Guelma, la cité symbole de la révolution, survivra sans doute à l'oubli des âges. Les cimetières des chouhada, les stèles, les fresques..., expriment le prix payé par cette ville, et en font un lieu exceptionnel dans l'histoire de l'Algérie. Et un véritable sanctuaire à ciel ouvert, qui reste marqué à jamais par le 8 mai 1945 qui fut, par son ampleur et sa symbolique, l'événement inaugural de la révolution de novembre. Mais cette région a connu aussi d'autres batailles qui resteront dans les mémoires et qui symboliseront pour les générations futures, à elles seules, la guerre de libération nationale. Par exemple, la bataille d'Oum N'sour, qui s'est déroulée le 24 janvier 1958 aux monts de la Mahouna. Elle fut la bataille de toute une population du fait qu'elle est généralement considérée comme un événement qui symbolise la détermination du peuple algérien. Mais c'était aussi un message de la bravoure et du sacrifice. Les maquisards de la katiba de Si Ali Zaghdoudi, alias Belkheir, résistaient et barraient la route de Aïn Sefra à l'armée française. Pour ces derniers, c'était le sort de toute l'Algérie qui se jouait sur ce petit territoire. Bien moins armés, bien moins nombreux, il fallait donc tenir le coup, et ils tenaient. En effet, les assaillants furent surpris en découvrant des combattants déterminés qui freinaient leur progression vers la zone de repli des moudjahidines, tout au long de la journée et de la nuit que dura la bataille. C'était donc une glorieuse résistance qui provoqua un élan de solidarité pour les guelmis amoureux de l'héroïque Calama, bastion du nationalisme. La portée symbolique de la bataille de Oum N'sour perdure dans toute la région, malgré la mort au champ d'honneur d'une grande partie de ceux qui en furent les héros. Riche en émotions, la cérémonie d'hommage aux 45 martyrs victimes de cette bataille a tenu toutes ses promesses, ce mardi, devant une assistance, composée essentiellement des autorités civiles et militaires, fortement mobilisée, et présidée par madame le wali de Guelma.