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La nouvelle union pour la Méditerranée
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 04 - 2015


Par Naoufel Brahimi El Mili
Le choc est terrible, l'émotion est grande devant les centaines de migrants morts au large des côtes italiennes. Devant des images insoutenables, les politiques européens se doivent de réagir. A Bruxelles s'est tenu, jeudi 23 avril, le sommet européen de la dernière chance pour traiter du défi migratoire.
L'Office international des migrations annonce un possible demi-million de nouveaux candidats au mieux à l'émigration, plus précisément à des centres de transit régis par une inextricable bureaucratie, et au pire au naufrage. Des premières décisions tombent de Bruxelles : renforcement de moyens maritimes pour la surveillance et le sauvetage (opération Triton), la guerre contre les passeurs sera déclarée. Cependant, devant une telle tragédie, la solution ne peut être qu'internationale, incluant aussi l'OTAN qui a bombardé la Libye pendant neuf mois pour «neutraliser» Muammar Kadhafi. Cependant, lors de ce sommet européen exceptionnel, la clé de voûte semble être Frontex, cette agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l'Union européenne.
Le budget de Frontex sera triplé pour atteindre 9 millions d'euros par an ! Pas moins. Pour rappel, en 2008, la cause méditerranéenne était au centre de la présidence française de l'Union européenne, l'Union pour la Méditerranée est lancée le 13 juillet 2008. Selon la Cour des comptes, l'Etat français a dépensé presque dix-sept millions d'euros pour cette seule journée ! Pas moins. Qui se souvient de l'Union pour la Méditerranée ? Ce grand projet de Nicolas Sarkozy, extension du «processus de Barcelone» et qui affiche des ambitions louables : la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour répondre aux catastrophes naturelles, une université euro-méditerranéenne, l'énergie solaire et une initiative méditerranéenne de développement des affaires. Aucune référence ni à la démocratie ni aux droits de l'Homme. Seulement un accent mis sur les affaires. En somme le pétrole peut traverser du Sud au Nord, la mer Méditerranée mais pas les hommes. Face à Nicolas Sarkozy se trouvent d'efficaces gardes-côtes : Ben Ali, Muammar Kadhafi, Hosni Moubarak et Bachar Al-Assad.
Tous reçus en grande pompe à Paris. Frontières maritimes européennes surveillées et codifiées par des lois protectrices, les côtes sud rendues étanches par des dictateurs hors pair. La noix d'honneur revient à Silvio Berlusconi, alors Premier ministre qui a signé en 2008 un traité d'amitié avec Muammar Kadhafi. Cet accord prévoit notamment, au titre des dédommagements de la colonisation italienne, que la Libye reçoive 5 milliards de dollars. L'image de Silvio Berlusconi faisant le baisemain à Kadhafi est édifiante. En contrepartie, la Libye est priée de dresser un «Firewall» contre les flux migratoires.
Pire, Tripoli accepte de recevoir sur son sol les migrants interceptés par la marine italienne. Certains ont été torturés, des plaintes font l'objet de procédures judiciaires. L'Italie est concernée en première ligne. A Rome, le Parlement a fait solennellement une minute de silence et de recueillement pour les naufragés. C'était plus simple avant ledit printemps arabe. Pourtant, Nicolas Sarkozy, grand défenseur de l'UPM, s'est très vite converti en ennemi mortel du Guide de la Jamahiriya, l'allié d'hier.
Maintenant que ces dictateurs de la rive sud de la Méditerrannée sont évincés l'Europe découvre que la mer n'est pas étanche. Avec 1 800 kilomètres de côte, la Libye est le point faible, la source du drame des migrants. Sans Etat, sans armée ni police nationale, la Libye chaotique est incapable de lutter contre les passeurs et trafiquants des migrants dont certains étaient qualifiés hier de grands rebelles démocratiques glorifiés notamment par Bernard-Henri Lévy. En effet, certaines de ces milices libyennes se convertissent à ce trafic pour se financer. Plusieurs bateaux de clandestins sont même partis de Tripoli, à quelques kilomètres de l'ancien quartier général des redoutables moukhabarate du sinistre Guide. Le prix du passage est même bradé tant que la demande est forte.
Pour indication, les passeurs turcs taxent au minimum 3 000 USD le malheureux candidat à l'émigration alors que les Libyens fixent le minima à 1 000 USD seulement.
Des passeurs libyens poussent le cynisme à avertir par téléphone les autorités maritimes italiennes, une fois que l'embarcation sommaire se situe dans les eaux internationales. L'Europe en colère déclare la guerre aux passeurs. Les Européens envisagent même de détruire les navires de ces ignobles trafiquants. Seulement, une telle action nécessite une résolution de l'ONU. Voilà les limites de l'Europe. Car sans un Etat libyen fort, il n'existe aucune solution durable. Sa restauration éventuelle avec des institutions viables, nécessiterait de nombreuses années, les raids contre les passeurs ne mettront pas fin à ce trafic ; le nombre de morts en haute mer ou au large des côtes italiennes baissera peut-être mais les tarifs des passages augmenteront. En effet, le «business model» de l'inqualifiable trafic humain assure, hélas, des profits en croissance. La demande peut atteindre 500 000 damnés de la terre. C'est le seul trafic où ses tenants sont payés au départ et non à l'arrivée, à l'instar des contrebandes classiques.


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