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ADRAR
Tit, la cit� des miracles
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 02 - 2006

A notre d�part d�Adrar, il �tait un peu plus de 16 heures, la route longue nous offrait un spectacle f��rique. De part et d�autre, tel un chapelet, s��grenaient de nombreux ksour dont chacun renferme un secret et toute une histoire. La pr�sence de marabouts corrobore l�authenticit� des r�cits colport�s de bouche � oreille.
Tamentit, Boufadi, Fenoughil, Ba�mar, Aghil, Zaouit, Kounta, In Zegmir, Sali et enfin Enfiss et Reggane qui relate tout un �pisode, h�las, malheureux et tragique de la pr�sence coloniale o� furent commises les pires atrocit�s humaines en d�florant flore et faune. De Reggane, on vire carr�ment � l�est sur une distance de 90 km, appara�t Aoulef, chef-lieu de la da�ra. Puis direction Tit, l�enchanteresse, la cit� des miracles. Juste � l�entr�e du ksar, un �norme erg s�impose majestueusement avec sa masse de sable, bloquant ainsi le passage. Il faut le contourner. Une d�viation de quelques centaines de m�tres est obligatoire. Au retour, mon ami n�a pu se retenir en brandissant sa cam�ra afin d�immortaliser ce �colosse� fascinant. Un silence abyssal enveloppe Tit qui s�offre au visiteur dans un d�cor immuable et l�gendaire. Quelque trois mille �mes y vivent dans une ambiance fraternelle que beaucoup leur envient. L�eau est omnipr�sente. Il suffit de creuser entre 1 ou 3 m�tres pour faire jaillir cette eau douce, fra�che en �t�, relativement ti�de en hiver. La cit� repose sur la nappe albienne, ce qui explique bien le nom de Tit, c�est-�-dire source (a�n). Avec toute cette r�serve contenue dans le sous-sol, si l�eau dans les m�nages est coulante, elle n�est pas courante. Un erg appel� �Erg Echaouef� la domine et la nargue du haut de ses 80 m�tres. Il mesurait plus de 150 m mais au fil des ann�es, l��rosion a eu raison du lieu. D�ailleurs, un Japonais du nom de Kobore venait r�guli�rement chaque ann�e mesurer sa hauteur. Tit est constamment battue par les vents. Une pr�occupation majeure pour l�APC qui a, dans le cadre du filet social, mis sur place une �quipe pour fabriquer des brise-vent, genre de cl�ture faite de palmes appel�e �afrag�. Ils ne font que �a, leur t�che consiste � tenir t�te. Dans un combat perp�tuel et sans rel�che, � cette avanc�e du sable. Il s�agit de sauvegarder le tissu urbain et les champs �jnane�. Le pari n�est pas gagn� mais leur volont� est in�branlable. Tit est divis�e en cinq quartiers : Boussa�da, Gasba, Atik, Khalid Ibn Walid et Gasbat El Chorfa. Trois foggara (Jenet Raouda, Djedida et Gasba) alimentent les champs o� poussent des l�gumes destin�s uniquement � la consommation locale. L� aussi, la d�pendance du nord est quasi totale. De gros camions venant de Mascara, Tiaret et S�tif constituent une v�ritable aubaine pour la population. On n�y manque de rien. Tit se trouve quand m�me � 300 km d�Adrar et � 2100 km d�Alger. Les foggara, ce sont ces anciennes conduites d�eau souterraine destin�es � irriguer la palmeraie et les �djanate�. Cet ouvrage hydraulique r�duit au maximum l��vaporation de l�eau et utilise des galeries souterraines qui permettent de drainer l�eau du sous-sol et de la conduire par gravit� � partir d�une succession de puits d�a�ration jusqu�� ce qu�elle �merge � la surface du sol sous forme de rigoles �seguia�, redistribu�e ensuite parcimonieusement par un distributeur appel� kasria. Le partage de l�eau passe ensuite par des �peignes� plac�s en travers des �seguia� qui assurent une r�partition �quitable � l�aide d�un �kial� qui d�termine la quantit� en fonction du montant vers� par le demandeur. La palmeraie est riche et les vari�t�s de dattes (Tgaza, Tinasser, Tazerza�, Agazou, Ahartane, Tindeken, Tikarbouche �) sont tr�s nourrissantes et tr�s appr�ci�es. D�ailleurs, Tgaza et Tinasses sont export�es vers le Mali et le Niger. En contrepartie, des moutons et des chameaux sont ramen�s dans le cadre du troc. Si Tit, commune de la wilaya d�Adrar, figure dans le d�coupage, ses habitants ont un penchant tr�s prononc� pour la wilaya de Tamanrasset. Leur tenue �bazan� sorte de gandoura tr�s ample, les diff�rencie. L�artisanat constitue l�une des attractions de la cit� qui rec�le des �l�ments de vestige et des pi�ces artisanales atypiques qui t�moignent du g�nie et de l�habilet� des habitants de cette r�gion. Des paniers, des �tbaq�, tadara (genre de jarre) sont fabriqu�s en osier. Le tannage du cuir permet d�obtenir des tapis, des sandales et m�me des tentes qui ont contribu� � sa renomm�e. Un jumelage verra bient�t le jour avec une commune de Tizi-Ouzou pour la confection d�objets en poterie. L�art ne se perd pas. En v�ritable globe-trotter, il arrive et se perp�tue. Cet apprentissage sera r�serv� uniquement aux femmes afin de r�sorber une partie du ch�mage. La plupart des habitations sont construites en �toub� (m�lange d�argile et de paille). Le thermom�tre d�passe parfois les 50o en �t� et les pluies rares font de cette r�gion une r�gion ballott�e par les vents. Lorsque celui-ci souffle, la visibilit� est quasi nulle et vous oblige � vous cl�turer chez vous en attendant le r�pit. Une for�t se trouve pas loin de la cit� et sa visite est vivement conseill�e. Une autre for�t o� une v�g�tation luxuriante appel�e �sbat� y prolif�re. Cette plante tr�s appr�ci�e des chameaux est tr�s demand�e. Durant la c�l�bration des f�tes religieuses, et particuli�rement l�A�d El Adha, les habitants se retrouvent pour faire ripaille et se livrer � des jeux qui rev�tent une importance particuli�re. Le sel gemme est cherch� � 2 km de la cit� pour la pr�paration d�un plat � base de �regague et de poulet, tr�s appr�ci� et tr�s convoit�. Un autre plat, le baharouz (genre de gros couscous avec du bouzelouf) tr�s demand� est le mets favori et pris� durant cette p�riode. Quant au sport qui s�y pratique, il ressemble �trangement au hockey sur gazon. Les cannes sont fabriqu�es � partir de branches et la balle en touffe de palmier garnie de pierres. Le jeu suscite un grand int�r�t. Le th� pr�par� sur la braise demeure une boisson tr�s consomm�e et r�pond � un rituel s�culaire que des mains habiles transvasent de verre en verre, afin d�obtenir une mousse, preuve d�une bonne d�coction. Si en hiver, la foule se fait plus rare et plus discr�te apr�s la pri�re du �Icha�, en �t� les noctambules rassurent par leur pr�sence. Certains ne rentrent qu�au petit jour. D�autres s��tendent � m�me le sable, berc�s sans berceau par une fra�cheur apaisante. D�ailleurs, les nouveaux mari�s saisissent cette opportunit� que leur offre Dame nature pour c�l�brer leur union. Synonyme de f�te o� le �tbal� regroupe les habitants des ksour voisins tels que Akabli, Ingher, et Aoulef. Un bon pr�texte d��vasion, de distraction et de d�foulement. La TV existe mais en raison de son faible signal, les �ksouriens� se tournent vers la parabole et les programmes que proposent les cha�nes capt�es sur Hotbird, Nile Sat et Arabsat. Les ondes se sont install�es partout et font partie de la vie familiale. Les habitudes ont beaucoup chang� et les tenues qu�arborent les jeunes filles le d�montrent amplement. Ici � Tit, le salon de coiffure n�existe pas et les gens se d�brouillent comme ils peuvent gr�ce au syst�me D. Le transport existe mais demeure insuffisant. Les navettes reliant Tit � Aoulef sont irr�guli�res et souvent les horaires ne conviennent pas. Le t�l�phone fixe et le mobile �Mobilis� vous permettent d�entrer en contact avec le monde ext�rieur et font le bonheur des usagers. Deux �coles primaires et un CEM permettent aux apprenants avides de savoir d�apprendre pour une meilleure int�gration. D�ailleurs, il y a autant de filles que de gar�ons sur les bancs scolaires. Les filles se rendent m�me � Aoulef (50 km) pour leurs �tudes secondaires. D�autres se trouvent � l�universit� d�Oran, d�Alger et de Tam. Tit compte d�j� ses universitaires, gar�ons et filles, qui attendant de d�busquer un emploi. Tit dispose �galement d�un dispensaire et d�une salle de maternit�. En 2000, nous confie le m�decin, il n�y avait rien. Les femmes accouchaient par terre. Aujourd�hui, la salle de maternit� �quip�e permet � ces femmes d�accoucher d�cemment. On recense 3 ou 4 naissances par mois. Un m�decin, deux infirmiers et une accoucheuse rurale g�rent tout ce petit monde. La pharmacie, par contre, n�existe pas et les gens se rabattent in�luctablement sur Aoulef, o� ils ont recours � un stock personnel et familial pour les premiers soins. L�hypertension art�rielle (HTA) est tr�s r�pandue surtout chez les femmes, ce qui ne les emp�che pas de vaquer � leurs t�ches domestiques avec des pics de 24. Elles s�en accommodent bien, selon le m�decin. La population n�est pas � l�abri de diab�te et d�asthme. Le ksar dispose �galement d�un stade et d�un terrain �matico� o� les jeunes animent � leur mani�re d�interminables parties de football. Tit a b�n�fici�, dans le cadre du plan quinqu�nal 2005/2009, de 150 logements ruraux, de 7 km d��lectrification de zones agricoles, d�un ch�teau d�eau avec forage et de cinq logements de fonction. Tit est envelopp�e magiquement des pans du burnous du marabout (wali Sidi Salah Baba Ould Hadj) qui, selon des habitants de cette cit�, a fait surgir en une seule nuit du n�ant 100 puits, une mosqu�e et une gasba (genre de cl�ture qui entoure les habitations). Le secret est bien gard� et la baraka du cheikh est omnipr�sente. Chaque ann�e, on organise des �changes entre le ksar de Tit et celui d�Akabli o� des familles enti�res se rendent et s�journent une semaine enti�re. Cet �change contribue � tisser des liens solides et � raffermir les relations entre ces deux peuples. La valeur et la beaut� de Tit tiennent d�abord de sa vari�t�. Chaque �l�ment qui la constitue est unique, irrempla�able, indispensable. Derri�re ces manifestations religieuses, sportives, culturelles, derri�re ces coutumes, se dissimule un monde tr�s �labor�, indivisible, solide o� vivaient et vivent encore ces peuples dans un cosmos ordonn� et structur� avec une compl�mentarit� du monde moderne. La visite de Tit est � recommander.

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