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KIOSQUE ARABE
A quoi r�vent Bush et Karadhawi ? Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 11 - 2004

Il y a des bavures providentielles. Celle commise par ce soldat am�ricain achevant un bless� � Falloujah est arriv�e � point nomm� pour en effacer une autre, celle de l'assassinat d'une femme. La cha�ne qatarie Al-Jazira n'a pas diffus� la vid�o de l'ex�cution de Margaret Hassan, pour ne pas choquer ses t�l�spectateurs. Pourtant ces derniers ont �t� sevr�s d'images de l'ex�cuteur US de Falloujah. C'est � croire que ceux qui regardent Al-Jazira ne tressaillent que devant la mort de leurs ennemis.
Margaret Hassan, citoyenne irlandaise et britannique, �pouse d'un Irakien, vivait depuis trente ans en Irak. Elle n'avait rien d'un ennemi, ses ge�liers le savaient mais ils affectionnent la logique du loup face � l'agneau. Elle n'est pas arriv�e dans les bagages de la coalition am�ricano-britannique. Bien avant la prise de Baghdad, elle venait en aide aux enfants irakiens affam�s par l'embargo international. Humaniste et se consacrant � l'action humanitaire, Margaret aimait l'Irak. Les Irakiens le lui rendaient bien. Ceux qui utilisent l'Irak comme champ de bataille, y compris contre les Irakiens eux-m�mes, n'ont eu aucun �tat d'�me. Ils n'ont pas �cout� les supplications des familles et encore moins les appels des d�sh�rit�s qu'elle �tait venue secourir. Ils ont froidement assassin� leur otage. Ils savent, pourtant, ces kidnappeurs que ce ne sont pas quelques Britanniques ou Am�ricains d�capit�s qui vont persuader les occupants de rentrer chez eux. Mais tout est bon quand on se sp�cialise dans le meurtre rituel, celui qu'on justifie par quelques versets ou hadiths appropri�s. Dans ce domaine, les usines sont en pleine phase de surproduction. Une dizaine de jours avant l'horrible crime, de pseudoul�mas saoudiens ont apport� un soutien suppl�mentaire aux ravisseurs. S'inscrivant � contre-courant de ce qui se d�roule actuellement en Arabie saoudite, vingt-six th�ologiens ont appel� les Irakiens � r�sister � l'occupation �trang�re. En apparence, il n'y a l� rien de bien nouveau mais � lire le texte sign� par les "Vingt-Six", on s'aper�oit qu'il contient la condamnation � mort de Margaret Hassan. Certes, on n'y trouve pas d'appel pr�cis au kidnapping et au meurtre d'�trangers mais le permis de tuer est implicite. Partant du fait que tout ce qui n'est pas formellement interdit est donc permis, les va-t-en-guerre saoudiens ont dit aux r�sistants : "Evitez de vous en prendre aux ressortissants des pays non engag�s dans la coalition". Ce qui veut dire en clair qu'il y a b�n�diction totale, pl�nipotentiaire et permanente aux attaques contre tous les civils �trangers. S'ils sont ressortissants des pays de la coalition, ils constituent la cible parfaite, sinon, ils pourront �tre assimil�s � des collaborateurs. C'est le cas des Irakiens qui s'engagent dans les forces de police ou dans l'arm�e pour �chapper au ch�mage. Quant aux civils irakiens non impliqu�s directement dans le conflit, il est recommand� de ne pas s'en prendre � eux. Cependant, la recommandation est superf�tatoire, les civils irakiens constituant l'�crasante majorit� des victimes d'explosions et autres mitraillages. Les autorit�s du royaume wahhabite ne s'inqui�tent pas outre mesure de cette initiative. "Les Vingt-Six ne repr�sentent qu'euxm�mes", disent-elles. En revanche, ceux des Saoudiens engag�s dans le mouvement de r�formes en cours se disent surtout inquiets des r�percussions de l'appel des "Vingt-Six" sur la jeunesse saoudienne. Celle-ci pourrait l'interpr�ter comme une invitation � s'engager dans le "djihad" en Irak puisqu'il est �tabli que ce pays est terre de "djihad". La sentence est d�sormais confirm�e par d�cret rev�tu du sceau du divin par une poign�e d'industriels de la "fetwa". Participer � la guerre contre les Etats-Unis en Irak est un devoir pour tous les musulmans, proclame la derni�re œuvre des nouveaux ma�tres du wahhabisme. Ces derniers se sont constitu�s en multinationale baptis�e "Union mondiale des ul�mas musulmans" (Hum!). Comme les gens de la "Caverne" (Coran, Sourate XVIII), Dieu seul conna�t leur nombre mais ils ont des relais dans les m�dias. Comme il fallait s'y attendre, le "Cheikh" qatari Karadzic est du nombre. Mais comme il pense �tre le pr�curseur du "djihad" en Irak, il a affirm� sur les �crans d'Al-Jazira que la situation n'exigeait pas un nouvel �dit puisque le d�cret Karadhawi r�pondait � toutes les questions. Un exemple : vous �tes un "r�sistant" de la Qa�da r�cemment �migr� en Irak et vous d�tenez deux journalistes fran�ais. Vous n'�tes pas oblig�s de les tuer puisque le p�re confesseur de Al-Jazira vous a ordonn�s d'occire seulement des Am�ricains, et des Britanniques � la rigueur. Mais comme vous avez affaire � des otages chr�tiens, vous n'�tes pas contraints de les lib�rer. Karadhawi a d�velopp� en long, en large et en travers les principes de la "ghanima" ou ran�on en p�riode de croisade. Certains n'h�sitent pas � voir en lui le principal inspirateur des groupes terroristes islamistes. Des penseurs la�ques et lib�raux arabes pensent m�me que dans le contexte actuel, Karadhawi est plus dangereux que Ben Laden. "Ce dernier se terre chez les tribus pakistanaises en attendant que celles-ci le trahissent lorsqu'il n'aura plus d'argent. Karadhawi, lui, continue � dispenser ses dangereuses "fetwas" et ses id�es d�vastatrices par le biais de sa t�l� Al-Jazira, estime le penseur et universitaire kowe�tien Ahmed Baghdadi. Or, note-t-il, ses �dits et ses arr�ts ont une influence certaine chez les musulmans qui ob�issent aveugl�ment aux th�ologiens par atavisme et sans r�fl�chir ni discuter. N'oublions pas, dit-il, que le penseur �gyptien Farag Fawda a �t� assassin� par un ignorant simplement parce que Karadhawi l'avait trait� publiquement d'apostat". C'est sans doute pour parer � ce danger qu'un grand nombre d'intellectuels arabes a adress� aux Nations unies une p�tition pour que les �diteurs de "fetwas" incitant au terrorisme soient poursuivis de la m�me mani�re que les auteurs d'actes terroristes. Ce sont eux qui utilisent le mensonge et prof�rent les pires idioties pour justifier les actes les plus r�pr�hensibles. Ils vous disent, par exemple, et vous les croyez na�fs que vous �tes, que ce ne sont pas des Arabes qui ont d�truit les tours jumelles du World Trade Center mais le Mossad. Ce qui a servi de pr�texte aux Etats- Unis pour d�clencher leur guerre contre l'Islam et contre les musulmans. C'est loin d'�tre aussi absurde qu'il n'y para�t. Bush est un int�griste chr�tien qui r�ve de d�truire les valeurs culturelles et religieuses du monde arabe et de leur substituer ses propres r�f�rences. Karadhawi caresse le m�me r�ve mais en sens inverse. Il pense que l'Occident est le r�ceptacle id�al de son Islam rigoriste lorsque tous les musulmans actuels auront disparu par extermination mutuelle. La diff�rence entre Bush et Karadhawi est affaire de moyens. Le plateau de t�l� Al-Jazira n'est pas le Pentagone et Khadidja Benguenna n'est pas Condoleezza Rice. C'est pourquoi Bush envoie des "Marines" en Irak et que Karadhawi y exp�die des "fetwas". Et comme ces derni�res sont d'une impr�cision mortelle, il faudra toujours tuer de plus en plus d'Irakiens pour pouvoir abattre quelques "Marines". Toujours sceptiques ? Alors, revoyez les derniers bilans des attentats !

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