Les cris d'"Allah ou Akbar" ont retenti tr�s fort hier � l'universit� des sciences islamiques Emir- Abdelkader, o� les �tudiants ont massivement manifest� leur col�re contre les propositions faites dans le cadre de la r�forme du syst�me �ducatif et pr�conisant la suppression de la fili�re des sciences islamiques dans les lyc�es, ainsi que l'abaissement du volume horaire des mati�res de la charia pour les autres paliers. "C'est l� un coup fatal pour l'universit� islamique, appel�e � la longue � fermer ses portes", estiment les protestataires, qui ont paralys� les cours en observant un sit-in sur le campus d�s la premi�re heure de la matin�e d'hier. La proposition en question a vraisemblablement permis aux quatre organisations estudiantines (UGEL, LNEA, UNEA et le comit� de la charia), activant au sein de l'universit� islamique Emir- Abdelkader, de parler d'une m�me voix. Ce sont en effet ces quatre organisations auxquelles s'est jointe une certaine coordination des enseignants de la charia (bureau de Constantine), qui m�nent conjointement ce mouvement de contestation d�cid� � l'issue d'une AG tenue hier � 8 heures du matin mais ayant n�cessit� presque un mois de pr�paratifs, selon ses initiateurs. Faisant dans la surench�re, les manifestants qui ont longtemps scand� des couplets du cheikh Ibn Badis, ne se limitent pas uniquement � revendiquer un retrait pur et simple de ce qui a �t� avanc�e dans ce sens, ils exigent aussi, et contrairement aux termes de la proposition qui ont suscit� leur col�re, une augmentation du volume horaire de la charia dans l'enseignement primaire, moyen et secondaire. "Nous irons jusqu'au bout pour obtenir gain de cause", ont menac� les repr�sentants des �tudiants, qui nous ont confi� que le sit-in de ce dimanche n'est qu'un avertissement, voire un pr�lude � d'autres actions � engager en temps opportun. "La fronde pourrait se propager dans le milieu lyc�en", a-t-on laiss� entendre. Des craintes r�elles de d�rapage de ce mouvement de contestation �taient apparentes sur les visages des responsables de l'universit�, notamment son recteur, M. Boukhelkhel en l'occurrence. "C'est mon souci de veiller � ce qu'il n'y ait pas de d�bordement", a-t-il affirm�, ajoutant que ses appr�hensions sont plus aigu�s lorsqu'il voit des t�tes inconnues ou d'autres qui ont termin� leurs �tudes depuis des ann�es et qui �taient pr�sents hier au milieu des manifestants. Enfin, saisissant l'occasion de la pr�sence du wali � l'universit� islamique, qui a �t� invit� � une journ�e d'�tude organis�e hier m�me par la CNEP Banque, un groupe de repr�sentants des �tudiants l'a rencontr� pour lui transmettre une motion de revendications. "Cessez votre mouvement de protestation et je vous promets que votre message sera entendu par les autorit�s centrales", leur a-t-il sugg�r�. "Niet", ont r�pliqu� les repr�sentants des �tudiants, "c'est dans l'apr�s-midi que nous d�ciderons de cette �ventualit�", ont-il encore d�clar�. Sauront-ils r�ussir l� o� les formations politiques de tendance islamiste ont �chou� ?