves de la mosqu�e en attendant leur �vacuation vers la zone fran�aise non occup�e ou vers l�Afrique du Nord. Profitant de son statut, SiKaddour Benghabrit a pris des risques en cachant provisoirement des juifs � l�int�rieur m�me de la mosqu�e ou en d�livrant des attestations reconnaissant � certains d�entre eux leur appartenance � l�Islam. Ce sont la biographie de Si Kaddour Benghabrit et l�origine de l��dification de la Mosqu�e de Paris qui font d�faut dans ce livre. Pr�sent� tant�t comme le fondateur de la mosqu�e tant�t comme ministre pl�nipotentataire honoraire du sultan du Maroc, alors sous protectorat de la France, Si Kaddour Benghabrit, tel que rapport� dans le livre, m�riterait d��tre mieux d�crit. C�est pourquoi, je tiens � apporter quelques indications qui compl�teraient le livre par la biographie de Si Kaddour et l�origine de l��dification de la Mosqu�e de Paris. En 1906, s�est tenue � Alg�siras dans la r�gion de Cadix en Espagne une conf�rence internationale sur le sort du Maroc convoit� par plusieurs pays europ�ens. A cette conf�rence, le Maroc �tait repr�sent� par le grand vizir du sultan Moulay Hafid, le Fquih Si Guebbas. A l�issue de la conf�rence, ce dernier fut invit� par les autorit�s coloniales fran�aises � visiter l�Alg�rie pour le sensibiliser sur les r�alisations qui y ont �t� accomplies depuis 1830. Le r�sultat de la conf�rence fut le partage par la suite du Maroc entre la France et l�Espagne. En visitant Alger et en particulier l�Institut sup�rieur des �tudes islamiques, qui formait le personnel des juridictions musulmanes, les professeurs d�arabe ou des interpr�tes pour les administrations alg�riennes, le fquih SiGuebbas, � la fin de son p�riple, en Alg�rie, demande aux autorit�s fran�aises de mettre � sa disposition des Alg�riens bilingues pour l�enseignement et l�administration ch�rifiens. C�est ainsi que toute une promotion de l�Institut sup�rieur des �tudes islamiques lui fut confi�. Parmi ces jeunes fonctionnaires d�tach�s se trouvaient SiKaddour Benghabrit, Si Ma�meri, Si Mohamed Khatib, Si Tedjini Ahmed, Si Abdelkader Bouzar, etc. Ces fonctionnaires ou leurs fils vont jouer un grand r�le dans l��volution du Maroc. Si Kaddour Benghabrit, en tant qu�interpr�te, �tait le lien entre le sultan et la R�sidence g�n�rale de FranceRabat, Si Ma�meri fut d�sign� comme pr�cepteur du futur Mohammed V, avant d��tre d�sign� � l�ind�pendance du Maroc en 1956 ministre de la Maison royale. Si Mohamed Khatib, p�re de Dr Abdelkrim Khatib, un des fondateurs de l�Arm�e de lib�ration du Maroc, avec Nadir Bouzar, fils de Abdelkader Bouzar, qui a n�goci� la reddition de l�Emir Abdelkrim Khatab en 1926 lors de la guerre du Rif. SiAhmed Tedjini fut le confident et l�ami de Mohammed V, p�re de Hachemi professeur � l�universit� d�Alger apr�s 1962. Si Kaddour Benghabrit est natif de Sidi-Bel- Abb�s vers 1880, de parents originaires de Tlemcen. D�abord fonctionnaire � la R�sidence g�n�rale de FranceRabat, il fut d�tach� comme interpr�te aupr�s d�abord du sultan Moulay Hafid, puis du sultan Moulay Youcef qui a remplac� ce dernier apr�s 1912. Durant la Premi�re Guerre mondiale de 1914-1918, des milliers d�Alg�riens furent mobilis�s et nombreux y furent tu�s sur les champs de bataille europ�ens, avec �galement des contingents de Marocains, de Tunisiens et de musulmans de l�Afrique noire. Le g�n�ral Lyautey, premier pr�sident g�n�ral de France au Maroc, a cumul� �galement la charge de ministre de la Guerre de la France de 1916-1917. C�est � l�issue de la guerre que le g�n�ral Lyautey a sugg�r� au gouvernement fran�ais l��dification d�une mosqu�e � Paris en hommage aux milliers de musulmans morts pour la France ; et que l�argent des Habous alg�riens pourrait servir largement � la r�alisation de cet �difice. La mairie de Paris accorda le terrain et Si Kaddour Benghabrit fut d�sign� comme co-pr�sident avec le g�n�ral Gouraud de la soci�t� charg�e de la construction de la mosqu�e, connue plus tard sous l�appellation de la Soci�t� des Habous et des Lieux Saints de l�Islam. Pendant la construction, la soci�t� devait faire face � des probl�mes de tr�sorerie pour l�ach�vement des travaux. C�est alors que Si Kaddour Benghabrit fait une tourn�e en Alg�rie aupr�s des ca�ds, aghas, cadis, chefs religieux et personnalit�s alg�riennes pour un soutien financier en faveur de la future mosqu�e de Paris. C�est gr�ce � cette tourn�e que fut achev�e cette derni�re et inaugur�e en 1926 en pr�sence du sultan Moulay Youcef du Maroc et de personnalit�s alg�riennes. A cette occasion, le sultan remit � titre personnel une contribution financi�re � la Soci�t� des Habous imitant en cela le bey de Tunis, qui avait visit� auparavant la mosqu�e alors en voie d�ach�vement et vers� une contribution. C�est pourquoi les statuts de la Soci�t� des Habous et des Lieux Saints de l�Islam furent toujours d�pos�s � la pr�fecture d�Alger avec un conseil d�administration constitu� de 6 voix pour l�Alg�rie, 1 pour le Maroc et pour la Tunisie et 2 pour les Fran�ais musulmans de France. C�est dans ces conditions que Si Kaddour Benghabrit, suspect� par la R�sidence g�n�rale de FranceRabat de trop influencer le sultan Moulay Youcef dans l�application stricte du trait� de protectorat, alors que les Fran�ais projetaient l�administration directe, fut �loign� du Maroc en le d�signant comme le premier recteur de la mosqu�e lors de son inauguration avec le titre pompeux aussi de minist�re pl�nipotentiaire honoraire du sultan � Paris. La plupart des imams �taient des Alg�riens comme Si Benchehida Mohamed et Si Mohamed Benzouaou... Donc, Si Kaddour n�a pas �t� le fondateur de la mosqu�e mais son gestionnaire de 1926 au 24 juin 1954, date de son d�c�s, et enterr� dans les jardins de ce lieu de culte. Mais durant la Deuxi�me Guerre mondiale, alors que Paris �tait occup� par les nazis de 1940 � 1944, Si Kaddour Benghabrit, usant de ses titres et fonctions, va jouer un grand r�le de soutien et de passeur, de juifs recherch�s, soit vers la zone non occup�e de la France soit vers l�Afrique du Nord. En agissant comme il l�a fait, Si Kaddour �tait m� par humanisme et r�alisme. Parmi les juifs sauv�s, certains t�moignent que 1732 personnes sont pass�es par les caves de la mosqu�e et deviennent apr�s la lib�ration de la France des artistes ou des journalistes de renom. Certains imams de la mosqu�e, alg�riens pour la plupart, furent arr�t�s durant la guerre, mais refusant de mettre en cause leur recteur, furent vite lib�r�s par la suite. C�est le m�rite de M. A�ssaoui, originaire d�Oran, qui a su mettre en valeur, par des t�moignages puis�s � la source, l�action b�n�fique de Si Kaddour Benghabrit et de ses adjoints envers les juifs de France, alors pourchass�s et traqu�s par les polices fran�aise et allemande, au service d�Hitler. Cela m�rite d��tre dit, �crit et diffus�, car le musulman, face � l�adversit�, est aussi compatissant que tout autre �tre humain. C�est dommage que ce livre n�a pas �t� analys� ou comment� par les m�dias fran�ais. Quoiqu�il en soit, M. A�ssaoui, sans �tre historien de profession, a fait �uvre de d�fricheur de faits historiques av�r�s mais rest�s m�connus ou occult�s parce que hors normes et ayant pour origine un grand r�sistant musulman alg�rien en la personne de Si Kaddour Benghabrit qui, par son action, quelque clandestine, rappelle la formule de Fran�ois de Salles : �Le bien fait peu de bruit et le bruit peu de bien.� C��tait un juste dans le sens donn� par la communaut� isra�lite pour tous ceux qui ont aid� ou prot�g� les juifs pers�cut�s durant la guerre de 1939 � 1944.


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