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INQUI�TANTE HAUSSE DES VOLS DE V�HICULES EN ALG�RIE
Quand le d�lit pousse au crime Enqu�te r�alis�e par Amir G.
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 09 - 2005

S�il existe un ph�nom�ne qui enregistre une ascension fulgurante c�est bien celui des vols de v�hicules. Il ne se passe pas un jour sans que les m�dias rapportent des faits en relation avec ce fl�au. Les plus observateurs notent �galement la publication des avis de presse qui offrent des motivations p�cuniaires � ceux qui peuvent aider � retrouver une voiture �disparue�. Le bilan du 1er semestre de l�ann�e 2005 r�v�le une inqui�tante recrudescence de ce d�lit. Les statistiques de la Gendarmerie nationale sont �loquentes. Les affaires trait�es durant les quatre premiers mois de l�ann�e 2005 d�passent de loin le total de toutes les affaires constat�es durant l�ann�e 2004. Si la moyenne mensuelle des affaires constat�e en 2004 �tait de 24, ce chiffre culmine � 63, soit une hausse d�environ 163 %.
Ces indications traduisent clairement la nouvelle orientation des bandes de malfaiteurs. Les nombreuses affaires solutionn�es ont �galement d�montr� qu�un vol de voitures n�est jamais un acte isol�. Un r�seau de transformation est g�n�ralement derri�re afin de prendre le relais. Si dans un pass� r�cent, les malfrats semblaient agir avec une certaine retenue, la nouvelle tendance semble faire l�impasse sur ce qui paraissait infranchissable. En effet, les gangsters d�aujourd�hui n�h�sitent pas � renvoyer ad patres le conducteur de la voiture d�sir�e et toute personne qui pourrait entraver leurs projections. Les faits divers en rapport sont effrayants. Un individu d�allure tranquille s�invite dans l�appartement de son voisin de palier. Il l�assomme au moment de lui verser un th�, le d�coupe en petits morceaux, prend les cl�s de sa voiture et achemine celle-ci vers une bande qui lui a �pass� commande�. Les exemples du genre ne se comptent plus. Cela donne froid au dos.
Attention aux pi�ges !
Le propre de la nouvelle criminalit� est ses capacit�s d�adaptation. Le vol de voitures ne d�roge pas � la r�gle. Pire encore, ce rayon �d�activit� fait preuve de beaucoup d�ing�niosit�. Une ing�niosit� qui, malheureusement, s�associe aux plus terribles des sc�narios. La machination la plus vieille en date, mais qui continue � faire des victimes, est la disparition du bouchon du r�servoir d�essence. En s�apercevant de la disparition de cette pi�ce, les plus na�fs n�iront pas penser que ce geste est le pr�lude � l�arriv�e de la catastrophe. En effet, quelques voitures, de marques fran�aises notamment, p�chent par un d�faut crucial. Une seule et m�me cl� est utilis�e aussi bien pour l�ouverture des porti�res, la mise en marche du moteur, ainsi que l�ouverture du bouchon du r�servoir � carburant. Une fois la voiture cibl�e, les voleurs prennent le soin d�arracher le bouchon du r�servoir. L�objet est, par la suite, confi� � un complice qui se charge de confectionner une nouvelle cl� � partir de la serrure du bouchon du r�servoir. Un vrai jeu d�enfant pour les serruriers. Entre-temps, les voleurs organisent une v�ritable filature de la voiture en guettant le moment propice pour passer � l�acte. D�apr�s des sp�cialistes, l�enl�vement se produit en g�n�ral dans la nuit ou aux aurores, quand ce n�est pas au moment o� l�infortun� stationne son v�hicule pour aller faire son march�. L�autre classique du genre est la duplication des cl�s au moment de laisser la voiture � la station de lavage et de vidange. Il suffit d�un simple employ� malhonn�te pour prendre possession de n�importe quelle voiture souhait�e. Pour cela, il suffit d�avoir un complice dans les parages, qui se charge d�aller faire le double des cl�s et de revenir avant que la voiture ne quitte l�atelier de travail. Il suffira apr�s de surveiller les d�placements de la voiture pendant quelques jours pour proc�der au vol. �videmment, ceci ne concerne que les cas les plus mod�r�s dans l�action de vol. Ainsi et depuis peu de temps, il a �t� d�not� l�apparition d�une forme inqui�tante de criminalit� en relation avec le vol de voitures. Il s�agit d�une approche o� la vie humaine n�a aucune importance. En somme, il s�agit de groupes de malfaiteurs ne reculant devant rien pour arriver � leurs fins. Leur mani�re de faire est tr�s simple. N�importe qui peut tomber dans le traquenard. Une fois la cible localis�e, celle-ci est suivie avec la plus grande discr�tion. Tout au long de la filature, les malfaiteurs cherchent le meilleur endroit pour donner l�assaut. Lorsque la route est jug�e assez d�serte, le chauffeur de la voiture de malfaiteurs fait mine d�accrocher le pare-choc de la voiture cibl�e au cours d�une man�uvre de d�passement. La r�action du conducteur de la voiture cibl�e est somme toute pr�visible. Celui-ci se range sur le bas-c�t� pour une prise de bec bien de chez nous avant de proc�der � l��change des renseignements pour les besoins du constat d�accident. Mais en quittant sa voiture, la victime est loin de se douter qu�elle vient de tomber dans les mailles du filet. A hauteur de la victime, le voleur brandit son couteau et le lui plante dans le coeur. Les criminels se mettent alors au volant de la voiture et prennent la poudre d�escampette. Ces malfaiteurs d�un genre tr�s particulier �laborent, quelquefois, des sc�narios dignes des s�ries d��pouvante. Pour ce faire, ils n�h�sitent pas � employer les grands moyens. C�est ainsi que des maisons sont lou�es (de pr�f�rence) dans des zones nouvelles d�habitation. L� o� le voisinage n�est pas encore connu Ce d�tail sert � mettre en confiance les victimes. Le march� des voitures et les stations des transports sont un lieu de pr�dilection. Une fois la voiture choisie, l�on n�gocie le prix avec le vendeur. Afin que la supercherie fonctionne au mieux, l�on fait semblant d�achopper sur le prix. Mais un arrangement en faveur du vendeur peut toujours �tre trouv�. Comme on se rend rarement au march� des voitures avec des millions en poche, l�on invite le vendeur � accompagner son chaland � son domicile pour l�encaissement de la somme convenue. Un simple appel t�l�phonique (souvent cod�) informe le gang sur la mise en marche du plan. Ces derniers se chargent � leur tour de pr�parer le comit� d�accueil. Arriv� au point de chute, le pseudo-acheteur joue son ultime com�die. Faisant mine de respecter les coutumes d�usage, il invite sa cible � entrer dans la maison pour siroter un petit caf� et v�rifier si la somme est exacte. Mais en franchissant le seuil de la porte, les bourreaux se chargent du reste. On ne laisse aucune chance � la personne : celle-ci est froidement abattue. Une enqu�te de la gendarmerie, qui a r�ussi � mettre un terme aux agissements de ce genre de bandes, a permis de savoir qu�une fois assassin�e, la victime est jet�e dans un coin de chambre jusqu'� ce qu�elle se vide de son sang. Le soir, elle sera d�nud�e et jet�e dans un lieu d�sert a des kilom�tres a la ronde. Ceci sert � d�router l�enqu�te en laissant croire � une affaire de m�urs. La voiture est, quant � elle, conduite dans un endroit s�r, quelques instants seulement apr�s avoir proc�d� � l�assassinat de son propri�taire. Autre approche : les criminels emploient la ruse, l� o� l�Alg�rien affiche quelques faiblesses L�autostop en fait partie. Les enfants et les femmes sont associ�s au plan pour app�ter les bienfaiteurs. Quand ce n�est pas l�agression � l�arme blanche ou au gaz lacrymog�ne, c�est la m�thode douce qui est usit�e. Exemple : deux jeunes sont pris en stop par un vieux monsieur. Ils lui racontent qu�ils sont des beznassia, (petits commer�ants) qui vont � l�a�roport pour prendre l�avion. En cours de route, ils font mine d�avoir une petite faim et commencent � grignoter des pr�parations maison. Si le conducteur refuse de manger, les passagers insistent pour qu�il accepte la canette de Coca-Cola qu�ils d�capsulent sous ses yeux. Mais en �tanchant sa soif, le malheureux ne peut pas deviner qu�une aiguille de seringue remplie de puissant s�datif a �t� inject�e � travers le fin m�tal de la bo�te. Le quinquag�naire a failli perdre la raison lorsque, au r�veil, il se d�couvre allong� en plein milieu de nulle part. Une autre m�thode simple et radicale. Le groupe de voleurs prend ses quartiers � c�t� d�une boulangerie, un kiosque � tabacs, ou encore d�un taxiphone. Un citoyen trop press� s�arr�te devant pour faire ses emplettes. Il laisse son v�hicule en marche pendant qu�il va chercher un paquet de cigarettes. C�est une histoire de 30 secondes. Mais il se trouve que 15 secondes suffisent aux brigands qui guettent dehors de d�marrer en trombe.
Les r�seaux secondaires
Le vol de voitures n�aurait certainement pas connu un tel succ�s si derri�re il n�y avait pas toute une logistique. Les enqu�tes des services de s�curit� ont permis d��tablir qu�une voiture d�rob�e suivait deux cheminements. Le premier est la voie du d�sossement. Ce travail est confi� � un sp�cialiste en t�lerie. La voiture est morcel�e pour �tre revendue en pi�ces d�tach�es. Dans quelques cas pr�cis, la voiture vol�e n�a m�me pas besoin d��tre diss�qu�e. Les chirurgiens des m�taux se chargent de remplacer le num�ro du ch�ssis uniquement. De nouvelles housses pour le salon, des enjoliveurs sur les jantes, quelques objets de d�coration ici et l� et le tour est jou�. La voiture pourra sortir des ateliers et rouler avec de vrais faux documents. Le trafic de documents est l�autre canal qui encourage les vols de voitures. Les synth�ses des services de la gendarmerie qui luttent contre ce ph�nom�ne soulignent que le trafic de documents passe par deux canaux. Le plus en vogue est celui des ateliers informatiques clandestins install�s dans des maisons. Le mat�riel en question n�est utilis� que pour reproduire de fausses cartes grises, permis de conduire, polices assurances et tout autre document en rapport avec la circulation des v�hicules. Ces documents sont � m�me de flouer les agents des barrages de contr�le. Le pot aux roses ne pourra �tre d�couvert que si les recherches sont pouss�es ou niveau des administrations comp�tentes, ou lors des formalit�s d�enregistrement lors d�une nouvelle vente. L�autre moyen du reste plus difficile � d�busquer repose sur la complicit� de quelques agents de l�administration. En effet, les affaires trait�es par les diff�rents services de s�curit� ont � maintes fois prouv� l�implication d�employ�s des services des cartes grises dans le trafic de v�hicules. Les investigations en la mati�re ont �galement d�termin� que les ind�licats pr�pos�s travaillent en r�seau avec leurs confr�res des autres wilayas. L�astuce est simple : les agents complices prennent chacun en charge le dossier confi� par son complice d�une autre wilaya. Ces initi�s se chargent de faire passer le dossier de la voiture pour l��tablissement d�une carte grise en faisant abstraction des pi�ces administratives essentielles. Dans le jargon de ce trafic on appelle cette op�ration el-ghriss (enfouissement). Cela signifie que le dossier est bien enfoui au sein du service des cartes grises. Cette op�ration ne s�arr�te pas � ce stade. Elghriss est reproduit trois ou quatre fois � chaque fois dans des circonscriptions diff�rentes. Des sp�cialistes en la mati�re assurent que ce labyrinthe est mis en place pour entraver les enqu�tes des services de s�curit�. Les agents de l�administration utilisent aussi le mode de cloisonnement de l�information, afin de se prot�ger en cas de probl�mes. Il n�en demeure pas mois que l�exp�rience acquise sur le terrain permet aux forces de l�ordre d�arriver � la source du mal. En d�pit d�une lutte acharn�e contre ce fl�au, la r�alit� du terrain prouve que la courbe des vols de voitures est ascendante. L�urgence de mettre en place une nouvelles strat�gie s�impose d�elle-m�me, vu que les vols de voitures commencent h�las � rimer avec homicides.
A. G.
Les chiffres qui font peur
Les statistiques de la Gendarmerie nationale pour le premier semestre de l�ann�e 2005 font �tat de 399 affaires trait�es. 534 personnes ont �t� arr�t�es dans le cadre de ces affaires. 44 d�entre elles ont �t� �crou�es alors que 490 ont �t� plac�es sous contr�le judiciaire. Pour ce qui est de l�exercice de l�ann�e 2004, il a �t� constat� 288 affaires trait�es. 471 personnes ont �t� arr�t�es. 63 �crou�es et 408 remises en libert� provisoire. 237 v�hicules ont �t� saisis en 2004, alors que 275 l�ont �t� mais uniquement pour les quatre premiers mois de l�ann�e 2005. Dans le hit-parade des wilayas les plus touch�es par ce ph�nom�ne, Batna arrive en pole position avec 47 affaires constat�es. Tlemcen vient � la deuxi�me marche du podium avec 24 affaires. Alger n�obtient que la troisi�me position avec 21 d�lits du genre. Blida et T�bessa totalisent 18 affaires chacune. S�tif, Constantine, B-B-Arreridj et Tindouf enregistrent 12 affaires pour chaque wilaya. Au bas du tableau, Annaba avec 11 affaires r�solues. Retenons, enfin, que sur les 288 affaires trait�es en 2004, 237 voitures ont pu �tre r�cup�r�es.


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