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La Libye éclatée
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 03 - 2015


Par Naoufel Brahimi El Mili
C'est officiel, le général Khalifa Haftar est nommé chef militaire du gouvernement libyen. Désormais c'est clair, enfin presque.
Un général autoproclamé adoubé, après moult tergiversations par un gouvernement installé à Tobrouk à un millier de kilomètres de Tripoli, version libyenne du gouvernement de Vichy. Le Parlement de Tobrouk est certes reconnu mais peu légitime car élu dans des circonstances troubles par à peine 16% des votants. Le premier fait d'armes du général Haftar est une série de raids sur l'aéroport de Mitiga, proche de Tripoli. L'objectif est de s'assurer la primauté aérienne, en attendant la livraison des premiers Rafale à l'Egypte prévue ce mois de juin. Le général Sissi est le premier soutien indéfectible de Khalifa Haftar. Les milices islamistes ripostent en s'attaquant aux champs pétroliers. Il en résulte une production en baisse à 200.000 barils/jour alors qu'à la chute de Kadhafi les exportations dépassaient le million de barils. De ce fait la banque centrale dispose d'à peine plus d'un an de réserves en devises. L'économie est à terre, le gouvernement de Tobrouk ne dispose d'aucun levier sauf du soutien conditionnel de la communauté internationale qui lui refuse la levée d'embargo sur les armes. Les milices ont fini par structurer leurs recettes en devises : trafic en tout genre y compris celui des migrants qui finissent trop souvent noyés aux larges de côtes italiennes.
En l'absence d'un Etat central, d'une économie plus que défaillante avec des caisses qui se vident trop rapidement, des menaces multiformes : terrorisme islamiste, flux migratoires, déstabilisation régionale, la poudrière libyenne risque d'exploser à tout moment avec des conséquences dramatiques. La solution militaire, seule, est tant inefficace que même potentiellement contreproductive. Reste le dialogue national entre Libyens.
Au premier rang des acteurs internationaux, se situe l'Algérie, pays incontournable. Ensuite vient l'Egypte, pays intéressé car non seulement limitrophe mais aussi, c'est la seule puissance militaire qui a avoué une intervention aérienne directe en Libye.
Le général Sissi se devait de réagir pour son opinion nationale à l'exécution inqualifiable d'Egyptiens dont le seul tort est d'avoir été coptes. Le général-Président égyptien dont les forces de l'ordre tirent sans parcimonie sur les manifestants et dont la justice prononce généreusement, voire systématiquement des condamnations à mort pour tous les soutiens à un président démocratiquement élu mais curieusement déchu, M. Mohamed Morsi. Sans parler des milliards de dollars déposés par Kadhafi à la banque centrale d'Egypte et que Le Caire ne veut s'en séparer. Il ne faut pas oublier l'Italie, pays concerné par les drames migratoires sur ses eaux territoriales au point où sont évoquées des secrètes interventions de commandos italiens sur les côtes libyennes pour désorganiser les filières de cet abominable trafic.
Last but not least, la France qui se sent concernée par la gestion des retombées de la politique de Sarkozy, inspirée par les conseils éclairés de Bernard-Henri Lévy. Cette situation appelle une réaction internationale même inefficace au point où Rabat a été désigné comme lieu de réunion pour le dialogue national libyen, c'était plus un crash-test que l'amorce d'une solution politique. La capitale marocaine ne sera pas retenue, victime de la géographie et de la diplomatie française trop complaisante à son égard, après un froid passager.
Le rendez-vous est pris, cette réunion problématique se tiendra à Alger. En dehors des terroristes de Daesh, toutes les parties libyennes sont conviées, y compris, Fajr El Islam de Abdelhakim Belhadj, émir de Tripoli. Les Tunisiens, d'Ennahdha, ont fini par le convaincre ne serait-ce qu'en souvenir de leur grand mentor commun, le Qatar. La Tunisie s'implique sur ce dossier-là, Tunis a même ouvert un consulat à Tobrouk, Tunis est sur la même ligne qu'Alger, au prix d'une comparaison avec la métaphore de la souris qui court aux côtés de l'éléphant et qui dit avec sa toute petite voix aiguë : «qu'est-ce qu'on fait comme poussières» ! Le Qatar, premier soutien des islamistes tunisiens et libyens, se veut efficace donc plus discret. Cet émirat qui revient sur les radars internationaux suite à la succession du pouvoir en Arabie saoudite. Riyadh et Doha, sur le dossier libyen, sont sur un même registre même aux dépens du Caire.
Ils viendront, ils seront tous là, pour former éventuellement un gouvernement d'union nationale, espèrent les organisateurs de ce sommet. Alger souhaite rester à la manœuvre même si ce dialogue n'aboutit pas à la constitution d'une équipe homogène.
Alger n'a pas peur des missions impossibles surtout après avoir élu, haut la main et sur un fauteuil, un président invisible lors de sa propre campagne électorale. Pour Alger, l'enjeu dépasse la Libye. Depuis la partition du Soudan, l'Algérie est le plus grand pays d'Afrique. Depuis Boko Haram, l'Algérie est le pays pétrolier africain le plus stable. Les ambitions africaines de l'Algérie ne sont plus à démontrer surtout que Kadhafi est ses milliards de dollars n'ont plus aucune prise sur le continent noir. La centralité de l'Algérie sur le Dossier 5+5 est clairement établie, notamment depuis l'échec fulgurant de l'Union pour la Méditerranée, projet cher à Nicolas Sarkozy. La France prendra la tête des 5+5 mais pour une fois depuis de nombreuses années, Paris a pour interlocuteur un véritable ministre des Affaires étrangères algérien (son prédécesseur est plus garde-malade que gardien de la Constitution, fût-elle trop évolutive).
Seulement, la Libye a besoin d'un chef. Le général Khalifa Haftar n'est ni un surhomme, ni un homme sûr. Les deux décades qu'il avait passées en Virginie, dans le voisinage immédiat de Langley, quartier général de la CIA, ne font pas de lui un grand nationaliste désintéressé.
En l'état des choses, à Tripoli, doit présider un homme dont le profil serait être un doux mélange entre Laurence d'Arabie et Otto Von Bismarck. Négocier avec les tribus avec un usage ferme du fer et du feu. En attendant, Alger va organiser le désordre libyen.


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