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L'entretien de la semaine
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 07 - 2013


Leila Larbaoui, sociologue, au soirmagazine
«Le Ramadan est un fait social total»
Par Zaid Zoheir
A quelques jours du Ramadan, les Algériens, comme chaque année, se préparent à accueillir ce mois de jeûne avec engouement et parfois non sans appréhension. Dans cet entretien, Leïla Larbaoui nous apporte un éclairage sociologique sur les comportements des musulmans face à ce mois sacré.
w Soirmagazine : En tant que sociologue, comment interprétez-vous le rituel du jeûne pendant le mois de Ramadan ?
Leïla Larbaoui : Le Ramadan est un fait social total puisqu'il ne relève pas uniquement de l'ordre du spirituel, il représente également une thématique à la fois sociologique et anthropologique par excellence de par, d'une part, le côté rituel qu'il représente, et de l'autre, il permet d'observer la société dans ses diverses mutations, de constater le degré de son attachement aux préceptes de l'Islam.
On relève que c'est un mois qui a quand même ses spécificités. Parmi elles, on peut citer les veillées tardives, la folie de se remplir la panse, les montées brusques d'adrénaline, la solidarité conjoncturelle, la lecture coranique en public...
Quelle interprétation peut-on donner à ces phénomènes ?
Les pratiques attelées au mois du Ramadan peuvent être répertoriées en deux catégories bien distinctes quoique bien enchevêtrées, à savoir le spirituel et le sociétal, autrement dit le spirituel et le temporel.
Pour être plus explicite, le spirituel fait appel à un ensemble de comportements dont les veillées tardives pour la prière des tarawih et la prière du tahajud et la récitation du Saint Coran, alors que le sociétal a réinterprété ces comportements en considérant ces veillées comme moyen de loisirs, le jeûne qui se limite à une boulimie, la patience qui devient impatience et donne lieu à des scènes de batailles rangées et barbares ; ceci nous mène à une conclusion bien funeste : celle de constater que notre société brille par le génie du détournement et du désenchantement s'éloignant de plus en plus de l'esprit des choses et se contentant dans les faits d'un simulacre ou d'un faux-semblant.

Pour les adeptes de la paresse, Ramadhan c'est aussi les sorties prématurées du boulot, les retards chroniques, la somnolence bureaucratique... Ne devrait-on pas de ce fait décréter le Ramadhan mois chômé et payé ?
C'est ce que je m'efforçais de dire, c'est quand un bon esprit devient malfaisant ou maléfique par le biais d'une mauvaise alchimie qui réduit toute pratique jusqu'à la rendre insignifiante.
Autrement dit, la place aux antipodes de sa quintessence sans que les gens s'indignent ou se révoltent est le sens même du nihilisme, appliquant la maxime «ne rien faire», ou, mieux encore, «laisser faire, laisser passer», et c'est malheureusement un signe avant-coureur de la désarticulation, voire la désintégration sociale, quand le vivre ensemble se limite à une juxtaposition de corps, où l'égocentrisme est le maître-mot.
Il y a aussi le fait que les préparatifs y afférents sont entrepris des semaines à l'avance. S'agit-il d'une tradition ancrée que l'on ne veut en aucun cas rater ou d'une appréhension de manquer de vivres et de ne pas manger jusqu'à satiété ?
Les préparatifs relatifs à ce mois sont séculaires dans notre société et demeurent l'apanage des femmes qui, on le sait, sont le principal acteur durant ce mois. La coutume fait qu'elles devancent les évènements par la préparation de denrées alimentaires, à titre d'exemple le frik pour la chorba, où il est toujours de mise, exclusivement en régions rurales où les femmes veillent personnellement à sa fabrication pour usage privé, ou pour une éventuelle mise en vente, tout en conservant le moulin traditionnel à base de pierre qui a accusé un net recul devant nos machines à moudre électriques, ainsi que le grand ménage général et méticuleux, parfois même le ré-ameublement de la maison, etc.
Durant ce mois, des gens ont «les yeux plus grands que le ventre». Comment l'expliquez-vous ?
Malheureusement, la logique n'a plus droit de cité parmi nous.Et pour cause, le mois du jeûne, qui devrait être un mois de piété et d'austérité, est devenu par magie mois des goinfres, des goulus et consorts. L'occasion de se remplir les mannes aux dépens des consommateurs qui, par manque de culture de consommation, épuisent tout.
Et ne sont jamais rassasiés.
Un dernier mot sur le Ramadan ?
J'ai l'impression que nous avons impérativement besoin d'une révolution spirituelle qui nous rapproche des véritables valeurs de notre religion, qui nous permette de rejeter la fausse dévotion, et renouer avec son esprit réel et profond, d'où la nécessité d'un renouveau du discours religieux, porté par des gens savants et éclairés, au fait de la réalité du monde moderne, capables de démêler l'enchevêtrement complexe que nous impose la modernité et notre citoyenneté planétaire, pour que le Ramadan soit une occasion pour chaque individu de revoir son parcours terrestre, le remette en cause pour tirer les enseignements qu'il faut, et renouer avec l'essence même des choses.


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