Ces derni�res ann�es, nombre d�initiatives internationales ont �t� prises pour lutter contre la corruption, dont les Conventions des Nations unies et de l�Union africaine que l�Alg�rie a ratifi�es. Mais l�Ex�cutif alg�rien est tr�s m�fiant vis-�-vis de ces initiatives : il y voit un complot de l��tranger, une tentative d�ing�rence dans les affaires internes et une atteinte � la souverainet� nationale ! Cette attitude n�est qu�un alibi qui conforte l�absence de volont� politique � lutter contre la corruption. M�me les parlementaires alg�riens ont �t� instruits pour ne pas s�impliquer dans les organisations internationales contre la corruption. Ils viennent encore une fois de bouder une r�union de l�Organisation des parlementaires arabes contre la corruption qui vient de se tenir � Rabat les 24 et 25 mai 2006, r�union soutenue notamment par la Banque mondiale. Les pr�mices de cette politique de la chaise vide ont apparu il y a quelques mois lors d�une conf�rence au Liban. Du 18 au 20 novembre 2004 avait eu lieu � Beyrouth, une rencontre de repr�sentants de parlementaires venus d�une dizaine de pays arabes et du Maghreb dont l�Alg�rie. Principal point � l�ordre du jour : la cr�ation de la section r�gionale des pays arabes de la Gopac (Organisation mondiale des parlementaires contre la corruption). L�initiative de cette rencontre � dont la mise en place avait �t� particuli�rement laborieuse � revient au secr�tariat international de la Gopac dont le si�ge est � Ottawa, au Canada, et � l�ONG Transparency Liban, soutenue par le Pnud (agence onusienne pour le d�veloppement) et Transparency international. La rencontre avait �t� marqu�e par les interventions de parlementaires �gyptiens sur le r�le et la mission des parlementaires contre la corruption, d�un haut fonctionnaire libanais sur la convention des Nations unies contre la corruption, et les �changes d�exp�riences d�autres r�gions du monde o� les parlementaires se sont organis�es en sections r�gionales. Pour rappel la Gopac a �t� cr��e en 2002 (voir encadr� ci-dessus sur ses missions). Lors de la 3e journ�e de cette rencontre, les parlementaires pr�sents (� remarquer l�absence de la Tunisie, la Libye, la Mauritanie et la Syrie) ont cr�� la section des pays arabes. Le Parlement alg�rien �tait repr�sent� par trois d�put�s et deux s�nateurs, tous d�sign�s par les pr�sidents des deux chambres, et ce, � la demande des organisateurs. Le s�nateur Mahi-Bahi (ancien ministre de la Justice), faisant partie du tiers pr�sidentiel, est membre fondateur de la Gopac en 2002 au Canada. Il devait faire un expos� inscrit au programme puis s�est d�sist� en derni�re minute. Visiblement, des instructions auraient �t� donn�es par Bensalah, pr�sident du S�nat, pour que les parlementaires alg�riens adoptent durant cette rencontre un profil d�observateurs ! Pour quelles raisons ? Certains parmi eux ont annonc� qu�� leur retour en Alg�rie ils cr�eraient une association nationale des parlementaires alg�riens contre la corruption, d�une sorte de section locale de la Gopac, alors que d�autres semblaient sceptiques sur pareille initiative qui pourrait ne pas avoir le feu vert des pouvoirs publics ! Cette position en retrait de la d�l�gation alg�rienne � Beyrouth explique certainement l�absence de l�Alg�rie dans le bureau �lu de la section des pays arabes de la Gopac. Le pr�sident la R�publicaine libanaise avait re�u les parlementaires pr�sents � cette rencontre. La question de �l�acc�s � l�information� �voqu�e lors de cette r�union avait fait l�objet de plusieurs expos�s � partir de la r�alit� des pays arabes. De nombreux observateurs trouvent �trange que l�Alg�rie, premier pays arabe � avoir ratifi� la Conventions des Nations unies contre la corruption, d�cide de donner instruction � ses parlementaires de boycotter les organisations anticorruption cr��es par leurs pairs. L�Alg�rie est en train d�op�rer une marche arri�re, fa�on de renier tous ses engagements internationaux visant � moraliser la vie publique. Un des signes patents de ce recul : la fronde des d�put�s du FLN et de Hamas contre la d�claration du patrimoine lors du vote en janvier dernier de la loi de pr�vention et de lutte contre la corruption. Djilali Hadjadj Pour en savoir plus sur l�Organisation des parlementaires arabes contre la corruption : Site web : www.arpacnetwork.org Email : info@ arpacnetwork.org