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L'entretien de la semaine
Madame Djoudi S., psychologue clinicienne du secteur public à Guelma, au soirmagazine : «J'estime que nous assistons à une levée progressive du tabou autour de ce domaine. Ce qui nous rend opti
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 01 - 2015

Selon les spécialistes, la psychologie est une spécialité jeune à cause d'un retard enregistré dans la délimitation de son champ d'action. Elle est définie comme la science des comportements individuels ou de groupes. Malgré les différences frappantes, aujourd'hui, il y a une grande confusion entre les fonctions et les rôles des psychologues, psychiatres, et même entre celles des psychothérapeutes et des psychanalystes. Nombreux sont ceux qui font toujours cet amalgame. Pour mieux comprendre cela, l'équipe du Soirmagazine a posé quelques questions à Mme Djoudi S., l'une des plus anciennes psychologues cliniciennes du secteur public à Guelma.
Soirmagazine : pouvez- vous nous déterminer la fonction d'un psychologue ?
Mme Djoudi S. : C'est une question très pertinente, surtout que les gens font le plus souvent l'amalgame entre la psychologie, la psychiatrie et la psychothérapie. Donc je saisis cette occasion pour faire la part des choses et bien sûr apporter des éclaircissements. La psychologie réunit deux grands chapitres, la psychologie expérimentale qui inclut les troubles du langage, de la mémoire, de l'attention et de la perception, et la psychologie sociale qui étudie les comportements des individus et des groupes. C'est une spécialité qui consiste à prendre en charge des personnes présentant des troubles psychologiques, en ayant recours à des techniques particulières, entre autres la psychanalyse. Mais elle est basée beaucoup plus sur l'écoute du patient, une étape primordiale qui oriente le clinicien vers un diagnostic précis. Ainsi, on saura mieux s'il convient de prendre en charge le patient ou bien l'orienter en psychiatrie. Je dirais donc que le psychologue travaille ou bien doit travailler en étroite collaboration avec le psychiatre. Mais cela demande beaucoup de patience de part et d'autre par l'engagement du clinicien à aller jusqu' au bout de la conduite préconisée à tenir et celui du patient à être discipliné et à suivre régulièrement son programme de traitement.
Et la psychiatrie ?
On s'occupe tous de la santé mentale des citoyens, mais le psychiatre est le seul praticien habilité à poser un diagnostic et préconiser un traitement dans tous ses volets, biologique, psychologique et social. Ce qui fait la différence avec les autres acteurs : le médecin généraliste, le psychologue et les paramédicaux, qui font partie intégrante de la chaîne, puisqu'ils contribuent à la prise en charge en orientant si nécessaire les patients en psychiatrie. Mais il ne faut pas oublier le psychothérapeute qui peut être un professionnel de la médecine douce habilité à traiter des troubles psychiques ou somatiques, mais qu'il peut être aussi un psychologue ou un psychiatre.
Comment évolue le secteur de la psychologie dans notre société ?
L'objectif d'une prise en charge en psychologie est l'apport aux personnes en difficulté des meilleures assistances possibles en matière de troubles psychologiques. Nous recevons régulièrement des patients, notamment des jeunes scolarisés, à qui nous apportons les dernières avancées en matière de diagnostic et de prise en charge. Cette volonté de perfection se traduit par ailleurs par la participation à toute opportunité en matière de formation continue. Ces dernières années, cette spécialité a connu une importante évolution qui a permis l'introduction de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques.
La plupart des psychologues cliniciens exerçant notamment en milieu scolaire ont acquis une compétence plus particulière dans le domaine du trouble du comportement. Cela se traduit sur le terrain par un flux de plus en plus important de patients vers les cabinets de consultations de psychologie, notamment ceux exerçant dans les unités de dépistage et de suivi de la santé scolaire. J'estime que nous assistons à une levée progressive du tabou autour de ce domaine. Ce qui nous rend optimistes.
Quels sont les motifs de consultation?
Dans ce domaine, il existe une règle universelle, on n'est pas toujours obligé de voir un psy, mais il n'est pas nécessaire d'être psychopathe pour le consulter.
Les motifs diffèrent d'un sujet à l'autre, cela dépend d'une multitude de facteurs, l'âge, la situation socio-professionnelle, le sexe..., mais en général, le sujet décrit un malaise, des insomnies ou des crises d'angoisse persistantes. Mais la prise de décision pour la rencontre patient-psy constitue le problème majeur, elle s'élabore difficilement surtout chez les personnes qui ne sont pas familières avec ce domaine. C'est vrai, il n'est pas facile d'exprimer ses pensées les plus intimes devant n'importe qui, mais l'idée de voir un psy se concrétise quand l'entourage s'avère incapable de soulager le mal-être du patient, en lui prononçant à chaque fois les mêmes propos, comme "ça va passer"... qui, à la longue, deviennent aussi inefficaces qu'énervants. A ce moment-là, l'envie de voir un spécialiste se fait sentir, surtout si la situation se complique davantage.
Le sujet est envahi par une série de questions sans réponse, des troubles du comportement et des blocages, allant jusqu'aux troubles physiologiques. Enfin le patient présentera une sémiologie typique d'une personne qui a besoin de se comprendre et d'être écoutée, d'où le rôle d'un psychologue. Je pense que c'est l'essentiel dans les motifs de consultations.
Justement, à propos de la levée du tabou, quels conseils donneriez-vous ?
Dans certains milieux de notre société, voir un psy retentit forcément sur l'intimité de l'individu, surtout quand il s'agit d'un adulte, car chez les enfants, le rôle des parents est très important. Cela peut engendrer un problème social, non seulement pour l'intéressé, mais aussi pour ses proches. Les choses se compliquent davantage notamment pour les personnes en couple, tout en reconnaissant que ces dernières années la psychologie évolue dans le bon sens. Il suffit de savoir gérer ces situations. Il est quasiment toujours possible de remédier aux troubles psychologiques, à condition d'oser se faire aider quand le besoin s'en fait sentir. Surtout quand des symptômes persistent et on ne trouve personne pour en parler ou plutôt on ne veut pas parler à n'importe qui.
Dans l'ensemble, l'évolution des troubles psychologiques pris en charge régulièrement est très favorable, il y a beaucoup de patients qui ont vu leur lien renforcé avec l'entourage après le traitement, surtout quand il y a un esprit d'aide et de solidarité.
Le conseil que je donne toujours à mes patients c'est celui de reconnaître ses dysfonctionnements psychologiques personnels et, en particulier, les changements de comportements, c'est le facteur principal qui nous encourage à consulter un psy.
Quelles sont les démarches à suivre ?
La prise en charge dépend de la présentation de la situation, des symptômes et de leur évolution. Elle peut exceptionnellement inclure en dernier recours une orientation en psychiatrie. Le pronostic est variable et dépend de la fréquence et de la date du début des signes et de la présence d'affections organiques associées. Mais généralement, les troubles psychologiques se manifestent par une détresse et une souffrance intérieure parfois profonde, nécessitant une évaluation psychologique et un suivi régulier, afin de prendre convenablement en charge ces dysfonctionnements.
D'où l'importance d'une conduite à tenir régulière et adéquate pour prévenir l'échec. L'évaluation social du patient par le clinicien est un élément non négligeable dans la conduite à tenir. Mais il y a également quelques actions sociales qui pourront aboutir à des résultats spectaculaires, entre autres l'accompagnement. Je dirais que la prise en charge psychologique est le plus souvent aussi importante que les autres aspects thérapeutiques.
C'est la raison pour laquelle le recours d'emblée aux médicaments est déplorable. Mais malheureusement, dans certaines situations, la prise en charge psychologique peut ne pas être suffisante ce qui favorise le recours à la psychiatrie pour préconiser la solution médicamenteuse, dans le but de soigner d'éventuels troubles psychiatriques associés par l'utilisation des antidépresseurs ou des anxiolytiques.


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