Un s�isme d�une magnitude de 6,5 est tr�s probable � Alger. Une affirmation donn�e par les experts alg�riens et japonais lors d�un s�minaire tenu hier � l�h�tel El- Aurassi, portant sur l���tude de microzonage sismique de la wilaya d�Alger�, men�e � travers 26 communes. Cinq failles actives sont d�tect�es dans le territoire de la capitale. Trois sont majeures et rapides : faille offshore au large d�Alger, de Blida (sud Mitidja) et de Zemmouri. Les deux autres sont secondaires et lentes. Elles sont localis�es au Sahel et � Thenia. Ces failles sont toutes susceptibles de g�n�rer des s�ismes mais n�ont pas le m�me potentiel. Un danger concret est ainsi d�termin� pour tous les Alg�rois. 20 � 50% des communes seront endommag�es en cas de tremblement de terre de 6, 5. Les pertes financi�res varieront, selon la densit�, entre 56 et 124 milliards de dinars. Au bas chiffre, environ 62 500 logements seront d�truits dans ces communes. Un sc�nario catastrophe mais, h�las, bien r�el. A ce sujet, le Dr Mohamed N. Farsi, du Centre national de recherche appliqu�e en g�nie parasismique (CGS), a men� une �tude de vuln�rabilit� de b�timents strat�giques. Premi�re exp�rience en Alg�rie de ce genre, elle a port� sur 200 000 m2 de planchers, soit pr�s de 60 b�timents. Importante infrastructure � travers le territoire national, l�h�pital Mustapha-Pacha en fait partie. La conclusion de cet expert est sans appel : ce complexe ne r�pond pas aux normes parasismiques. �Un s�isme d�une magnitude de 6, 5 aux environs d�Alger entra�nera d�importants d�g�ts car il s�agit de vieux b�timents�, note le Dr Farsi. Seule une seule b�tisse sur les 49 composant cet h�pital est non vuln�rable. Il s�agit du Centre Pierre et Marie Curie. �Un b�timent strat�gique doit rester fonctionnel apr�s un s�isme. Ce qui ne sera pas le cas pour cet h�pital�, souligne notre interlocuteur. Et d�ajouter : �M�me s�il ne s�effondre pas, il ne peut �tre utilis�.� Les experts ont propos� aux pouvoirs publics de renforcer dix b�tisses et de reclasser les trente-huit restantes. �Il faut soit construire un autre h�pital dans cette r�gion soit ratisser certains immeubles et les reconstruire�, sugg�re le Dr Farsi. �Nous avons d�j� men�, durant les ann�es 90, une �tude sur les al�as sismique de la r�gion d�Alger. Cependant, elle n�a pas port� sur les failles sous-marines�, a signal� M. Bouhadada. Dor�navant, ce point sera pris en charge. �Les donn�es marines ne montrent pas d�extension de la faille de Zemmouri en mer�, a indique le Dr Bertrand de l�Agence japonaise de coop�ration internationale (JICA). Il notera, toutefois, qu��il doit exister une autre structure active en mer�. Il est � noter que le microzonage sismique consiste � consid�rer tous les aspects d�un s�isme li�s � l�amplification des ondes sismiques, aux effets induits comme le glissement de terrain et la rupture de faille en surface. La finalit� du microzonage consiste en l��tablissement d�une carte de zonage o� les al�as locaux li�s au s�isme sont repr�sent�s dans des zones class�es par cat�gorie, en fonction de leur degr� de dangerosit�. Cette derni�re �tape, estiment les experts, sera finalis�e fin 2006. Organis�e conjointement par la JICA et le CGS, cette rencontre entre dans le cadre des enqu�tes de la pr�vention des catastrophes naturelles en Alg�rie. Une occasion pour faire le point sur la r�alisation de le premi�re phase des travaux, � savoir la constitution de la banque de donn�es n�cessaires � l��tude et qui concerne les domaines de la sismicit�, la g�ologie, l�hydrog�ologie, les b�timents, les infrastructures, les r�seaux vitaux, et autres. Meriem Ouyahia