Le ministre de la Jeunesse ne prévoit pas de réinstaller le Conseil supérieur de la jeunesse. Abdelkader Khomri, qui présentait, hier, le programme d'action de son département, estime que l'instance créée sous Liamine Zeroual était «trop politique». Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Mettre en œuvre une stratégie pour les jeunes mais sans les jeunes. C'est ce qui ressort du plan d'action présenté, hier, par le ministre de la Jeunesse lors d'une conférence animée à Djenane El-Mithak. Ce programme s'articule autour d'une série de rencontres réservées aux experts : la Concertation nationale sur la jeunesse, la Conférence économique et sociale de la jeunesse, la conférence «Culture et jeunesse», les Assises nationales du mouvement associatif de la jeunesse, le colloque «Jeunesse et loisirs», la conférence «les TIC et la Jeunesse», le symposium «Protection de la jeunesse» et les Assises nationale de la jeunesse issue de l'immigration. Selon Khomri, ces rencontres qui se dérouleront au cours des prochains mois visent «à organiser et faciliter l'écoute des jeunes». Pourtant, il aurait été plus judicieux de reproduire le concept de Conseil supérieur de la jeunesse qui avait été institué durant les années 90. Cette instance avait l'avantage de rassembler le mouvement associatif activant dans ce secteur et les représentants de toutes les institutions de l'Etat. Il est important de rappeler que la création de l'Ansej ou encore l'amnistie accordée en 1999 aux récalcitrants du Service nationale sont des dossiers initiés et adoptés par les commissions du CSJ. Jugé comme étant trop indépendant, le Conseil supérieur de la jeunesse avait été dissous par Abdelaziz Bouteflika en mai 2000, lors de la première réunion des cadres de la Nation. Et son retour n'est certainement pas pour demain. «Nous ne voulons pas d'un Conseil trop politique. J'ai participé à la création de celui qui existait par le passé, mais il y avait trop de tiraillements entre les différentes tendances politiques et cela avait provoqué des blocages», a insisté Abdelkader Khomri. Toutefois, le ministre prévoit la création d'un Conseil. Celui-ci aura pour dénomination : Conseil national d'évaluation et d'aide à la prise de décision. «Tous les Etats démocratiques disposent de système d'aide à la décision. Ce Conseil sera composé d'experts et de spécialistes et fonctionnera comme le Conseil national économique et social (Cnes). Il pourra être saisi sur différentes questions par le Premier ministre, les membres du gouvernement ou par des associations», a souligné le ministre.