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APRES L'ATTENTAT TERRORISTE DE LARHAT
Les plages de Gouraya d�sert�es Reportage r�alis� par Sa�da Azzouz
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 07 - 2006

Plus que l�attentat terroriste du 11 juillet dernier, qui a co�t� la vie � cinq hommes, c�est la d�cision de faire �vacuer le jour m�me les camps de Naftal et celle de revoir le mouvement des gendarmes dans certaines plages et leur proximit� qui semblent avoir fait le plus de mal � la r�gion et � ses habitants. Notamment les femmes rurales sans revenu, qui, comme les cigales, ont l��t� pour se pr�munir de l�hiver. Pour les jeunes qui �naviguent� tr�s bien durant la saison estivale, c�est la d�sillusion. Leurs d�boires, ils les imputent aux autorit�s locales, coupables de n�avoir rien fait pour sauver l��t� dans cette r�gion au charme particuli�rement prenant o� les clairi�res c�toient d�immenses plages de sable et de galets. D�sertes ce mercredi 19 juillet.
�Au lieu de renforcer la s�curit�, mettre un dispositif de dissuasion, rassurer la population et les estivants, c�est la fuite en avant. R�sultat des courses, une saison estivale compromise pour notre village, et pour toute notre r�gion (�)� C�est l� la d�claration liminaire de �ammi� Ahmed, un retrait� que nous avons rencontr� mercredi dernier dans un des caf�s maures � Larhat, dans la wilaya de Tipasa. Un village o� nous sommes retourn�s une semaine apr�s l�incursion terroriste au camp de toile de Naftal, o� s�journaient 32 familles. L�attaque avait fait cinq morts, quatre gardes communaux et un patriote. Trois des victimes �taient originaires de cette localit� distante de Gouraya de 10 km. Leur courage alimente encore les discussions dans ce village o� l�on nous sert en kabyle des proverbes gourayens pour nous raconter la d�tresse de toute une communaut� qui ne comprend pas la pr�cipitation des autorit�s � faire �vacuer le second camp de toile de Naftal, situ� � l�entr�e de Gouraya, bien qu�il n�ait pas �t� cibl� par l�attaque terroriste. Inutile de tenter de justifier la d�cision par un mieux vaut pr�venir. La sentence des habitants est sans appel. La d�cision �est irr�fl�chie�, �ammi� Ahmed la r�sume par ce dicton �Yak�n iss�mna bla yighiydhen�. C�est que dans cette r�gion, l��t� est la seule saison o� les commer�ants travaillent bien. La rater n�augure rien de bon pour de nombreuses familles qui vivent de produits de ferme, de pain et d�artisanat que les enfants vendent aux estivants et autres voyageurs. Pour cet homme natif de Gouraya, l�Etat a abdiqu�. En premier lieu les autorit�s locales. �Il ne sert � rien d�enjoliver le village avec des fanions de toutes les couleurs, de tracer des pistes vers les plages, d�encourager les jeunes � louer des parkings, � ouvrir des gargotes et � vendre � m�me le sol, le long de la route, des effets et accessoires de plage, si on n�est pas capable d�assurer en plein jour la s�curit� du citoyen.� L�intransigeance de cet ex-�l�ment des corps de s�curit� est motiv�e par le fait que depuis l�attentat terroriste, les gendarmes ont r�am�nag� les horaires de leur pr�sence dans certaines plages.
A Sidi Braham, le poste de gendarmerie ferme � 18 h
C�est le cas de Sidi Braham El Khaouass, une plage qui, des ann�es durant, m�me les plus sanglantes, affichait complet au grand bonheur des jeunes qui la louent pour trois mois. Cette ann�e, elle leur a �t� c�d�e pour 360 000 DA. Un �investissement � qu�ils auront du mal � amortir si l�on en juge par l�image que �d�gage� ce 19 juillet cette plage qui porte le nom d�un saint de la r�gion et dont le tombeau surplombe l��tendue de sable fin coinc� entre deux grands rochers. L�endroit est d�sert. Il nous renvoie � une tout autre saison que l��t�, si ce n�est cette chaleur suffocante de cette fin de matin�e de la mi-juillet, le drapeau orange qui flottille pour autoriser la baignade, le mouvement de quelques ma�tres nageurs tout de rouge v�tus, les deux ou trois parasols plant�s, et les gamins de colonies de vacances qui s�amusent dans l�eau. Seul signe de vie. L�image qu�offre Sidi Braham nous la d�couvrons � partir de la route nationale qui relie Cherchell � T�n�s o� ce mercredi matin nous n�avons rencontr� aucun barrage sinon celui permanent des militaires. Aucune patrouille non plus. L�entr�e de la plage est nettement signal�e, juste devant, un jeune vendeur de cigarettes s�est install� dans l�espoir de voir des automobilistes s�arr�ter. Il a d�sert� le rivage o� il esp�rait faire �fortune �, l�espace d�un �t�. Nous y acc�dons par une piste soigneusement trac�e. D�ailleurs, toutes les plages de Gouraya sont accessibles en voiture et poss�dent des aires de stationnement. C�est l'�uvre de Noria Zerhouni, ex-wali de Tipasa, nous a-t-on dit. Notre descente vers le rivage termin�e, un poste de gendarmerie nous accueille. Le parking est vide, un jeune nous propose un ticket d�acc�s � 50 DA, d�s que l�on �teint le moteur de notre v�hicule. Au bord de l�eau �klash� � la main, un gendarme en tenue de combat scrute l�horizon. Une femme, la quarantaine pass�e, assise au bord de l�eau, surveille ses deux enfants, qui ont � eux seuls une grande partie de la plage. Elle vient de M�d�a, elle a lou� comme chaque ann�e une maison � Gouraya. Ils sont nombreux � avoir recours � ce syst�me pour profiter de la mer. Elle y vient chaque ann�e. Cette saison sa d�ception est grande. �Je suis oblig�e de descendre mes enfants t�t � la plage, je quitte t�t aussi.� D�s que les gendarmes se retirent. Sa crainte de voir d�barquer �el irhab� (terroristes) elle ne la cache pas. Elle nous la raconte en regardant les montagnes qui font face � la plage. �Il para�t qu�ils y sont encore.� C�est ce qu�elle a cru comprendre des conversations qu�elle a surprises entre un estivant et un gendarme. �L�op�ration de ratissage n�a rien donn�, ils ne les ont pas attrap�s (�)� Elle nous raconte alors tout ce qui a �t� dit au lendemain de l�attaque du camp de toile de Larhat, o� campaient avec leur famille des travailleurs de Naftal. La dame, qui brave la journ�e �l�interdiction� d�aller � la plage, ne cache pas sa peur de d�couvrir un matin la plage pi�g�e. Hantise d�une autre jeune femme qui a d�cid� de ne pas se baigner de crainte de �les voir arriver�. Ses motivations, elle nous les explique sans trop de conviction. Des jeunes qui ont lou� la plage pour l��t� sont tr�s peu bavards, m�me tr�s m�fiants. Il refuse de nous parler de la situation s�curitaire dans la r�gion. Eux sont convaincus que c�est la faute aux m�dias si la peur r�gne. �Vous en avez trop fait. Les gens ont eu peur.� Un point de vue que partage un autre jeune venu d�Alger pour camper � la plage de Messlmoun Ouest, d�serte cet apr�s-midi du 19 juillet. Une tr�s belle plage, o� un camping priv� cherche d�sesp�r�ment des clients. Un endroit o�, nous dit-on, la s�curit� est assur�e. Comme dans toutes les plages o� nous avons fait escale mercredi dernier, mille et un exemples nous sont donn�s pour nous faire ressentir les retomb�es �conomiques de la �psychose� que les m�dias ont provoqu�e sur la r�gion. Une remontrance qu�on nous fera apr�s nous avoir fait le reproche de ne pas avoir fait �un tapage� quand, en avril dernier, les militaires ont mis hors d��tat de nuire deux terroristes de katibet Essahel, une phalange du GIA qui a longtemps s�vi dans cette r�gion c�ti�re, aujourd�hui fuie par les estivants et boud�e par les habitants des villages de cette da�ra de Tipasa. Des villages qui on vu d�filer, l�an dernier, un nombre record d�estivants et de voyageurs qui ralliaient l�ouest du pays par Cherchell, T�n�s et Mostaganem pour la beaut� de cette corniche.
M�me les enfants vendeurs de pain, de figues et d�objets d�artisanat ont d�sert� les routes
Un flux dont les Gourayens ont largement profit�. Certains ont m�me r�adapt� leurs activit�s commerciales en fonction des besoins. Li�s est de ceux-l�. Il a mis toute sa fortune et s�est m�me endett� pour son fast-food, ouvert juste au d�but de l��t� annonc� en grande pompe par les autorit�s locales en pr�sence de deux ministres de la R�publique. Par pr�caution, il avait constitu� un stock de boissons et d�eau min�rale et autres denr�es alimentaires pour confectionner des pizzas. �Je vais devoir les manger !� lance-t-il d�un air pince-sans-rire. Son air d�pit� et abattu nous l�avons retrouv� chez tous ceux que nous avons approch�s mercredi dernier pour les besoin de notre reportage. Un air que le garde communal, qui assurait la garde devant le camp de toile de Naftal de Larhat, avait du mal � cacher. G�n� par nos questions sur la situation s�curitaire et si davantage des informations ont filtr� sur les noms ou l�appartenance des terroristes qui ont attaqu�, dans la nuit du 11 juillet, le camp, le garde communal cherche du secours aupr�s du jeune militaire qui lui tenait compagnie. Muet comme une carpe, le soldat s�en ira chercher de l�aide chez le chef des gardes communaux qui nous prie de d�camper. Nous entamons notre retour sur Alger, en ne quittant pas du regard ces plages plus belles les unes que les autres qu�effleurent des clairi�res d�une rare beaut�s. Elles sont d�sertes alors qu�� quelques kilom�tres de l�, les estivants sont les un sur les autres. C�est le cas de Chenoua- Plage que l�on atteint par la route de Nador. Les criques sont d�sertes. La beaut� de notre pays accroche m�me dans les situations de pire d�sespoir. Tarek, un Blid�en qui avait pour habitude de camper � Sidi-Ghil�s, se d�sole de ce qui arrive � �ce pays�.Il vient de stationner sur le bord de la route, non loin d�un blind� de gendarmerie � un endroit o� l�on d�couvre toutes les plages de Chenoua et une partie de sa montagne. Il s�y ressource. C�est aussi ce qui permet � Chahra, une gamine de 13 ans, de tenir le coup en attendant que des automobilistes daignent s�arr�ter pour lui acheter du pain. Ce matin, sa maman en a fait 15, elle n�en a vendu aucun. La veille, apr�s toute une journ�e pass�e sur le bord de la route, sous une hutte qu�elle squatte, elle est rentr�e chez elle sans avoir vendu un seul pain. Elle confie que sa m�re a d�cid� de ne plus faire de pain si elle rentre bredouille ce mercredi. Ils sont tr�s nombreux � avoir pris cette d�cision en caressant l�espoir que les autorit�s vont reprendre les choses en main en s�curisant les plages et les routes secondaires et en faisant un travail de communication pour que les estivants retrouvent leurs plages pr�f�r�es. Un v�u pieux ?


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