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Lettre de province
Vraie traque ou diversion ? Un scénario signé le «clan» ?
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 08 - 2013


Par Boubakeur Hamidechi
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Il a choisi de riposter par le canal des interviews. Comme, l'on devait s'y attendre, il a opté pour la dénégation systématique. Une stratégie de défense que connaissent aussi bien les fins limiers que la magistrature, lorsqu'elle instruit. Mais dans cette autodéfense à tous crins, il y a quand même quelques lambeaux de phrases qui font «tilt» comme disent les jeunes. «Je dirais tout (...) à une justice à condition qu'elle soit équitable», laisse-t-il entendre ici et là. Et même, selon les comptes rendus de certains confrères, il aurait fait comprendre à ce propos que c'est seulement à cette «condition» (sous-entendu, celle dont il sera le seul à apprécier la sincérité) qu'il se «rendra à Alger». Voilà qui, sans être clair, est quand même significatif. Et les Algériens devront, d'ores et déjà, transformer leur impatiente curiosité en patience vaine. Chakib Khelil ne souhaite pas revoir le soleil d'Alger de sitôt. Tout comme Abdelmoumen Khalifa, lui aussi, s'est fait la malle ! C'est que les tribunaux de ce pays exècrent, plus que tout, les «balances» de haut calibre.
Aussi loin que le suspect souhaite poser ses valises et promet de ne se consacrer qu'à la sage fructification de son nouveau patrimoine, la justice ne verrait alors aucune raison à ce qu'il quitte un territoire, sentant le soufre. D'ailleurs, l'illustrissime Procureur général, que l'on a délégué pour la mise en scène de la traque, n'a-t-il pas été actionné d'en haut que 145 jours après qu'il ait eu le loisir de prendre et l'avion et congé de sa famille, — c'était bien le 20 mars... ! Il est vrai que depuis toujours, les justices indigènes n'ont que la diligence qui leur est prescrite par les tutelles politiques. Comme pour la razzia financière de Khalifa, qui n'a jamais été sérieusement jugée, celle de l'enrichissement du clan du président dont le suspect était la tête chercheuse passera à son tour à la trappe. Plus tard, tout ce pillage se diluera dans l'alibi de la «raison d'Etat». Cette commodité du jargon politique qui permet d'escamoter les scandales des puissants. C'est que les républiques et plus généralement les nations dont les dirigeants sont cycliquement rattrapés par ce genre d'écart, sont inévitablement poussées à abuser de libéralités au profit de toutes les institutions de l'Etat afin d'acheter leur silence. Même si cette assertion doit paraître hasardeuse et même injuste, parce qu'elle généralise à l'excès, ne suffit-il pas de «mesurer» l'expectative et la torpeur des institutions alors que le raz-de-marrée du banditisme institutionnalisé est en train de saper les fondements du pays ? Qui peut apporter la preuve du contraire au moment ou l'Algérie ne cesse de vaciller alors que l'omerta a affecté comme une épidémie, la totalité des responsables en poste ? L'image du pays, au présent, est effectivement désastreuse. Avec un président – parrain dont l'invalidité lui impose une invisibilité publique mais aussi de très hauts dignitaires, toutes institutions confondues, qui se vautrent dans un mutisme de connivence, l'Etat n'est-il pas menacé, désormais, dans sa propre pérennité ? Alors que des développements scandaleux relatifs à la corruption altèrent de jour en jour sa crédibilité et que les plus puissants parmi ses caciques sont nommément cités, comme de vulgaires escrocs, par les justices étrangères, comment donc ne pas s'étonner que nul n'a estimé, durant plus de 100 jours, qu'il y avait quelques devoirs moraux à stopper la grande dérive institutionnelle ? Et notamment changer l'image du pays, qualifié hors de nos frontières, par des sobriquets dégradants.
Quand bien même l'hypothèse comporte sa part d'amalgame, l'explication populaire, celle qui est la plus couramment entendue dans les discussions, tient en une sentence ironique «mais comment peut-on parler la bouche pleine ?».
La vox populi exagère-t-elle ? A peine, du moment qu'aucun des procès de corruption n'a abouti à l'interpellation du sommet de la pyramide et qu'elle le constate à ses dépens n'est-elle pas en droit de douter de la probité des dirigeants ? L'ampleur de la dérive éthique de nombreux ministres et hauts cadres de l'Etat (walis et P-DG), s'étant notamment transformée en véritable gangrène au tournant de l'an 2000, ne doit-elle pas également mériter quelques explications. Et la principale tient, techniquement, au retour de la prospérité financière de l'Etat (pétrole). La politique ou plutôt la conception de son pouvoir du président élu en 1999 fera le reste... Et c'est à ce moment-là que Chakib Khelil entre en scène. Promu indiscutable homme de la grande cagnotte du pays, il avait sa confiance. Il est vrai que leur connivence est ancienne et, qu'il va sans dire, que cette entente allait générer de nombreux «projets». Au leader, l'ambition politique insatiable et au second, les techniques de la logistique financière destinée à acheter les appuis et créer des réseaux de campagne présidentielle ! Récupérer au passage quelques dîmes du pétrole, n'était-il pas le moyen le plus simple et le moins compromettant ? Sauf quand le chef de l'Etat eut imposé sa notoriété et acquis une plus grande surface politique que les choses commencèrent à se compliquer. L'obsession de sa perpétuité au pouvoir démultiplia ses exigences qu'il fallait non seulement satisfaire mais également récompenser les courtisans qui devinrent plus nombreux.
L'homme du pétrole fera, certes, le nécessaire pour lui aussi, mais par contre, il n'oublia aucun membre du «clan» élargi dont il avait, lui-même, divulgué, à travers un malheureux lapsus, les solides liens qui le cimentent. C'était en décembre 2009, quelques mois à peine avant sa disgrâce. Et c'est pourquoi ce ressentiment, caché durant 30 mois, est remonté, cette fois-ci à la surface de ses récents propos. «Pourquoi veut-on m'impliquer ?» s'interroge-t-il. Puis, plus loin, il se fend d'une coquetterie, soulignant à la fois sa compétence et pour justifier uniquement sa relation de subalterne de Bouteflika. A ce propos, il laissera tomber cette phrase très significative : «Peut être, que j'étais le plus dynamique de mes collègues du gouvernement»...
L'intermédiaire qui, par conséquent, aurait fait la fortune des gens du clan ne veut justement pas être sacrifié sur l'autel de l'omerta. Il a promis de tout dire à la justice algérienne et cela, non pas en guise de semi-repentance mais bel et bien comme un rappel à l'ordre destiné à ceux qui, dans un premier temps, ont lancé la meute à ses trousses bien qu'ils sachent que cette opération n'ira pas au-delà des effets d'annonce. En clair, il n'est pas exclu que le dossier de Chakib ait été déjà enterré avant même son examen. «Beaucoup de bruit pour rien», comme dirait le dramaturge...


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