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INTERROGER L'HISTOIRE POUR MIEUX PROJETER L'AVENIR
«Refaire de la Sécurité sociale un objet politique»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 04 - 2014

Dans La Sécurité sociale. Une institution de la démocratie, la sociologue française Colette Becre trace sept décennies d'une belle idée et des difficultés à la mettre en œuvre, de quoi mettre en perspective les discours tenus habituellement sur la «crise de la Sécu». La loi française de 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes, en vigueur aussi en Algérie, mais très peu appliquée aux Algériens, puis celle de 1928 sur les assurances sociales sont mises en place parce qu'on se rend compte que la liberté proclamée en 1789 (la Révolution française) est illusoire, vide de sens pour une grande partie de la population, en particulier pour le monde du travail. «Au moment même où le salarié est souverain dans l'ordre politique, il est, dans l'ordre économique, réduit à une sorte de servage», dit le leader socialiste Jaurès en 1893. La permanence de ce qu'on a appelé «la question sociale» tout au long du XIXe siècle était bien la traduction de cet échec de la philosophie libérale. En 1945, après le basculement de la Seconde Guerre mondiale, on cherche justement un nouveau cours démocratique ; il y a un consensus entre les grandes familles politiques pour penser un autre type de société. C'est le triomphe de l'«idée socialiste », comme disent les contemporains. La naissance de la Sécurité sociale ne se comprend qu'en référence à cette ambition d'organiser une société sur des bases justes et solidaires, qui permettent aux citoyens d'exercer vraiment leur liberté. La Sécurité sociale est, en cela, proche d'une institution comme l'école : elle est pensée pour affranchir les individus des déterminismes. Il ne s'agit donc plus seulement de protéger le monde du travail, mais la société entière.
Droit du travailleur ou droit de l'homme ?
Pierre Laroque (1907-1997), son fondateur, disait que la Sécurité sociale signifiait la sécurité «dans la société et par la société ». Toujours selon l'auteure Colette Brece, on pense toujours la crise liée aux transformations du marché de l'emploi, à la suite des chocs pétroliers et du vieillissement de la population. Mais ces deux transformations n'auraient pas eu les mêmes conséquences sans des causes endogènes. Elles trouvent leurs racines dans les ambiguïtés de 1945. Au moment de sa mise en place, le projet rencontre des oppositions et des résistances extraordinaires. Des groupes professionnels, comme les cadres, les cheminots, les agriculteurs... veulent garder leur autonomie. Le projet d'unification bute sur leur résistance. Par ailleurs, le patronat a, peu ou prou, toujours la même stratégie : faire en sorte que la Sécurité sociale (qu'il était bien obligé d'accepter en 1945, n'étant pas en position de force) soit vidée de la dimension politique et démocratique que portaient ses fondateurs, et rabattue sur une assurance pour les travailleurs. Ainsi le ver est dans le fruit : les chocs extérieurs ne viendront qu'amplifier des faiblesses qui étaient présentes dès le commencement. En particulier, n'est jamais résolue la question de la nature du droit à la protection : droit du travailleur ou droit de l'homme ? De même, son statut hybride, service public et institution autonome, sera source de problèmes infinis. Et peu à peu l'Etat perd la maîtrise politique du système. On réduira ensuite toujours davantage les prestations du régime général pour conférer une part accrue de responsabilité et d'initiative aux individus. C'est l'échec de la vision de la Sécurité sociale comme vecteur de la solidarité nationale.
L'Etat garant
Selon l'auteure, il faudrait refaire de la Sécurité sociale un objet politique : comment articuler liberté et sécurité sociale ? On ne peut pas penser une démocratie sans une vraie protection. C'est moins une histoire de la Sécurité sociale qu'elle propose qu'une histoire des idées qui, de sa création à aujourd'hui, ont présidé à son destin. Selon elle, en 1945, la transformation politique ne se réduit pas à l'explosion du droit du travail et de la protection sociale. Elle réside dans le fait qu'il revient dorénavant à l'Etat d'être le moteur de la construction collective de la société, «le garant de la préservation par l'homme de sa propre maîtrise». Mais ces idées, portées par les fondateurs de la Sécurité sociale, rencontreront des résistances qui expliquent en partie, selon l'auteur, la faiblesse de l'institution devant les remises en cause dont elle est l'objet. Surtout, en abandonnant le désir que la «Sécu» soit un vecteur de solidarité, notre démocratie perdrait les moyens de redonner une véritable substance aux droits de l'homme dont elle se réclame.


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