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CHRONIQUE DES TEMPS SORDIDES
Les moutons de Panurge Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 01 - 2006

Quand vient l�heure du mouton, le pays se fige dans une pause d�jeuner prolong�e qui sent les abats grill�s et les ar�mes de la cuisine d�antan, � une �poque o� la viande n��tait pas l�ennemie du pauvre. A l�heure du mouton, on s�oublie dans la grande bouffe et vas-y que je mange, d�guste, avale et croque et vas-y que je m�empiffre � sati�t� ! Apr�s avoir subi les mauvaises odeurs �manant de la cage d�escalier, apr�s avoir vals� sur la paille souill�e qui jonche les escaliers depuis quelques jours, apr�s avoir �t� agress� par le spectacle de d�solation qu�offrent nos villes � l�approche de cette f�te, nous voil� arriv�s au bout de nos peines : c�est l�heure du sacrifice.
On �gorge la b�te l� o� on peut : sur les terrains vagues, dans les balcons, sur les terrasses, dans les caves et m�me dans les salles de bains ! Il faut accepter ce sous-d�veloppement chronique sans broncher. Il faut m�me applaudir ce retour au Moyen-Age car, si tu ne le fais pas, tu es tax� d�ennemi de la religion. Pourtant, ce que nous remettons en cause, ce n�est pas l�acte, � combien symbolique, du sacrifice rituel en hommage au geste de Saidna Brahim, mais la mani�re barbare et sauvage dont nous le faisons. Comme si 2006 n��tait qu�� quelques encablures de ces �poques obscures au mode de vie primaire. Des si�cles o� l�on ne connaissait pas encore toutes les commodit�s de la vie moderne et son organisation sociale qui permettent mille autres solutions ! Les B�douins qui vivaient dans le d�sert avaient leurs rites et leurs habitudes. Ils ne connaissaient ni immeubles, ni �gouts, ni abattoirs, ni �lectricit�, ni gaz, ni tant d�autres commodit�s encore qui facilitent notre vie et la rendent moins pollu�e par le manque d�hygi�ne qui caract�risait ces �poques lointaines. En 2006, il est tout simplement aberrant de transformer des immeubles en bergeries, comme il est scandaleux d�autoriser la consommation de la viande sans contr�le v�t�rinaire, m�me si les autorit�s lancent des campagnes pour que les citoyens fassent examiner leurs moutons par les services sp�cialis�s. Mais, dans la pratique, qui le fait r�ellement ? Et, en supposant que l�on ait envie de le faire, les moyens de transports, r�duits � leur plus simple expression le jour de l�A�d, le permettent-ils ? En discutant de tout cela avec quelques citoyens sortis faire une petite balade pour dig�rer la viande ingurgit�e quelques heures plus t�t, j�ai eu des r�ponses du genre : �C�est la religion qui le veut�, �il ne faut pas changer nos habitudes�, et tant d�autres affirmations qui sont certainement sinc�res mais qui ont l�heur de me plonger dans un pessimisme profond, d�autant plus que ce sont les plus jeunes qui trouvent tout cela �normal� ! Sommes-nous r�ellement en train d��voluer, et ce progr�s, dont les discours officiels nous abreuvent quotidiennement via l�Unique, n�est-il pas qu�une simple poudre aux yeux cachant une r�alit� plus am�re ? Ces Alg�riens qui croient ma�triser les outils de leur si�cle et progresser comme les autres peuples ne sont-ils pas finalement que de gros b�b�s s�abreuvant goul�ment aux deux mamelles d�une fausse modernit� : la t�l� num�rique pirat�e et le t�l�phone portable �bipeur� ! Des gens qui trouvent normal de transformer les immeubles en porcheries sont-ils mentalement modernes ? Les r�ponses que j�ai eues lors de mon minisondage de rue prouvent en fait qu�un amalgame est entretenu � bon escient autour de ces questions o� le sentiment religieux est convoqu� en permanence pour emp�cher toute r�flexion libre. Le sacrifice de l�A�d se fait dans de nombreux pays musulmans sans pour autant que cela ne porte atteinte � la propret� des villes. Vivre dans un milieu urbain moderne impose des r�gles et une discipline qui ne sont pas de rigueur dans les zones rurales. Et si la tendance g�n�rale, depuis l�ind�pendance, est � la �ruralisation� de nos villes, n�est-il pas temps de r�agir pour stopper le d�sastre ? Et que l�on ne vienne pas nous raconter que l�on �gorge les moutons de la m�me mani�re dans les gratte-ciels de La Mecque, de Riyad ou de Duba� ! Et sans aller jusqu�� reproduire les proc�d�s impos�s � nos �migr�s dans certains pays europ�ens, nous pouvons nous int�resser � ce qui se fait dans les pays arabes et musulmans qui prot�gent leurs cit�s urbaines contre de telles agressions ! En attendant, il ne serait pas superflu d�ajouter quelques commentaires sur cette f�te de l�A�d qui s��loigne progressivement de ses nobles objectifs. Et ces pr�cheurs qui prot�gent en fait les immenses int�r�ts des maquignons de circonstance, ces donneurs de le�ons qui culpabilisent toute personne voulant vivre son Islam dans la r�alit� du XXe si�cle, ne seraient-ils pas plus cr�dibles s�ils nous entretenaient de l�obligation faite au musulman de partager son mouton avec les plus d�munis ? Qu�ils nous expliquent donc ce penchant �moderne� de nombreuses familles � congeler les morceaux de viande au fond des freezers au lieu de les distribuer, tous frais, � ceux qui ont perdu le go�t de la viande ! Et c�est parce qu�une telle solidarit� n�existe plus que les plus pauvres s�endettent pour offrir � leurs enfants la b�te du sacrifice. Las d�attendre un geste de ces nouveaux riches, le petit ouvrier, le smicard, le ch�meur, la femme de m�nage n�h�sitent pas � racler le fond de leurs poches ou � demander des pr�ts ruineux � leurs patrons, juste pour dessiner ce sourire si pur sur les visages d�faits de leurs enfants, juste pour apporter un peu de chaleur � ces chaumi�res froides et aust�res. Alors, au lieu de jouer aux gars scandalis�s par des propos d�non�ant la grande porcherie qui s�installe lors de ces f�tes, qu�ils d�noncent l�indiff�rence de l�individualisme, plaies ouvertes dans le corps de l�A�d ! Et puis, ce pays qui nous offre un spectacle si d�solant en ces premiers jours de l�ann�e 2006 n�est-il pas aussi celui o� la pens�e rationnelle et scientifique recule chaque jour au profit du charlatanisme, du maraboutisme et d�une nouvelle mode de mystification qui r�installe tous ces fl�aux combattus par le r�formateur Ben Badis et s�v�rement r�prim�s par la R�volution ? Pour peu que l�on comprenne la n�cessit� de se ressaisir avant qu�il ne soit trop tard, il est possible de vivre son Islam dans la tol�rance et la modernit�, comme des citoyens d�un pays ancr� dans son si�cle. Loin des bigoteries des nouveaux politiques qui, apr�s avoir perdu la bataille de la terreur, s�incrustent dans les pores d�une soci�t� sujette aux plus folles bouffonneries, avec la complicit� et le soutien d�anciens politiques qui tirent les ficelles du jeu. M. F.
P. S. 1 : Un message de : B., M. et R. �Merci mille fois pour vos positions qui montrent qu'il existe encore des hommes non pollu�s par l'opportunisme ambiant. Le collectif d'une petite SARL que les forts du moment sont en train de forcer � mettre la cl� sous le paillasson � travers une loi qui n'ouvre les portes qu'aux milliardaires. En effet, seuls ces derniers sont maintenant autoris�s � activer dans le domaine de l�import. Pourtant, des pays aussi grands que les USA permettent � leurs citoyens de se mettre au travail avec l'apport d'un dollar symbolique.�
P. S. 2 : A Benchicou : cinq mois encore � tirer comme un vulgaire malfrat dans une cellule froide d�El Harrach, juste pour oublier la hideur de l�hiver et les fausses promesses du printemps, juste pour multiplier les soleils dans la grille du Temps et inventer de nouvelles couleurs � l��t� ! Il sera beau en Alg�rie l��t� prochain, le premier depuis deux ann�es o� il n�y aura pas de journaliste en prison pour ses �crits ! Enfin,� si les tribunaux n�en d�cident pas autrement�


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