Le présumé coupable de l'assassinat de l'enseignant universitaire Ahmed Kerrroumi a comparu hier, devant le tribunal criminel d'Oran, pour répondre du chef d'accusation d'assassinat avec préméditation et de vol. Mais au final, sa comparution a été renvoyée par le président de la cour à la prochaine session, suite au retrait de la défense, qui s'est vu refuser son exigence de réexaminer le dossier du présumé assassin et cela notamment par la tenue d'une contre-expertise, ainsi que la présence de médecins légistes. Hier matin, sur les 93 témoins qui devaient être présents, plus d'une soixantaine étaient absents. Aussi, c'est le présumé assassin en personne qui a demandé le report de son procès, chose qui a été acceptée par le président de la cour. Selon l'avocat de la défense, maître Medjouba Abdelaziz, «le président a décidé de juger l'accusé en se contentant de ce qu'il y a dans les rapports, sans prendre en considération les débats contradictoires, ce que nous considérons comme une atteinte grave aux droits de la défense, et à la tenue d'un procès équitable». Et d'ajouter : «Notre client a attendu 29 mois pour qu'il soit jugé, non pas pour avoir un procès expéditif, mais pour lui assurer au contraire toutes les garanties reconnues aux droits de la défense.» Il faut savoir que, de prime abord, le président de la cour a considéré le retrait de la défense comme étant un moyen dilatoire, mais au final, il a fini par accéder à cette demande. Pour rappel, le professeur Ahmed Kerroumi, militant du MDS et membre de la CNCD à Oran, avait disparu le 19 avril 2011, et quatre jours plus tard, il était retrouvé mort au siège même du parti du MDS. Sa mort a mis en émoi l'ensemble de la communauté universitaire, mais aussi des militants des droits de l'Homme. Aujourd'hui, sa famille et ses amis ne réclament qu'une chose : que toute la vérité, rien que la vérité, soit établie sur son assassinat.
