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Annaba en mal de touristes
Saison estivale 2003
Publié dans Liberté le 11 - 08 - 2003

La saison bônoise a eu du mal à démarrer cette année. Cependant, grâce aux amoureux de la mer, celle-ci est en train de prendre le rythme de croisière qui lui est connu depuis des lustres.
De l'avis, autorisé, des commerçants de la Coquette, malgré les problèmes d'hygiène et les prix trop souvent prohibitifs, l'été est bel et bien en train de prendre forme, avec son cortège de festivités et de bonne humeur.
La saison touristique qui a connu un début plutôt morose, au mois de juillet, semble, depuis le début de ce mois d'août, prendre un envol quelque peu timide, certes, mais qui reste de bon augure pour les jours qui viennent. Les plages qui ne drainaient pas vraiment de foule durant la semaine, jusque-là, voient, depuis le début de la semaine dernière, affluer un nombre plus important de baigneurs jusque tard dans l'après-midi et même en début de soirée. “La Promenade des Anglais” entre Saint-Cloud et Chapuis se “remplit” également, chaque soir, de noctambules et ne désemplit que tardivement vers 1h.
Des plages non-entretenues
Du “Lever de l'aurore” au “Vivier”, en passant par la “Toche” et “Aïn-Achir”, sur toutes les plages longeant la baie est de Annaba et s'étalant sur une bonne dizaine de kilomètres, nous avons rencontré beaucoup de touristes, des habitués pour la plupart, venus de l'Algérois, des villes intérieures ou de France, qui reviennent, chaque année, et qui se sont fait à Annaba des amis qu'ils nous disent prendre plaisir à retrouver.
D'autres sont ici pour la première fois, comme Hakim, sa femmes et ses deux enfants, rencontrés à la “Toche” et qui nous avouent être venus à Annaba afin de se reposer du stress de la capitale. Interrogé sur le pourquoi de son choix de la ville de Annaba, Hakim nous dit : “des amis y ont séjourné l'an dernier et ils étaient tellement ravis de leur séjour qu'ils m'en ont beaucoup parlé.” Il ajoute que les plages sont très bien desservies à Annaba et que les transports ne posent pas autant de problèmes qu'à Alger. Quand nous lui avons demandé s'il était satisfait de son séjour, il répondit tout de go : “La ville est très agréable, il y a beaucoup de choses à voir dans un périmètre très restreint, notamment les ruines romaines de l'Antique Hippone et la Basilique Saint-Augustin. J'espère bien pouvoir les faire visiter à mes enfants.” Qu'est-ce qui a le plus plu à cette famille algéroise ? On nous répond presque en chœur : “Seraïdi !”
Seraïdi, un village de rêve, mais…
Ce village, situé à 13 km de Annaba-Centre, la surplombant, majestueusement, du haut de ses 1 000 mètres d'altitude sur les monts de l'Edough, les a pratiquement subjugués par sa beauté. D'ailleurs, il est prévu dans leur projet d'y venir séjourner, l'an prochain, durant tout leur mois de vacances. Seraïdi est un des rares villages à avoir conservé “un cachet” qui lui est propre et qui n'a pas trop souffert de l'urbanisation à outrance et souvent anarchique. Les nouveaux habitants, pour la plupart des gens de Annaba, ont, au plus grand bonheur du village, veillé au respect de l'environnement et de l'architecture qui lui sont propres. L'hôtel El-Mountazah, anciennement appelé hôtel du Rocher ou El-Ksar, rendu célèbre par le film Les vacances de l'inspecteur Tahar, est un véritable joyau architectural, œuvre du célèbre architecte Pouillon. Perché au sommet de la montagne, il offre au regard une vue à couper le souffle. D'abord, la forêt dense, aux arbres plusieurs fois centenaires, plus loin, la mer qui s'étend à perte de vue et qui semble “lécher” les flans de la montagne. Une mer, au bleu si pur qu'elle se confond, au loin, avec le bleu du ciel. Et c'est par une route escarpée traversant la forêt séculaire qu'on descend vers Oued Bagrat, plus communément appelée La Grande Plage par les gens de la région. Sur la route, en voyant les miradors implantés sur les sommets, comment ne pas se rappeler le massacre du 2 septembre 2001, où un groupe de terroristes, composé de 20 éléments, a assassiné quatre personnes, dont une femme et un pompier, et incendié plusieurs véhicules. La plage qui a été désertée par ses habitués, suite à ce tragique événement, n'a renoué avec ses baigneurs que l'an dernier. Là, nous rencontrons Hichem, un jeune homme au regard malicieux et surtout bien bronzé, qui gagne sa vie en louant des parasols. Interrogé sur l'affluence des baigneurs, il nous répond : “On ne peut pas parler de grande affluence. Mis à part les week-ends, la plage est relativement peu fréquentée durant la semaine. Cette année n'est pas du tout bonne pour les affaires.” La qualité de l'eau de mer était, ce jeudi, des plus mauvaises. Des galettes de fuel, témoins incontestables de déballastages, jonchaient le sable et flottaient sur une eau pas très nette. Des bennes à ordures, non vidées, finissaient par donner au paysage des allures de dépotoirs. Et on se demande pourquoi mettre en place des poubelles et des bennes à ordures si la collecte des déchets n'est pas assurée.
Hygiène, le talon d'Achille
Lillya, une jeune mère de famille originaire de Barika, dans la wilaya de Batna, rencontrée au Belvédère, à qui nous demandons ses impressions, nous répond : “Le système des terrasses payantes sur les plages a peut-être du bon, dans la mesure où je me sens un peu plus en sécurité avec mes deux enfants. Seulement, c'est dommage qu'un tel patrimoine ne soit pas entretenu par ses exploitants. Il ne faut pas lésiner sur les efforts, surtout en matière d'hygiène. Il est déplorable, à titre d'exemple, de voir le serveur essuyer la table et tout jeter sur le sable, pratiquement aux pieds des clients.” Elle ajoute d'un sourire ironique : “Il est vrai qu'il ne suffit pas de mettre des vigiles, de la musique à fond et des chaises en plastique. Dans toutes ces entreprises qui se vantent de participer à l'amélioration des sites, on ne voit, en fait, qu'une volonté d'enrichissement rapide.”
Ayant suivi notre discussion, Farida, une jeune “Beurette” de 25 ans, enchaîne : “La préservation du sable est d'une importance primordiale lorsqu'on parle de plage ! Il est nécessaire aussi que les citoyens s'investissent dans la sauvegarde des plages.” Elle fait remarquer que laver sa vaisselle au bord de l'eau ou laisser les épluchures de pastèque ne peuvent être tolérés.
La qualité des eaux de baignade a valu, il n'y a pas si longtemps, à quelques établissements touristiques d'être mis en demeure de se raccorder au réseau d'assainissement des eaux usées. Une équipe d'enquêteurs avait effectivement, le mois dernier, constaté des infractions à la réglementation en matière d'évacuation des eaux usées. Ces établissements ont été accusés de jeter leurs égouts dans la mer ou carrément sur les plages, au milieu des baigneurs. Autre lieu de prédilection à Annaba, le complexe Shems-les-Bains qui, avec ses quatre piscines, accueille des familles et surtout beaucoup d'enfants. La qualité du service et surtout la propreté font dire à Meriem, une jeune femme venue de Paris : “Mes enfants sont en sécurité dans ce site, je peux les surveiller et me reposer en même temps.” Les piscines du complexe sont remplies d'eau de mer, ce qui n'est pas pour déplaire à beaucoup de personnes rencontrées et dont la majorité sont des femmes et des enfants. Mais, là aussi, on nous dira que, cette année, la saison demeure morose. On est loin des années précédentes.
Chauds, les prix, chauds !
Assurément, Annaba ne connaît pas le rush des dix dernières années. Réputée pour être un havre de paix durant les années noires du terrorisme, la Coquette et toute sa région avaient connu un afflux record d'estivants venus des quatre coins du pays et principalement des wilayas du Centre, ce qui avait valu une flambée des prix de l'immobilier pendant l'été.
Cette année, les plages de la côte jijélienne semblent prendre leur revanche sur les années de plomb où elles ont été désertées par tous. Malgré tous ces points négatifs, auxquels il est si simple d'y remédier, la saison estivale semble, pour le moment, être bien installée en ce début du mois d'août. Les glaciers du Cours de la Révolution, véritable thermomètre de l'activité touristique en ville, s'accordent à dire que les clients sont plus nombreux qu'en juillet, mois catastrophique. Cependant, ils sont unanimes à dire qu'on est très loin des années précédentes où il fallait patienter pour qu'une table se libère. Rafik, un restaurateur du centre-ville, nous confirmera cette tendance : “Les touristes ne sont pas là.”
Lorsque nous lui demandons quelles sont, d'après lui, les raisons d'une telle défection, il répondra : “Les gens n'ont plus d'argent. Les prix pratiqués sont très élevés. Nous sommes obligés de nous aligner sur les prix des grossistes qui sont également élevés.” Même constat côté hôtels. La clientèle habituelle n'est pas au rendez-vous. Dans la vieille ville, un hôtelier nous affirme : “L'an dernier, malgré les restrictions d'eau, l'hôtel (un petit hôtel de 2 étoiles, ndlr) affichait complet, ce qui est loin d'être le cas cet été.” Pourtant, la ville ne manque pas de charme et la région est de toute beauté. Des plages paradisiaques sur une côte qui va de Chettaïbi aux frontières tunisiennes.
Malgré le terrorisme, Chettaïbi ne désemplit pas
Petite ville entre mer et forêt, située à 60 km, Chettaïbi est la commune la plus éloignée de Annaba.
Petit port de pêche au cachet bien particulier, cette commune est réputée pour sa baie Ouest, une des plus belles au monde. Les Sables d'or, chapelet de petites criques au sable si fin et dont l'eau est d'une limpidité exceptionnelle, sont devenus, au fil des années, le lieu de rendez-vous naturel et annuel d'une majorité de Constantinois, d'Algérois et d'émigrés.
Ce petit village vit essentiellement de pêche et de tourisme en haute saison. Ses habitants, eux, vivent en général de la location de leurs maisons.
Contrairement à Annaba, le village connaît le rush auquel il a toujours été habitué et ce, malgré l'attentat terroriste qui a eu lieu le 5 janvier dernier et qui a eu pour cible le P/APC et son adjoint, ou encore, celui de samedi dernier où le chef des Patriotes et son épouse ont été tués. Sur place, nous avons rencontré une famille constantinoise habituée du petit village paisible. Le père, Hacène, 52 ans, enseignant à la Faculté de médecine de Constantine, nous affirme que, malgré la situation sécuritaire, il préfère plutôt cet endroit. Il nous confie qu'il loue le même niveau de villa, située non loin de la Fontaine romaine en plein centre du village, depuis 6 ans. Ses filles bien bronzées rentraient de la plage au moment où nous nous entretenions avec Hacène, dans un magasin d'alimentation générale, situé à proximité de la Protection civile. Pour ce père de famille, “le terrorisme peut frapper n'importe où et à n'importe quel moment”. Il dit d'un ton très rassurant : “Je pense que c'est grâce à cette devise qu'il y a autant de monde à Chettaïbi. Les gens ont continué à affluer, même cette semaine, et ce, malgré le récent attentat qui a coûté la vie au chef des Patriotes et à son épouse, samedi dernier, non loin d'ici.” En effet, la situation sécuritaire n'a pas eu beaucoup d'influence sur l'afflux des touristes à Chettaïbi, vu le renforcement du dispositif dans cette zone qui a raflé la vedette à Annaba, cette année.
En somme, nous pouvons constater que la ville de Annaba connaît une période de vaches maigres durant cet été 2003. La première des explications que nous pouvons donner à ce phénomène est la flambée des prix. La seconde est, sans aucun doute, la concurrence imposée par Jijel, plus proche de la capitale et surtout moins coûteuse !
(Lire également en page 9)
F. H.


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