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SALAH MOUHOUBI, DOCTEUR EN ECONOMIE ET EN SCIENCES POLITIQUES :
«La décision d'effacer la dette a été prise dans une totale opacité»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 06 - 2013

En moins d'une semaine, l'Algérie annonçait officiellement l'effacement de la dette en faveur de pays arabes et africains. L'Irak et le Yémen en ont été bénéficiaires pour un montant de 500 millions de dollars au nom du «soutien de l'Algérie à l'endroit des peuples arabes en particulier, dans les situations qui nécessitent des actions de solidarité immédiates». Même action en faveur de quatorze pays africains pour un montant supérieur à 902 millions de dollars, qu'il détenait. Le Bénin, le Burkina-Faso, le Congo, l'Ethiopie, la Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Mali, le Mozambique, le Niger, Sao Tomé-et-Principe, le Sénégal, les Seychelles et la Tanzanie en ont bénéficié en signe «d'entraide dans le cadre de la solidarité africaine et illustre la volonté politique du gouvernement algérien d'assumer pleinement son engagement en faveur de la promotion économique et sociale du continent». Des mesures qui n'ont pas tardé à susciter des interrogations. Dans quel but l'Algérie, dont le premier argentier prône la prudence face aux risques d'extension de la crise mondiale, procède-t-elle à l'effacement des dettes ? N'aurait-il pas été plus judicieux de transformer ces dettes en investissements dans les pays concernés ? Autant de questions auxquelles répond Salah Mouhoubi, docteur en économie et en sciences politiques.
Le Soir d'Algérie : L'Algérie vient d'annoncer l'effacement de la dette de plusieurs pays africains et arabes. Quelle lecture faites-vous de cette décision ?
Salah Mouhoubi : Tout d'abord, il y a un sérieux problème puisqu'on a utilisé des deniers publics sans l'accord du Parlement. Le budget de l'Etat est normalement approuvé par le Parlement. Il est censé être sous son contrôle. Or, on vient d'effacer des dettes sans consulter les députés. C'est une manière peu démocratique d'user des deniers de l'Etat surtout que les sommes sont conséquentes. La décision a été prise dans une totale opacité. Il y a pourtant une opinion publique qui doit être tenue informée.
N'aurait-il pas été plus judicieux de convertir ces sommes en investissements dans les pays concernés ?
Ce n'est pas la première fois que l'Algérie le fait sans aucune contrepartie économique ou politique. On a le sentiment que l'Algérie copie ce que font d'autres pays. Le Brésil, par exemple, a effacé les dettes de pays africains pour un montant de 9 millions de dollars mais c'est un pays qui a des visées. Il a pour arrière-pensée de pénétrer le marché africain. Lorsque les grands pays effacent de la sorte des dettes, c'est toujours avec contrepartie. L'Algérie le fait cependant sans contrepartie alors qu'elle aurait pu convertir ces sommes en investissements.
Mais qu'est-ce que l'Algérie a à gagner en optant plutôt pour l'effacement de la dette ?
Sur le plan économique et politique, l'Algérie est complètement absente sur le continent africain. Nous n'avons plus aucun moyen de pression. Nous n'avons donc aucun avantage à tirer sans compter que nous avons le droit de nous poser des questions sur les pays qui en bénéficient. Il n'est pas question de venir en aide à des dictatures. Il aurait dû y avoir un débat parlementaire avant de prendre une telle décision. Il n'est quand même pas normal que le Parlement soit ainsi laissé à l'écart. On ne peut pas prétendre être un pays démocratique et écarter de la sorte le Parlement. Il aurait dû y avoir un débat parlementaire. C'est d'ailleurs édifiant puisque tous les sujets sont débattus au sein de l'APN sauf la politique étrangère.
C'est finalement une opération où l'Algérie est perdante...
C'est une opération qui n'a pas été réfléchie. L'Algérie peut avoir une stratégie africaine mais elle doit être réfléchie. Ce n'est que dans ce cadre que les dettes peuvent être effacées sans compter que l'Algérie n'est pas un pays riche. Il n'y a actuellement aucune politique africaine. L'Algérie se contente d'assister à quelques réunions mais ne pèse pas sur les affaires du continent. Elle ne le fait que lorsqu'elle est directement concernée, comme c'est le cas au Sahel.


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