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CHRONIQUE DES TEMPS SORDIDES
La caravane est pass�e, mais nous continuerons d'aboyer ! Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 06 - 2005

Ce que nous �crivons aujourd'hui ne sera pas du go�t de certains et pourrait m�me �tre lu par d'autres comme l'effet d'une accablante amertume… Les d�sillusions qui se sont accumul�es au fil des mois et des ans, les persistantes ritournelles r�pandues par les m�mes milieux, la placide indiff�rence d'un syst�me b�ti dans le roc et qui r�siste � toutes les temp�tes, le sentiment profond, injuste et r�voltant d'avoir �t� flou�s, la r�surgence du m�me parti unique sous diff�rentes formes et couleurs et cette terrible r�p�tition des m�mes vivats, des m�mes pan�gyriques, des m�mes courbettes et des m�mes l�chet�s ; tout cela finit par abattre vos certitudes et vous donner cette lamentable impression de verser de l'eau dans un immense oc�an ou d'aboyer comme un chien de douar qui hurle au premier bruit entendu � des kilom�tres � la ronde.
Oui, ils ont eu raison : la caravane est pass�e et nous continuons d'aboyer…Mais o� sont pass�s les Hommes de mon pays ? Les braves, les farouches, les rebelles, les libres, les indomptables, les indociles, les irr�ductibles ? Les grands qui disent de temps � autre �Non� � la fuite en avant, � la lente et tragique d�composition d'une soci�t� dont on brouille chaque jour les rep�res. Apr�s la disparition du 19 juin comme date historique d'un redressement qui a donn� � l'ouvrier sa dignit� et aboli le statut de khamm�s ; apr�s avoir gomm� un phare de l'histoire rayonnante de ce pays et mis petit � petit l'homme des grands acquis r�volutionnaires, Boumediene, aux oubliettes, voil� que l'on nous propose d'effacer l'autre sursaut d'honneur de tout un peuple et de ses �lites �clair�es contre l'obscurantisme et la terreur int�griste, sur l'autel d'une obscure et abusive amnistie qui serait tout au plus une effrayante amn�sie. Nous ne voyons que silence, reniements et abandons. Et les quelques voix qui s'�l�vent pour d�fendre une hypoth�tique libert� et une non moins virtuelle d�mocratie �vitent le d�bat id�ologique, au moment m�me o� les peuples europ�ens se r�veillent d'une longue l�thargie pour nous lancer des signaux avertisseurs : �Faites attention ! Voyez ce qu'a fait de nous le lib�ralisme outrancier ! Ne vous laissez pas faire par les tentations du capitalisme qui abandonnera les plus faibles d'entrevous sur la route, pour remplir les poches d�j� pleines aux as !�. Pourquoi �viter le d�bat id�ologique ? Ne saisissez-vous donc pas l'appel lointain du peuple bolivien qui vient de marcher pour la nationalisation des hydrocarbures ? Quant � ceux qui �taient sur les bancs des �coles durant les ann�es soixante-dix et qui veulent refaire l'histoire de cette �re dor�e au gr� de leurs fantasmes, transformant cette Alg�rie-l� en un immense goulag, nous leur r�pondrons qu'� cette �poque et audel� de toutes les insuffisances, et m�me des exc�s de la s�curit� militaire (d'ailleurs toujours florissante sous un autre nom), le projet r�volutionnaire et populaire mis en place �tait soutenu par la majorit� du peuple qui le consid�rait comme une �tape incontournable pour asseoir les bases d'une �conomie prosp�re dont les bienfaits b�n�ficieraient � tous et non � une minorit� de tchi-tchis ne connaissant de leur pays que l'a�roport de Dar-El-Be�da! Que cessent donc les tentatives de noircir l'une des pages les plus glorieuses de l'Alg�rie postind�pendance ! D'autres, pour assouvir je ne ne sais quel esprit de revanche de classe, s'en prennent � tous les acquis de cette p�riode inoubliable dans une syst�matique remise en cause des pr�cieuses conqu�tes sociales arrach�es par la classe ouvri�re ! Le scandale des allocations familiales, d�nonc� � juste titre par Mme Hanoune, n'est pourtant que la partie visible de l'iceberg. La bourgeoisie revancharde a encore devant elle de longues t�ches � mener pour effacer les victoires du boumedi�nisme. L'ouvrier et le paysan, bien esseul�s aujourd'hui, subissent l'op�ration d'appauvrissement la plus spectaculaire de ce si�cle. Ils sont r�ellement isol�s car les partis, et les intellectuels semblent pr�occup�s par des questions autrement plus �s�rieuses�. Pourtant, la d�mocratie ne servirait absolument � rien si elle devait se limiter � contenter les app�tits de pouvoir des uns et des autres, sur fond de f�roces luttes de clans pour des int�r�ts �conomiques sordides, loin de la dure et am�re r�alit� sociale qui plonge tout un peuple dans les affres du d�nouement. Alors, qui d�fend les travailleurs, les ch�meurs, les faibles et les opprim�s ? Quand les repr�sentants des travailleurs se mettent � nous chanter l'�ternelle rengaine des �int�r�ts sup�rieurs de la Nation�, quand les �lites politiques s'inqui�tent beaucoup plus de leurs coop�ratives de construction de villas avec le gazon, off course, quand les journalistes courent derri�re une libert� abstraite et se d�tournent de la d�fense des int�r�ts des travailleurs et des cat�gories les plus faibles, au nom de je ne sais quel pragmatisme n�obourgeois, il ne reste plus que quelques voix perdues dans le d�sert d'une qui�tude confortablement assise sur une montagne d'apathie, pour gueuler � perdre le souffle. Pourtant, au d�tour d'une phrase de ces rares plumes qui n'ont pas vendu leur �me � Khalifa ou aux autres, dans l'�clat de la voix de Louisa (il y en une seule), dans le regard d�sabus� de l'ouvrier d'El Hadjar ou du mineur d'El-Ouenza �recolonis�s� avec la b�n�diction de l'UGTA, dans les rancunes accumul�es par les enfants des (nouveaux) chouhada, dans les convulsions d'une Alg�rie rurale au bord de l'asphyxie, dans la juste sentence d'un juge honn�te condamnant la sale race des corrompus, dans la d�termination d'un membre du Cnapest � rester debout, dans le regard g�n�reux de Ghoul Hafnaoui, et m�me dans l'absence de l'omnipr�sent Benchicou, il y a comme les appels d'une volont� in�branlable de ne pas mourir b�tement, de r�sister, de retrouver un peu de cette lumi�re alg�rienne qui a guid� les pas des h�ros au fil des ans ! Jadis, on jetait au cachot ceux qui produisaient des id�es subversives. Entendez par l� ceux qui n'�taient pas d'accord avec le roi ou l'empereur. Aujourd'hui, voyez-vous une diff�rence notable avec les pratiques du pass�? Chaque mardi, dans la R�publique alg�rienne d�mocratique et populaire, des proc�s d'un autre �ge se d�roulent dans l'indiff�rence g�n�rale. Mais il y a une indiff�rence plus blessante que les autres ; c'est celle qui va aux limites de la veulerie : il n'y a pas plus l�che que de tirer sur une ambulance… Vous auriez pu gagner quelque respect en vous taisant, � d�faut de gravir les marches de l'honneur en vous solidarisant avec un confr�re bafou� ; mais en l'attaquant l�chement, vous rentrez mains et pieds li�s dans une ge�le plus sinistre encore, celle de la trahison ! Impassible, l'histoire observe objectivement tout le monde, mais son jugement sera rendu plus tard. D�gag�e des pesanteurs du pouvoir, des int�r�ts mercantiles et de la vilenie des plumes �couche-toi Rex !�, elle dira toute sa v�rit� pour rendre � Boumediene ce qui appartient � Boumediene. Quant � nous, fr�les nacelles ballott�es par le vent des sentiments dans le ciel r�barbatif des mat�rialistes, barques ch�tives pouss�es par la houle de la nostalgie dans l'oc�an froid des calculateurs, nous continuerons � �tre fid�les � la parole donn�e, � l'�crit enflamm� d'une autre �poque. Non, rien, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain, ne nous fera �carter du r�ve de Boumediene ; non, rien, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain, ne nous fera d�vier de nos convictions et nous ne serons jamais des adorateurs de l'exploitation de l'homme sous quelque couleur qu'elle se pr�sente ! Libres aux Unions des travailleurs et des paysans et m�me au FLN de vibrer aux nouveaux discours de droite, � mille lieues de leurs serments pass�s, ce r�ve continuera de nous habiter et chaque 19 juin, jour f�ri� pour tous les r�volutionnaires du monde, nous l�verons nos yeux au Ciel pour qu'il b�nisse cet homme qui n'a pas laiss� beaucoup de sous derri�re lui, ni une maison pour son �pouse, mais qui a gagn� le cœur des millions… Repose en paix, Boumediene, nous ne t'oublierons jamais ! C'�tait notre engagement le 27 d�cembre 1978 ! C'est notre devoir de fid�lit� en ce 19 juin 2005 !
M. F.
P. S. : Ce 14 juin, Mohamed Benchicou, l'enfant de Khemis Miliana, plume d'or au service des d�sh�rit�s, des exclus et des rebelles, bouclera sa premi�re ann�e en prison. Pourtant, il sortira bien un jour. Demain. Dans quelques secondes… Nul ne peut emp�cher le soleil de se lever et nul ne peut �tirer le manteau de la nuit sur le jour qui se r�veille…


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