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LETTRE DE PROVINCE
R�f�rendums : les exorcistes entrent en sc�ne Par Boubakeur Hamidechi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 06 - 2005

Si l'on en croit les annonces qui nous submergent ces derni�res semaines, nous serons bient�t appel�s aux urnes et pas moins de cinq fois d'ici � avril 2009. Un calendrier d�mentiel qu'aucun int�r�t foncier pour la d�mocratie ne justifie. Tout autant que peut l'�tre une d�lib�ration �lectorale dans un environnement politique domin� par les combines, les truquages et les r�sultats pr�fabriqu�s, la d�multiplication des scrutins ne r�jouit que ceux qui en attendent des dividendes.
Les Alg�riens, habitu�s � l'indiff�rence et la duplicit� de leurs dirigeants, n'ont-ils pas appris � s'exprimer � leur tour par l'abstention ? A ce jeu des urnes, pip�s comme des d�s, n'ont-ils pas, par le pass�, succomb� onze fois exactement, avant de s'apercevoir qu'on les menait en felouque et constat� qu'ils n'�taient que des ombres de la citoyennet� ? De juin 1990, date des premi�res municipales pluralistes jusqu'� avril 2004, n'ont-ils pas vot� virtuellement � trois pr�sidentielles, puis � trois l�gislatives, puis encore � trois locales et wilayales et, pour couronner le tout, � deux r�f�rendums. Gr�ce � cette d�bauche de �votation� — comme disent les Suisses — le syst�me politique poursuit sa rel�gitimation par le proc�d� le plus respectable qui soit, sans pour autant renoncer � la manipulation et au d�tournement des consultations. D'un scrutin � un autre, l'immuable puissance de l'appareil d'Etat corrigeait les urnes et redistribuait les cartes politiques selon les objectifs de l'op�ration. Lassante duperie qui au final invalida dans l'esprit des gens cette r�publique de coquins et cette d�mocratie de courtisans. L'acte de voter a cess� d'�tre un devoir civique pour ne designer que la suj�tion imb�cile ou na�ve chez ceux qui l'exercent encore. La com�die des urnes a v�cu et c'est de Kabylie que parvint la sanction sociale. Auparavant, le corps �lectoral, faire-valoir des oligarchies successives, en �tait r�duit � exercer une �d�mocratie acclamative�. Cependant si l'�lecteur de base sait de quoi il en retourne � chaque scrutin, eux, ne savent-ils pas dans quelle disposition d'esprit se trouve actuellement l'opinion ? R�cidivistes par cynisme, ils s'appr�tent � perp�tuer une tradition bonifi�e par une douzaine de faux scrutins. Ainsi, ils convieront, d'ici au renouvellement pr�sidentiel de 2009, les votants � s'exprimer par un �oui� seulement dans deux r�f�rendums et � faire semblant de choisir en 2007 des parlementaires, des �diles et des conseillers de wilaya. Solennelles perspectives pour un pays qui s'offre des oripeaux d�mocratiques pour ex�cuter la danse du ventre aux dirigeants. Cela dit, au-del� du caract�re factice de nos �lections n'est-il pas utile plut�t de s'interroger sur les deux rendez-vous auxquels le chef de l'Etat attache le plus d'importance ? Ceux dont la nature r�f�rendaire place l'alternative sur le terrain des principes qui doivent modifier, par cons�quent, l'Etat durablement. L'amnistie et la Constitution, autour desquelles les chapelles s'agitent et dissertent confus�ment, semblent bien mal engag�es. Dans la mesure o� le pr�sident de la R�publique, �d�tenteur des droits d'auteur� selon la flagornerie d'Ouyahia, tarde � exprimer ses intentions, pourquoi certains cercles volent-ils au secours de ce mutisme si ce n'est pour offrir leurs services ? M�me le tr�s �disciplin� � journal El Moudjahid tombe dans ce travers et met en exergue cette disponibilit� pr�coce de quelques partis (1). Ces d�plorables ench�res d'avant–saison inqui�tent � plus d'un titre sur la machination qui se concocte. Reconna�tre � l'alliance, FLN-RND-MSP, le droit d'amplifier les intentions du pr�sident ne la d�lie pas pour autant du devoir de retenue. Jouer une musique avant que la partition soit �crite et emboucher les trompettes avant que les engagements soient pris nous semble relever d'une insigne maladresse politique. Autrement dit, le n�cessaire d�bat contradictoire sur ces deux sujets ne doit pas �tre escamot� par des int�r�ts de clans, parasit� par l'escroquerie des motions et des comit�s de soutien ou, plus grave, conditionn� par le battage m�diatique et le chantage des appareils. Des r�f�rendums que l'on tranche par un �oui� ou un �non� exigent une campagne ouverte entre les �pro� et les �contra� sinon ils ne vaudront gu�re mieux qu'une d�testable ordonnance. Un choix forc� n'en est pas un, c'est un hold-up politique et une atteinte � la conscience de l'�lecteur. S'agissant d'un pl�biscite, il faut toujours �se souvenir� qu'il diff�re d'un scrutin destin� � designer des repr�sentants politiques et s'imposer par cons�quent le respect des expressions contraires. �A chaque r�f�rendum, c'est un peu le sens de la d�mocratie qui se joue�, �crivait peu avant sa disparition le philosophe Paul Ricœur (2). Malgr� les illusoires m�canismes de nos consultations et surtout le d�calage entre les pr�tentions de la classe politique et l'�lecteur r�el, il est encore possible de r�habiliter la d�lib�ration citoyenne. L'opportunit� de ces r�f�rendums en serait une, car les enjeux de ces rendez-vous sont autrement d�terminants pour l'avenir du pays pour ne pas interpeller le chef de l'Etat sur les modalit�s pratiques d'une campagne d'explication. Sur l'amnistie d'abord, dont l'opinion reste dubitative quant � son contenu, il n'est pas de la comp�tence des chaires partisanes de donner du sens aux notions de �victimes�, de �violences d'Etat�, de �devoir d'Etat� et m�me de �r�conciliation�. Tous ces concepts o� s'entrecroisent l'�thique et le droit doivent �tres soustraits aux a priori id�ologiques et seulement �tay�s par une commission des sages � l'ind�pendance av�r�e... Alors seulement la puissance publique sera � m�me de pr�senter une mouture autour de laquelle un d�bat sans exclusive �difiera l'�lecteur qui au jour �J� votera en conscience m�me si une r�ponse contraire aux vœux doit sanctionner la consultation. Moins passionnel et cependant impliquant tous les acteurs du champ politique, le projet de r�vision constitutionnelle constitue in�vitablement le r�v�lateur des intentions � terme du pr�sident. Qu'est-ce � dire, si ce n'est que m�me si de nombreux avis s'accordent sur son imperfection, le chef de l'Etat devra dire sur quels points et dans quelles mati�res elle contrariait sa vision. L� aussi, le pr�sident devra �tre moins �quivoque comme � son habitude et lever les suspicions qui circulent au sujet d'un re-am�nagement �� fa�on�. Certains diront du �sur-mesure�. Si cela venait � se confirmer le personnel politique, hormis les affid�s, comprendrait difficilement que ce d�bat ait attendu six ou sept ans pour �tre engag� alors que la plus �l�mentaire pr�caution d�mocratique enseigne que l'on ne change jamais de r�gles � la veille d'un challenge. De ce point de vue, le timing incrimin� ne peut que balayer les artifices de juristes charg�s de contourner le principe de l'alternance dont l'expression codifi�e est la limitation des mandats. Le syndrome de Ben Ali et Moubarak organisant leur long�vit� en triturant leur constitution sera-t-il suffisamment dissuasif pour nous �pargner de peu glorieuses d�rives ? L'hypoth�se d'un arrangement n'est pas encore �tay�e et cela suffit par cons�quent de croire que le chantier constitutionnel n'est pas tout � fait oblit�r� par l'ambition personnelle. Les observateurs qui n'ont que le marc de caf� pour anticiper sur la question retournent en toute logique aux critiques qu'il avait formul�es par le pass� et cela d�s sa premi�re investiture. Il la trouvait opaque dans la d�finition du r�gime (pr�sidentiel ?parlementaire ?), sans pourtant faire la preuve qu'elle s'opposait � sa conception du pouvoir. A d�faut de religion tranch�e chez lui, plut�t que de se couler dans son moule il lui fit violence du moins dans ses relations avec les partis repr�sent�s et �galement avec la fonction du chef de gouvernement. Dans les faits, il l'accommoda � la sauce du �pr�sidentialisme� sans les d�sagr�ments de la responsabilit� vis-�-vis du l�gislatif. L'�difiant exemple de la d�valorisation de la chefferie du gouvernement — il en usa quatre fois durant son premier mandat —�chappe � tous les usages. Nomm� par lui et �disjonctant� selon ses souhaits elle r�sume l'�tendue des pouvoirs qui sont d�sormais les siens gr�ce, paradoxalement, a une interpr�tation restrictive et en m�me temps subtile de cette mal-aim�e de Constitution. Mais alors � quelle fin travaille le S.G. du. FLN lorsqu'il fait de cette r�vision une exigence aujourd'hui ? Bien �videmment il est ridicule de prendre au pied de la lettre ses critiques concernant la compl�mentarit� naturelle �entre la fonction de Premier ministre et le parti majoritaire � l'APN. C'est une logique courte d�s lors que son parti s'inscrit dans la strat�gie des blocs et qu'il importe peu que le pilote de la chefferie soit de la m�me famille. Le cousinage suffit, � l'exemple d'un Raffarin en France qui n'�tait pas issu en 2002 du RPR. Alors pourquoi �carter la ruse destin�e � brouiller les pistes menant aux explications plausibles tout en rendant cr�dible et justifiable la future OPA sur la Constitution ? L'on peut certes �piloguer � l'infini sur la mont�e des soup�ons � ce sujet, mais l'on ne doit pas ignorer que la tranquillit� apparente au sommet cache mal les doutes et les appr�hensions sur leurs possibilit�s � r�aliser tous ces objectifs. L'�chec au plan social est bien pr�sent dans les esprits et les solutions de rechange se font rares. Le pr�sident a, le premier, admis l'inefficience de la gouvernance (discours du 7 avril), cependant il donne l'impression de passer la main sur tous les dossiers de l'intendance. Tant il est vrai qu'entre le 30avril et le mercredi 22 juin, il ne pr�sida qu'un seul Conseil des ministres contribuant � la d�su�tude d'une tradition �tablie dont l'efficacit� ne s'est jamais d�mentie. Trop absorb� � r�soudre l'�quation des r�f�rendums, il d�couvre que le temps n'est d�j� plus son alli� de m�me que la morosit� sociale aggrave la d�senchantement, d'o� ses temporisations. En effet convoquer les �lecteurs au cœur d'une r�cession c'est, � coup s�r, r�colter l'abstention, laquelle est insoutenable pour le qu�teur de pl�biscite. Un petit �oui� par ici puis plus tard un autre vol� au coin du bois des urnes c'est assur�ment collectionner les malentendus et l'indiff�rence comme un juste retour des choses. C'est ainsi parfois que les pouvoirs d�couvrent l'inconfort des impasses quand par pr�dation politique ils firent le vide autour d'eux.
B. H.
(1) Consultez El Moudjahid du jeudi 23 juin 2005 page 15 et les comptes rendus sur l'activit� partisane.
(2) In R�f�rendums : chances et risques co-sign� par Paul Ricœur et publi� dans le Monde D�bats du 19 novembre 2004


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