Après plusieurs années d'attente, le nouveau recueil de poésie Les vraies fleurs ne fanent pas, du poète Mohamed Aouane dit Slimane, est enfin sorti aux éditions La Pensée. D'après le poète que nous avons rencontré cette semaine à Bouira, ce recueil, un concentré de 182 poèmes, tous inscrits dans le registre de la poésie sentimentale, a été retardé à cause de problèmes techniques rencontrés par l'éditeur qui a pris sur lui, vu la qualité de ces poèmes, d'éditer le recueil à son compte. Le poète Mohamed Aouane, qui a déjà publié aux mêmes éditions et dans les mêmes termes, un recueil de poésie Le rêve en 2011, nous a confié que quatre autres recueils dont un en tamazight, sont dans l'attente de leur édition. C'est dire que le poète n'a jamais chômé pendant toutes ces années. C'est que Mohamed Aouane, ce fils de chahid natif d'El-Asnam, fait partie de cette génération qui a vécu les moments forts de l'Indépendance en participant, dès les années 1960, au mouvement associatif au sein de la JFLN (Jeunesse du Front de libération nationale), puis en politique, d'abord au sein du FLN puis, après l'ouverture démocratique d'octobre 1988, au sein de l'ANR aux côtés de Rédha Malek, avant de quitter définitivement la politique en se consacrant, alors qu'il a pris sa retraite anticipée tout jeune, complètement à l'écriture. Cela étant, si, dans son premier ouvrage, le poète a relaté avec un style poétique toutes ces expériences passées, son militantisme et son combat pour la démocratie et une Algérie plurielle, ouverte à l'universalité, son engagement pour tamazight, son combat pour les droits de l'Homme et l'émancipation de la femme, etc., son deuxième recueil de poésie, le poète l'a consacré à l'amour et l'amitié dans toute sa noblesse. Des poèmes triés et sélectionnés plus par ses milliers de fans auxquels il se confie et qui sont ses propres critiques, qu'à lui-même. Des fans avec qui il partage ses poèmes à travers sa page facebook et plusieurs autres groupes dédiés à la poésie et où le poète compte plus de 3 000 fans issus d'Algérie, mais aussi d'autres pays, de tous les continents. En effet, le poète voit, à chaque publication d'un poème sur son mur, des commentaires de dizaines et parfois de centaines d'internautes issus d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie, mais également de France et même du Canada, de Côte d'Ivoire, du Mali, du Bénin et de plusieurs pays africains francophones et même de la Martinique. En 2014, un cercle de poètes francophones baptisé «regroupement des poètes francophones engagés pour la liberté et la paix», a lancé un concours pour sélectionner parmi les milliers de poètes issus de tous les pays francophones, 100 poèmes à éditer dans un livre. Des poèmes dédiés cette année-là, c'est-à-dire 2014, à Ghaza et dont le revenu des ventes était destiné à la reconstruction des écoles détruites par les bombardements israéliens. Et le poème de Mohamed Aouane, qui fut sélectionné parmi les 100 poèmes édités dans le fameux livre vendu en France, sera récompensé du nom de «Prince des poètes» par ses pairs. Ce recueil très bien réussi et très bien imprimé, de 196 pages, est en vente en librairie à 500 dinars. Avis aux amateurs de la poésie sentimentale !
