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SETIF/BOUSSELAM
Le calvaire quotidien des citoyens
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 07 - 2005

D�une superficie de 61 km2 et une population estim�e � plus de 19 000 �mes r�parties sur 28 villages, la commune de Bousselam est la plus grande au niveau de la da�ra de Bouandas.
De par son enclavement naturel, impos� par le relief montagneux et autres multitudes de probl�mes dans lesquels elle se d�bat, la commune, situ�e � 75 km au nord de S�tif, illustre de la mani�re la plus claire, les difficult�s qu�affrontent quotidiennement les habitants des zones rurales. Premier constat, l�axe routier reliant Bouandas et Bousselam, en l�occurrence la route wilayale 45, est dans un �tat de d�gradation tr�s avanc�. Des fissures et des fosses jonchent la chauss�e. Sa derni�re r�paration remonte � 1985, arguant de ce fait, les transporteurs exigent 40 dinars pour un trajet de 20 km, jusqu�� Souk-El- Had. Le plus souvent, les v�hicules de transport sont pleins � craquer, et le passager n�a pas droit � son ticket. A partir d��Ouslouf�, les villages de Bousselam commencent � d�filer. Accroch�s sur des cr�tes, des villages tels Tarzout, Lekseul et Taskafet sont entour�s de vergers et de figuiers. En bas, au pied de la montagne et aux bords de l�Oued Bousselam, les oliviers dominent le paysage. Les 49 km de chemins communaux, qui reliaient les villages entre eux, et ses derniers avec le chef-lieu A�n-Dockar sont impraticables, c�est le moins que l�on puisse dire. Dans certains endroits, seul un tracteur ou une b�te de somme peuvent d�senclaver les villageois. Des centaines de jeunes des diff�rents villages, peuplent les rues et les caf�s. Le taux de ch�mage est estim� � plus de 65%. Les politiques successives d�emploi n�ont pas chang� grand-chose. On d�nombre quelques b�n�ficiaires de cr�dit dans le cadre de l�ANSEJ, � l�instar de Farid, un ex-ch�meur qui s�est lanc� dans l��levage des vaches laiti�res. Mais beaucoup d�autres jeunes n�ont pas pu surmonter les obstacles bancaires. �Le travail, on le cherche ailleurs, il n�y a rien ici�, affirme Rachid, un jeune peintre qui travaille � Alger. Ailleurs, c�est les grandes villes ou mieux encore, l�Europe. Rejoindre les siens qui sont partis � la recherche d�autres cieux plus cl�ments, est le r�ve de tous � Bousselam. La crise de logement, quant � elle, s��tend dans toute cette commune. Les responsables de l�APC affirment avoir re�u 900 demandes de logements, toutes formules confondues. Une enqu�te men�e r�cemment qualifie la majeure partie des demandes, de personnes n�cessiteuses. Les enqu�teurs ont constat� l��tat de d�labrement de certaines habitations, et qui menacent s�rieusement la vie des familles. �Ces familles doivent d�m�nager au plus vite et avant qu�il ne soit trop tard. Mais pour aller o� ?�, s�interroge un membre de l�APC. De leur c�t�, des citoyens accusent les autorit�s concern�es de favoritisme et de manque de transparence qui caract�rise l�op�ration d�attribution de logements. Dans le domaine sanitaire, la commune souffre le martyre, et la situation est tr�s alarmante. Un seul m�decin pour les 19 000 habitants de Bousselam. Le dispensaire de A�n-Dockar, l�unique �tablissement sanitaire de la commune, est submerg�, ses capacit�s en mati�re d��quipements et de personnel (1 m�decin g�n�raliste et 2 infirmiers), sont loin de pouvoir faire face au besoin de soins d�une population de plus en plus nombreuse. Pour accoucher, une femme ou seulement voir un dentiste, les �Bousslamais� sont contraint de se d�placer jusqu�� Bouandas ou Barbacha. L�insuffisance grave des prestations sanitaires, interpelle la tutelle pour une intervention urgente. Les services d�une maternit� et d�une ambulance, ne sont plus de seconde n�cessit�. 95% du territoire de la commune est �lectrifi�, mais cela n�a pas pr�serv� les citoyens des grands d�sagr�ments qu�induisent les coupures �lectriques, si fr�quentes et si longues, notamment en p�riode hivernale. Les citoyens se demandent s�ils sont des abonn�s de Sonelgaz � part enti�re ? Le gaz de ville, quant � lui, n�a pas trouv� son chemin vers cette haute r�gion, connue pour ses hivers rigoureux, afin de d�livrer le montagnard de la bouteille de gaz butane et du bidon de mazout, et aussi pour pr�server les fr�nes et les ch�nes des haches de b�cherons. La commune de Bousselam n�est pourvue d�aucune infrastructure sportive ou culturelle. Un terrain am�nag� fait office de stade communal, mais que la ligue de wilaya n�a pas homologu� pour cause de non-conformit� avec les normes connues. L�association sportive de la commune, qui b�n�ficiait pourtant d�un certain budget, est entr�e en hibernation depuis des ann�es. La dotation de la frange juv�nile en stades, maison de jeunes et biblioth�que communale est bien plus qu�indispensables, car la consommation de drogues et la d�linquance sous toutes ses formes ont pris le dessus. La balle est actuellement entre les mains des responsables qui doivent de r�agir dans les plus brefs d�lais.

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