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Bruxelles, 19 jours après le 13/11/2015
Ni adhan, ni mousseuse
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 12 - 2015


De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Les uns ne fréquentent plus les bars et les autres ne vont plus à la mosquée. C'est ainsi que sont devenus les pauvres gens de Bruxelles.
C'est vrai, ici, plus rien n'est comme avant. Pas nécessairement une bonne chose, pourtant. L'après «carnages de Paris» a réveillé de vieux démons. Le racisme, l'islamophobie, le repli sur soi, la peur de l'Autre, cet Autre indéfini, absolu, qui peut être le voisin blanc, voire blond converti à la religion des «barbares», celle des Mahométans. Il peut surgir de n'importe où, l'Autre, ce kamikaze prêt à se faire sauter et emporter avec lui des centaines de vies — lui ira au paradis selon Daesh et le wahhabisme déstructeur — et ses victimes en enfer !
Il peut s'agir d'un Marocain de Molenbeek, d'un Turc de S-t Josse ou même d'un faux-chrétien arrivé dans le sillage de «l'invasion migratoire» précédant le «Bataclan», «la Belle équipe» ou «le Petit Cambodge». Alors même que la Belgique et la France, les deux pays qui font le plus parler d'eux depuis le «vendredi 13», n'ont accueilli qu'une infime partie de réfugiés du Daeshistan. Les bars ont perdu beaucoup de clients. La bière belge, si rafraîchissante, si mousseuse et si populaire, ne réunit plus autour d'elle autant de monde qu'auparavant. La «Jupiler», la «Stela» ou les artisanales si prestigieuses «la Mort subite», la «Chimay», bleue ou rouge, ou les nouvelles bouteilles biologiques ne se vendent plus comme des petits-pains. Les patrons de bistros ou des endroits prisés de «petite restauration» multiplient les offres et les inventions pour au moins garder leurs habitués.
Les «Happy Hour» (heure de bonheur» où pour une consommation commandée dans l'heure donne droit à une autre gratuite se multiplient. D'astucieux propriétaires vont même jusqu'à proposer des «Happy Hour» chaque 3 heures. Ce qui est interdit par la réglementation, qu'importe, les contrôleurs ferment les yeux sur ces pratiques illégales par ces temps de vaches maigres.
Paradoxalement, les mosquées se vident aussi. La plupart des musulmans qui d'habitude allaient aux prières quotidiennes désertent les lieux de culte. Les massacres commis en France ont dégoûté les plus croyants parmi les croyants. Il est vrai qu'être assimilé à Abaaoud ou à Salah Abdeslam n'est pas réjouissant du tout ! Les pouvoirs publics belges ont, il faut le relever, su raison garder en ces circonstances. Les quelques sorties du ministre de l'Intérieur Jambon, démagogue et léger dans ses appréciations, ont vite été étouffées par le chœur politique du royaume. La partition est bien réglée. Pas d'amalgames entre Islam et terrorisme, pas d'appels à la discrimination. La bourgmestre de Molenbeek, la libérale Françoise Schepmans, exposée médiatiquement parce que tous les crimes de Paris sont partis de sa circonscription électorale, se démène comme elle peut, avance les chiffres de l'intégration, évoque les aides à l'enseignement, à la réinsertion, parle d'éducateurs manquants, de policiers à recruter, de quartiers à rénover. Son bilan n'est pas aussi médiocre, c'est indéniable. Le mal n'est pas municipal, ni régional, ni même belge. Il est européen et réside dans la perception qu'ont les 28 du phénomène et de leur aveuglement. Ils sont avec Daesh contre Bachar, contre Daesh pour ses actions en France, alliés de la Turquie et de l'Arabie Saoudite, principaux soutiens de l'EI, et cherchent à constituer une coalition pour déloger Daesh de Syrie. A ne rien comprendre. Sauf si on pose le problème tel qu'il se pose, réellement. L'Union européenne devenue atlantiste à mort est à la remorque des USA et ne constitue plus, hélas, un facteur d'équilibre du monde.
Ce rôle qui, pourtant, pouvait, devait être le sien après la chute de l'URSS, elle l'a bradé, n'a pas su le protéger et le bonifier. La dernière salve d'honneur tirée a été celle de Chirac, de Schroeder contre la guerre de Bush en Irak. Hors la loi, hors ONU et hors toutes normes humaines. Les centres commerçants n'attirent pas grand monde en ces jours annonçant Noël. Le roi des forêts, le sapin, est planté à la Grand'Place de Bruxelles, vrai bijou, majestueux et imposant, mais ce n'est pas la même chose que les années précédentes. Les Belges n'ont le goût à rien ou à presque rien.
Le mécanisme du royaume de Philippe et de la jolie Mathilde a cassé. La Belgique si taiseuse, si maligne pour tirer son épingle du jeu face à des puissants et arrogants voisins — Allemagne, France, Pays-Bas — a perdu la face à cause de Molenbeek.
Humiliée et montrée du doigt par le monde entier pour son absence d'anticipation concernant les horreurs survenues à Paris, la Belgique fait le dos rond en attendant des jours meilleurs, les jours d'avant le maudit vendredi 13 novembre.
Reviendront-ils ? Pas sûr, du tout, vu l'état actuel du monde.
Le Happy Hour a encore de l'avenir, ici...


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